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Le Carnaval sarde fait sensation à Ajaccio


Vincenzu Marcelli le Mercredi 28 Mars 2018 à 22:50

Près de 400 personnes venues de toutes la plupart des microrégions de Sardaigne ont défilé, en costumes traditionnels (peau de bête, masques en bois, ossements d’animaux…) mercredi après-midi à Ajaccio. Partis de la Piazzetta, les groupes (dix-huit au total), se sont retrouvés près du kiosque de la place Diamant pour célébrer la fin d’un rite dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Un exemple à suivre pour la Corse…



Le Carnaval sarde fait sensation à Ajaccio
Il était très attendu. Mais la manifestation a largement dépassé toutes les espérances. Le Carnaval qui s’inscrivait dans le cadre des relations corso-sardes et mis en place par l’association « Popoli del mare » géré par les deux îles, a littéralement bluffé une population
ajaccienne médusée par autant d’authenticité. Et pour cause. La délégation sarde a répondu présent tant dans l’implication que dans le respect d’un rituel appliqué à la lettre. Ils étaient venus de 18 villages de Sardaigne : Ottana, Pauli Latino, Scano, Macomer, Orotelli, Sorgano, Sindia, Sinnia, Teti, Neonelli, Orani, Ortueri, Sevi, Austis, Ardaul, Teulada, Lode, Samughen…Un rituel particulièrement bien huilé.
« Lo stiamo facendo da sempre » s’exclamé un habitant de Scano, situé dans le centre de l’île. « Chaque village possède son propre carnaval, explique pour sa part Denis Luciani, responsable corse de l’association « Popoli del mare », et chacun avec ses propres spécificités. »

Dix-huit groupes venus de ces villages ont défilé de la Piazzetta (entrée de la rue Fesch) où, rituel oblige chacun s’est enduit de suie de suvera (chêne-liège) respectant ainsi le rite. Pour le reste, tous ont défilé en costumes composés de peau de bête (brebis, vache, chèvre, sanglier, renard…) mais chacun avec sa particularité : les bergers, les « animaux » tenus au bout d’une corde (chevaux), les vaches, les chèvres, les chasseurs, mais aussi les danseuses. Le défilé a parcouru toute la rue Fesch, impressionnant au passage quelques enfants et s’efforçant même d’attraper des femmes au lasso, avant de se retrouver une heure-et demie plus tard près du kiosque de la place du Diamant. Le nombreux public aura alors assisté à la fin rituel qui clos la cérémonie. On brûle « il rè » et tous les groupes accomplissent leur rituel. Celui des chaînes est censé ramener les « bonnes » âmes dans le monde des vivants, celui de la renaissance ou celui du trésor (emprunté au village de Teti). Ces deux journées d festivités se sont achevées vers vingt heures. Après quoi, l’ensemble de la délégation sarde a eu « quartier libre » pour chanter, se restaurer et fêter le printemps même si cette tradition a été, cette année, légèrement décalée dans le temps (le carnaval se déroulant d’ordinaire en février à compter des cendres…).
Un moment de partage très fort et une tradition à recréer dans nombre de nos villages…