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Les règles de "sécurité à la chasse" évoluent : qu'en pensent les chasseurs corses ?


Thibaud KEREBEL le Lundi 9 Janvier 2023 à 17:44

Ce lundi 9 janvier 2023, la secrétaire d’État chargée de l’écologie Bérangère Couillard a dévoilé son plan de sécurité à la chasse. Plusieurs mesures préventives ont été entérinées, mais pour les responsable corses, la réussite de ce plan gouvernemental dépendra surtout de l’entente entre pratiquants et usagers de la nature.



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Sa prise de parole était redoutée, car depuis l’annonce de la mise en place d’une plan de sécurité à la chasse, plusieurs rumeurs circulaient dans les médias. Finalement, Bérangère Couillard, la secrétaire d’État chargée de l’écologie, a éteint le départ de feu ce lundi 9 janvier, en tranchant sur un point crucial : la chasse ne sera pas interdite le dimanche.
« On salue son bon sens », s’est exprimé dans la foulée Christian Pietri, responsable technique de la fédération des chasseurs de Haute-Corse. « Dans le cas inverse, ça aurait été un scandale. C’est une idée qui n’aurait pas solutionné le problème, qui se produit sept jours sur sept. Et surtout, c’est une mesure de mauvaise foi, qui n’avait qu’un objectif, à savoir réduire le nombre de chasseurs. »


Ce cas évacué, les passionnés ont pu analyser les différentes mesures comprises dans le plan gouvernemental, à commencer par la création d’une contravention pour sanctionner l’acte de chasse sous emprise de l’alcool ou de stupéfiants. « Les fédérations ne peuvent pas être opposées à ce genre de décisions. L’alcool n’a rien à faire dans une action de chasse. On doit rester maître de son arme, comme un conducteur doit rester maître de son volant », tranche Christian Pietri. « Mais en Corse, l’alcool a peu d’impact sur l’accidentologie, donc c’est une mesure qui va peu nous impacter. Il faut savoir qu’il n’y a que dans 9 % des accidents de chasse que l’alcool est impliqué. En Corse, on doit être proches de 0 %. »

« Sur les 9 000 chasseurs du département, nous en avons formé 1 000 »

L’autre décision-phare du plan de Bérangère Couillard, c’est la préparation par le Gouvernement d’une application numérique à destination des promeneurs. Le but : obliger la déclaration des chasses collectives, et ainsi permettre de définir en temps réel les zones à éviter. Une idée intéressante, mais qui laisse Christian Pietri circonspect. « Sur le papier c’est bien, mais encore faut-il que l’usager non chasseur aille chercher l’information et décide d’en ternir compte. C’est une version améliorée du panneau ‘chasse en cours’ sur un sentier, puisque c’est plus précis et que ça évite de faire le déplacement. Mais si vous choisissez d’ignorer la chasse, ça n’apporte rien de plus. »


Car pour le responsable technique de la fédération des chasseurs de Haute-Corse, la véritable solution aux accidents de terrain passe par le savoir-vivre et non la législation. « Je pense que le plus important, c’est que les usagers de la nature comme les chasseurs se prennent en compte mutuellement. Les mesures vont y contribuer, mais il faut que la bonne volonté aille des deux côtés. On a largement la place pour deux. » Sa position, Christian Pietri l’appuie sur les différentes activités de prévention qui existent déjà en Haute-Corse. « Cette année, sur les 9000 chasseurs du département, nous en avons formé 1000, y compris des anciens. »

Le gouvernement souhaite également aller dans ce sens, puisque le plan dévoilé ce lundi comprend l’obligation de former les organisateurs de battues. Une idée pertinente, mais qui inquiète les fédérations, encore trop peu informées à ce sujet. « On se pose des questions sur la mise en application de cette décision. Et notamment sur son financement... » 
Tout n'est pas encore bien clair, et les débats ne risque pas de s'arrêter là.