Selon la légende, Sainte-Dévote naît à Lucciana au lieu-dit Quercio en 283 après Jésus-Christ. Dévouée à Dieu, elle est martyrisée pendant la répression sous Dioclétien. Sa dépouille est chargée sur une barque, direction l'Afrique. Mais c'est jusqu'à Monaco que les vents l'ont portée. Ensevelie près d'une église, son culte pouvait naitre. La jeune femme martyre de Lucciana devint la sainte patronne de la principauté monégasque, puis de la Corse.
Plus de 1 700 ans plus tard, du 7 au 9 juin 2003, les communautés religieuses de Monaco et de Lucciana célébrèrent dans une passion commune le 17e centenaire de ce martyre. Le prince Rainier III avait fait le voyage avec son fils, Albert II. Le maire de Lucciana, José Galletti, s'en souvient : "C'était le dernier voyage du prince Rainier III. Il l'avait fait contre l'avis de ses médecins (*). Comme il était très croyant, il avait tenu à être présent."
Plus de 1 700 ans plus tard, du 7 au 9 juin 2003, les communautés religieuses de Monaco et de Lucciana célébrèrent dans une passion commune le 17e centenaire de ce martyre. Le prince Rainier III avait fait le voyage avec son fils, Albert II. Le maire de Lucciana, José Galletti, s'en souvient : "C'était le dernier voyage du prince Rainier III. Il l'avait fait contre l'avis de ses médecins (*). Comme il était très croyant, il avait tenu à être présent."
Stéphanie de Monaco et Albert II ont assisté au vernissage de l'exposition, avec le maire de Lucciana (au premier plan).
Ce pèlerinage avait jeté les bases d'échanges fraternels et culturels entre Monaco et Lucciana, jusqu'au jumelage en 2009. "C'était idiot d'attendre encore 1 700 ans pour se revoir !" sourit José Galletti. Entretemps, la jetée principale du port de plaisance Hercule de Monaco est baptisé Diga Lucciana. Echange de bonnes amitiés, le musée de Mariana prendra le nom du souverain monégasque en septembre 2022. "Ca n'a pas été facile ici de le faire accepter, souligne le maire de Lucciana. Ce sont des liens qui se renforcent progressivement, qui se cultivent. Nous sommes entre cousins ligures. L'histoire nous a un peu séparés mais... Quand on entend parler le monégasque, à 90% c'est du bastiais."
"Cette culture ligure qui nous lie"
Et ne comptez pas sur le prince Albert II pour mettre un terme aux cousinades : "Comme toutes les histoires, il y a une partie historique, factuelle, mais aussi une partie faite d'imaginaire et de mythe. Mais ce qui reste, c'est le lien humain. Cette amitié de culture partagée. Cette culture ligure qui nous lie. Cette langue quasi identique qui nous lie. On essaie de faire vivre cette amitié et ces liens par différentes manifestations et évocations culturelles."
"Cette culture ligure qui nous lie"
Et ne comptez pas sur le prince Albert II pour mettre un terme aux cousinades : "Comme toutes les histoires, il y a une partie historique, factuelle, mais aussi une partie faite d'imaginaire et de mythe. Mais ce qui reste, c'est le lien humain. Cette amitié de culture partagée. Cette culture ligure qui nous lie. Cette langue quasi identique qui nous lie. On essaie de faire vivre cette amitié et ces liens par différentes manifestations et évocations culturelles."
Albert II en est convaincu : "D'autres échanges naîtront. Des échanges sportifs existent déjà, notamment par le rugby avec le tournoi de Sainte-Dévote. Il y a différentes façons de faire vivre cette amitié et la faire perdurer dans le temps. Non seulement avec Lucciana mais ailleurs en Corse aussi. Il y a toujours des possibilités de raffermir ces liens et de les faire se développer dans d'autres sphères, notamment économiques."
Périple muséal
Sa visite et celle de la princesse Stéphanie de Monaco s'inscrivent aussi dans le cadre des commémorations du prince Rainier III, qui aurait eu cent ans cette année. "C'était important de venir ici aussi pour entretenir l'amitié entre la Corse et Monaco", confirme la princesse. Après avoir pris le temps de découvrir l'exposition, Son Altesse Sérénissime s'est revu vingt ans en arrière : "Cette exposition est importante dans le cadre des commémorations du centenaire de notre père et de l'évocation de cette merveilleuse journée que j'ai pu vivre à ses côtés en juin 2003, a-t-il pris la parole devant un important parterre d'invités parmi lesquels se trouvait Son Eminence François Bustillo, cardinal. Nous célébrons encore notre amitié entre la principauté de Monaco, la Corse et la France. J'espère que cette exposition rencontrera un très beau succès."
Périple muséal
Sa visite et celle de la princesse Stéphanie de Monaco s'inscrivent aussi dans le cadre des commémorations du prince Rainier III, qui aurait eu cent ans cette année. "C'était important de venir ici aussi pour entretenir l'amitié entre la Corse et Monaco", confirme la princesse. Après avoir pris le temps de découvrir l'exposition, Son Altesse Sérénissime s'est revu vingt ans en arrière : "Cette exposition est importante dans le cadre des commémorations du centenaire de notre père et de l'évocation de cette merveilleuse journée que j'ai pu vivre à ses côtés en juin 2003, a-t-il pris la parole devant un important parterre d'invités parmi lesquels se trouvait Son Eminence François Bustillo, cardinal. Nous célébrons encore notre amitié entre la principauté de Monaco, la Corse et la France. J'espère que cette exposition rencontrera un très beau succès."
L'exposition justement. Elle a été conçue par la ville de Lucciana et présente tout le long de son parcours, des photos du pèlerinage de juin 2003. On peut y voir des timbres monégasques à l'effigie de Sainte-Dévote, approuvés en son temps par Rainier III. "Il aimait les timbres et il avait ce souhait de tout maîtriser", explique Thomas Guillaume, le scénographe de l'expo.
Il a eu l'idée de présenter les divers modules sur des socles parés de liège : "Dans la pensée collective, il y a le bouchon de liège, qui flotte. D'où la barque de Sainte-Dévote qui part de Corse et arrive, de socle en socle, jusqu'à Monaco. C'est aussi un clin d'oeil à la production de liège en Corse." Au bout de son périple muséal, la barque de Sainte-Dévote s'arrête près de la baie vitrée et regarde la mer.
Il a eu l'idée de présenter les divers modules sur des socles parés de liège : "Dans la pensée collective, il y a le bouchon de liège, qui flotte. D'où la barque de Sainte-Dévote qui part de Corse et arrive, de socle en socle, jusqu'à Monaco. C'est aussi un clin d'oeil à la production de liège en Corse." Au bout de son périple muséal, la barque de Sainte-Dévote s'arrête près de la baie vitrée et regarde la mer.