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Le CODIS de Haute-Corse gère 100 000 appels et 17 000 interventions par an


David Ravier le Dimanche 20 Août 2023 à 21:51

Situé à Furiani, le plateau technique du Service d’Incendie et de Secours est chargé de répondre à tous les appels du département passés au 18 ou au 112. Un centre opérationnel en première ligne pour guider les sapeurs-pompiers sur le terrain lors de leurs interventions.



Les officiers chargés des incendies au SIS 2B.
Les officiers chargés des incendies au SIS 2B.

« Les pompiers bonjour, que se passe-t-il ? ». Alors qu’à l’autre bout du fil, une personne explique qu’un de ses proches a fait un malaise, en moins de deux minutes l’opérateur du Centre Opérationnel Départemental d'Incendie et de Secours (Codis) de Furiani recueille le lieu exact, l’identité de la victime et notifie la caserne de sapeurs-pompiers la plus proche pour intervenir. Des appels comme celui-ci, le Service d’Incendie et de Secours de Haute-Corse (SIS 2B) en traite entre 250 et 500 par jour en fonction de la période de l’année. Ce mardi 8 août, le tableau récapitulatif affiche d’ailleurs déjà 78 sollicitations téléphoniques, alors qu’il est à peine 10h du matin.


Plus de 100 000 appels par an

Il faut dire que le vaste plateau technique du Centre Opérationnel Départemental d'Incendie et de Secours (Codis) de Furiani coordonne les actions des vingt casernes de sapeurs-pompiers du département et traite à ce titre plus de 100 000 appels chaque année, qui aboutissent en moyenne à 17 000 interventions. Pour répondre à l’intégralité des demandes de secours faites en Haute-Corse, sept personnes sont présentes au quotidien sur ce plateau technique. Un fonctionnement bien rôdé qui gravite autour de trois pôles : le premier pour traiter les appels entrants, le deuxième pour gérer les interventions sanitaires avec les ambulances sur place et le dernier qui s’occupe des incendies. 

Le premier filtre, dénommé centre de traitement de l’alerte (CTA), est le plus important de tous, car c’est ici qu’atterrissent toutes les personnes qui composent le 18 ou le 112 dans le département. « Le plus important, c’est avant de recueillir une adresse, pour que l’on sache où se diriger si le téléphone coupe », souffle Marion Querci, sapeur-pompier volontaire opératrice. « Puis on trie en fonction de la nature de l’appel, à savoir si c’est médical, paramédical, si c’est un incendie ou une assistance à personne. En général, en 90 secondes on arrive à avoir les informations nécessaires et on sait vers qui dispatcher les appels ». Guidée par son logiciel dans lequel elle rentre les informations qui lui sont données par téléphone, l’opératrice volontaire donnera ensuite l’alerte aux sapeurs-pompiers, ou aux forces de l’ordre et aux Samu le cas échéant.


Des nerfs à toute épreuve

Les opérateurs du Centre de traitement de l’alerte (CTA).
Les opérateurs du Centre de traitement de l’alerte (CTA).

Durant douze heures, Marion Querci va enchaîner coups de fil et transferts, tout en gardant un œil attentif à l’écran sur sa gauche. Dessus, une vingtaine de canaux sont ouverts et lui permettent de garder le contact avec les équipes de sapeurs-pompiers envoyés sur le terrain. « C’est un travail qui demande beaucoup de concentration, parce qu’il faut prendre les informations rapidement, se coordonner avec le chef de salle pour savoir qui prendra en charge l’intervention, tout en étant attentif à la situation décrite par nos collègues sur le terrain », dévoile l’opératrice volontaire. Sur le plateau technique, toutes les décisions concernant les interventions sont en effet prises de manière collégiale et sous la surveillance de Stéphane Poncé, le chef de salle du CTA. C’est à lui que revient de coordonner les pôles et d’arbitrer les situations si nécessaires, mais surtout, de faciliter le travail des équipes dans les moments où la situation peut se compliquer. « Lorsqu’il y a eu le feu en Balagne à la fin du mois de juillet, nous avons eu 300 appels en 45 minutes », indique-t-il. « Dans ce genre de situation, il faut savoir garder son sang-froid pour faire le tri entre les personnes qui nous signalent ce que nous savons déjà et celles qui peuvent nous apporter des éléments nouveaux. Sans perdre de vue qu’il faut aussi rester disponible pour gérer d’autres interventions ».

En outre, en fonction des remontées des sapeurs-pompiers, les effectifs sur le terrain peuvent être modifiés, à la hausse comme à la baisse. « On a un règlement opérationnel qui nous dicte le nombre de véhicules minimum à envoyer sur chaque type d’intervention », complète l’officier Florian Botti, qui travaille sur la partie incendie du plateau technique. « Notre rôle ensuite, c’est de définir au mieux la quantité de secours à déployer sur le terrain en fonction de l’appel. Grâce aux questions, on jauge pour savoir si l’opération sera simple ou complexe. Le tout, c’est d’anticiper et de trouver le juste milieu ».

La plus grande salle du plateau technique est d’ailleurs dédiée aux incendies, événements qui mobilisent le grand nombre d’escouades lors d’une sortie. Assis à son bureau, Florian Botti a les yeux scrutés sur une feuille météorologique, qui détaille les prévisions du jour. « En été, nos effectifs sont mobiles en fonction de la météo », précise l’officier, « Si demain, le risque de feu de forêt, d’inondation ou de vent violent devient important, on peut facilement gonfler les unités ». Les incendies font partie des rares incidents sur lesquels le CTA préfère envoyer trop de monde que pas assez, ce que les sapeurs-pompiers appellent « l’attaque initiale », soit la puissance déployée d’entrée de jeu pour maîtriser rapidement un feu avant qu’il ne dégénère. Plus elle est importante, meilleures sont les chances d’extinction.