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Les aspects méconnus du couvent franciscain Saint-Antoine d'Olmeto


La rédaction le Lundi 2 Août 2021 à 16:58

Prescrite par la Drac de Corse, une opération d'archéologie préventive menée par l'Inrap a permis de révéler des aspects jusqu'alors méconnus du couvent franciscain Saint-Antoine d'Olmeto, datant du XVIIIe siècle. Ces découvertes apportent de nouvelles informations sur la construction et l'évolution de l'édifice, dès 1717. Les explications de l’Institut national de recherches archéologiques préventives.



Photographie aérienne du couvent d'Olmeto et des tranchées réalisées au cours du diagnostic mené par l'Inrap . © Mairie d'Olmeto
Photographie aérienne du couvent d'Olmeto et des tranchées réalisées au cours du diagnostic mené par l'Inrap . © Mairie d'Olmeto
Les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont réalisé un diagnostic au couvent Saint-Antoine d’Olmeto qui a permis de documenter d’un point de vue historique et archéologique ce couvent de l’ordre mendiant des franciscains. Cette opération a été réalisée sous le contrôle de l’Etat (DRAC de Corse) dans le cadre d’une demande volontaire de la commune, préalablement à un projet de revalorisation du site et de l’édifice.
 

Un édifice méconnu
 
Les recherches archéologiques menées dans l’église conventuelle et les bâtiments du cloître ont révélé des aspects jusqu’alors méconnus du couvent. Anciennement placé sous le vocable Saint François, l’édifice appartenait à l’ordre des franciscains, et plus précisément à la branche des capucins, dont les premiers établissements en Corse apparaissent au milieu du XVIe siècle.
 
La grande église conventuelle reprend les canons architecturaux des franciscains avec en particulier une église au chœur allongée et la présence de chapelles latérales qui se sont greffées, au fil du temps, sur la construction d’origine. Bien que l’église ait perdu son toit, les restes de départs de voûtes en briques présents dans les maçonneries témoignent de la présence de la couverture de l’édifice, et la lecture du bâti confirme l’adjonction de chapelles progressant du nord vers le sud.
 
Par ailleurs, le sondage réalisé sur l’entrée du bâtiment a permis de redécouvrir le parvis en granit de l’église. La mise au jour de ses marches redonne à la façade de l’église une dimension et une stature qui avaient disparu.
 
Enfin, grâce aux recherches conduites dans les espaces des bâtiments claustraux, les archéologues ont révélé des sols dallés très bien conservés des galeries du cloitre. Ceux-ci permettent de mieux comprendre l’organisation du couvent, et viennent compléter le plan de l’édifice.
 
Bien que l’on connaisse par les archives la date de bénédiction du couvent en 1717, le diagnostic vient ainsi apporter des informations sur la construction et l’évolution du couvent ainsi que sur l’état de conservation des vestiges enfouis.
 
La courte vie de ce couvent, et son rapide abandon après la Révolution, ont accéléré le processus de dégradation mettant en péril cet ensemble conventuel.
Le projet porté par la commune contribue à mettre en valeur les nouvelles connaissances sur l’édifice et à enrichir l’histoire de ces ordres religieux. En outre, il permettra la revalorisation du site en un possible lieu de visite et de rencontre.

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Aménagement  Mairie d’Olmeto, Françoise Pianelli-Balisoni, Marine Chanas
Contrôle scientifique  Service régional de l’archéologie (Drac de Corse)
Recherche archéologique  Inrap
Responsable scientifique  Patrick Ferreira, Inrap