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La cour d'appel de Paris a rejeté la demande de libération conditionnelle de Pierre Alessandri : les réactions


Maria Bettina Colonna le Samedi 1 Février 2020 à 15:39

Incarcéré sur le continent depuis 1999 pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, la demande de libération conditionnelle de Pierre Alessandri, qui avait été acceptée en première instance par le tribunal d'application des peines, a été rejetée ce 30 janvier par la cour d'appel de Paris.
Les réaction sur l'ile n'ont pas tardé à arriver.
Pour U Partitu di a Nazione Corsa "cette décision balaie une nouvelle fois les principes relatifs aux lois en vigueur". Dans un communiqué l'associu sulidarità accuse l'état de vouloir appliquer contre les prisioniers corse une "vindetta " qui "doit cesser et laisser la place à l’application effective de la justice et du droit. "



Le communiqué du PNC

Le 30 octobre dernier, le tribunal d'application des peines antiterroriste de Paris avait fait droit à la demande de Petru Alessandri, lui accordant une remise en liberté surveillée.
Le 30 janvier, la cour d'appel de Paris rejette sa libération conditionnelle, au mépris de toutes les règles de droit.
Cette décision balaie une nouvelle fois les principes relatifs aux lois en vigueur. 
Dans ce contexte particulièrement grave, le PNC dénonce sans réserve cette atteinte fondamentale au droit. Elle n’est rien d’autre que l’énième manifestation d’une vengeance d’état programmée à l’encontre du peuple corse. 
Après plus de 20 années d’incarcération, cette « justice » déclare qu’une libération ferait courir un risque à l’ordre public. Pour argumentaire, elle assimile délibérément ce patriote corse à un terroriste jihadiste, dans une démonstration de 18 pages qui ne convainc que les juges et Paris. 
Nous le répétons : l’épreuve que subit aujourd’hui ce militant nationaliste corse est inique et insupportable, pour tous les corses épris de démocratie, d’équité et de justice. 
Mais au nom de quels principes peut-on encore garder en otage quelqu’un qui a passé plus de 20 années emprisonné et qui aspire, légitimement, à retrouver la liberté ?
Pour notre parti, cette vindetta de l’état doit cesser et laisser la place à l’application effective de la justice et du droit. 
Libertà per Petru Alessandri, libertà per tutti i patriotti !
 
La cour d'appel de Paris a rejeté la demande de libération conditionnelle de Pierre Alessandri :  les réactions

La réaction de l'associu solidarità

Petru Alessandri : vindetta di statu, sempre ! La cour d'appel de Paris a rejeté la demande de libération conditionnelle de Petru Alessandri, alors que le 30 octobre dernier, le tribunal d'application des peines antiterroriste de Paris avait fait droit à sa demande de remise en liberté surveillée. Petru est incarcéré depuis 1999, conditionnable depuis mai 2017. Cette décision, contraire à toutes les règles de droit traduit cette volonté de vengeance d'état qu'avait exprimée Emmanuel Macron lors de sa venue en Corse en février 2018 à l'occasion de la commémoration des 20 ans de l'affaire Erignac.  Petru Alessandri n’étant pas un djihadiste sanguinaire, mais un militant politique, un patriote corse, il ne pourrait donc même pas prétendre à la simple application des lois en vigueur. Ce scandale interpelle les Corses bien sur mais aussi tous ceux pour qui les mots équité et justice ont un sens. Sulidarità continuera à se tenir auprès de Petru dans ce combat pour la dignité.

Femu a Corsica

La Cour d’appel de Paris vient d’infirmer, par arrêt en date du 30 janvier 2020, la décision de première instance ayant fait droit à la demande de libération conditionnelle de Pierre Alessandri. Cette décision est lourde de conséquences en son principe comme en sa motivation. En son principe, d’abord : les premiers juges avaient autorisé Pierre Alessandri à continuer à purger sa peine à Borgu sous le régime de la semi-liberté, dans le cadre d’un projet de réinsertion professionnelle soumis à de strictes conditions de contrôle. Par ce jugement, ils avaient ouvert la porte à l’espoir, après 21 très longues années de prison purgées à l’extérieur de l’île. Cette porte ouverte sur l’espoir vient d’être brutalement refermée par les juges d’appel, y compris dans sa dimension relative à la mise en œuvre effective du droit au rapprochement prévu par les droits français et européen. L’arrêt de la Cour d’appel est inquiétant en son principe. Il l’est également par sa motivation.
Les juges retiennent en effet, pour refuser la liberté conditionnelle, des motifs tantôt inexacts (les cérémonies en hommage au Préfet Erignac donneraient lieu à « des tensions »), tantôt sans rapport avec la personnalité ou les faits pour lesquels Pierre Alessandri a été condamnés (la France subit des attaques terroristes sur son sol ou à l’étranger pour des causes certes étrangères à la situation de la Corse mais dans ce contexte de terrorisme islamiste, « il faut conserver à la peine son caractère d’exemplarité ».)
Ces motifs ne résistent pas à l’examen. Près d’une génération a passé depuis que Pierre Alessandri a commencé à effectuer la peine de prison prononcée contre lui. La grande majorité de la société corse, des organisations humanitaires comme la Ligue des Droits de l’homme, de nombreux élus de toutes les familles politiques, en Corse comme à l’extérieur de l’île, ont demandé et demandent que le droit au rapprochement soit appliqué à Pierre Alessandri, mais également Alain Ferrandi et Yvan Colonna.
Et que leurs demandes de libération conditionnelle soient examinées et jugées conformément au droit, sans être polluées par la raison d’Etat ou l’esprit de vengeance. C’est cela aussi, rendre crédible et durable la logique de justice et de paix.
Femu a Corsica ne peut que condamner fermement ce qui constitue encore une fois, une fois de plus et de trop, la perpétuation d'une vengeance d'État maquillée par des arguments juridiques fallacieux qui ne résistent pas à l'analyse de fond.
L'Etat de Droit n'est pas le Droit de l'Etat. Et dans les paroles "Etat de Droit" le mot qui doit prévaloir en toute circonstance pour être conforme à la justice, c'est bien évidemment le mot "Droit".
En l'occurrence, dans le cas précis, le Droit au rapprochement et à une liberté conditionnelle est bafoué et piétiné, nourrissant le terreau de l'injustice. Cela n'est pas responsable. Cela n'est pas digne d'un État qui se veut le chantre de valeurs démocratiques. Nous en appelons à un sursaut rapide des vrais démocrates et à un règlement politique et juridique urgent de cette question. Il ne peut y avoir de "peines de mort" déguisées. Nous apportons notre soutien total aux familles concernées face à cette nouvelle preuve d'arbitraire.