Michel Rossi, 1er vice-président, François Tatti, président de la CAB, et Jacky Padovani, 2ème vice-président.
- Qu’est-ce qu’un surclassement démographique ?
- La CAB, qui totalise 57702 habitants, relève de la strate de 40000/80000 habitants. La loi permet à une collectivité territoriale d’être classée dans une strate supérieure en prenant en compte, dans le calcul démographique, la population réelle, majorée du double de la population des zones urbaines sensibles. Ce dispositif nous permettrait de comptabiliser une population supplémentaire de 22 872 habitants sur les quartiers prioritaires. La population globale, à prendre en compte, serait, alors, de 80 574 habitants. La CAB serait, ainsi, surclassée dans la strate démographique 80000/150000 habitants.
- Qui décide ce surclassement ?
- Il est soumis à un arrêté préfectoral. C'est donc l'autorité préfectorale qui le décide in fine.
- Dans quel but ?
- Une strate démographique induit des conséquences, des possibilités ou des impossibilités en termes de recrutements. Le surclassement démographique, qui concerne uniquement la fonction publique territoriale, offre la possibilité nouvelle de gérer autrement les carrières des fonctionnaires, les qualifications, les recrutements et, éventuellement, certaines indemnités pouvant été octroyées à l'encadrement. Il permet de tenir compte de la réalité des tâches et des responsabilités incombant au personnel d'encadrement (emplois fonctionnels de direction et emplois statutaires de catégorie A), que la population réelle ne reflète pas.
- Quel est l’intérêt pour la CAB ?
- Nous avons demandé le surclassement en raison de la zone urbaine sensible importante que comporte la CAB. L'intérêt est de faire en sorte que ces questions de tâches et de compétence, puisqu'elles existent, soient prises en compte, et que nous puissions recruter, payer et promouvoir le personnel actuel et futur de manière à remplir pleinement les missions qui sont les nôtres. Ces missions d’ordre économique, liées à l'habitat et à l'ensemble des compétences de la CAB, sont très importantes. Nous voulons utiliser la possibilité offerte par la loi afin de permettre à la CAB de jouer pleinement son rôle d'acteur du développement local et communautaire.
- La CAB n'a-t-elle pas déjà un trop plein de personnels ?
- Nous allons lancer un audit organisationnel qui dira exactement les forces et les faiblesses de l'organisation actuelle. Il déterminera, aussi, les conditions dans lesquelles nous pourrons améliorer cette organisation, soit en renforçant certains secteurs, soit en en réorganisant d'autres. Ce travail sera fait dans les prochains mois. Sans précipitation. En concertation avec les personnels. Le but est de trouver et d'imprimer une nouvelle dynamique qui permettra de remplir complètement les missions communautaires et de développer la CAB.
- A votre prise de fonction, vous avez dénoncé l’état calamiteux des finances. La CAB a-t-elle les moyens financiers d'embaucher ou de mieux rémunérer son personnel ?
- La réponse est simple. Lorsqu'on dispose du personnel au niveau souhaité pour occuper des fonctions qui deviennent importantes, on développe des politiques qui générent les financements adéquats pour faire les choses. Aujourd'hui, la CAB fonctionne en sous-régime. Elle ne remplit pas complètement les missions qui sont les siennes ou, en tous cas, pas au niveau où elle devrait les remplir. Ne le faisant pas, elle ne trouve pas les ressources pour effectuer ses missions. C'est en se mettant au bon niveau, en créant les conditions de financement que nous pourrons obtenir les partenariats, notamment financiers, pour développer ces politiques. Y compris pour financer les postes dont nous avons besoin.
- Allez-vous réorganiser la CAB ?
- L’organisation actuelle est fondée sur la 1ère phase de la CAB et date de sa création. Il nous appartient de passer à un autre niveau, à une vitesse supérieure pour que la CAB puisse remplir complètement les fonctions et les attributions qui sont les siennes. Cela passe par de nombreux aspects politiques, mais aussi par des aspects organisationnels et de gestion des personnels. Le surclassement est un des aspects et permet d'améliorer les modes de recrutements et de l'encadrement, notamment.
- Autre sujet à l’ordre du jour : les subventions allouées par la CAB. Quelle politique allez-vous impulser à ce niveau ?
- Au niveau des subventions économiques, comme au niveau de l’action générale de la CAB, nous souhaitons développer, de manière plus importante, l'esprit communautaire. Sous la précédente mandature, les subventions pour les animations ont été octroyées à parts égales quelque soit l’importance de la commune, à savoir 15000€ par commune. Ce principe a permis d’initier une démarche. La prochaine étape est de faire en sorte que les animations ne soient plus pensées dans chaque territoire sans concertation globale, mais qu’elles soient mises en place, après discussion, de manière complémentaire et cohérente, dans une dynamique collective. C’est dans cet esprit que la Commission du développement économique travaillera afin que, l’année prochaine, avec cette même somme, nous obtenions des résultats encore meilleurs sur chacun des territoires qui constituent notre territoire communautaire.
- Le but est-il d’éviter les doublons dans les manifestations ?
- Oui. Il est, effectivement, apparu qu’organiser le même type de manifestations à la même période peut être contreproductif. Cela fait plaisir par certains aspects, mais une complémentarité dans les dates et dans les types de manifestations s'avère plus intéressante.
- Vous avez, également, évoqué la nécessité de mettre en place une politique plus offensive des transports, notamment ferroviaires. Que comptez-vous faire ?
- La CAB est responsable des déplacements urbains. Concernant les transports en commun, des efforts importants ont été faits sous la précédente mandature. En revanche, des faiblesses demeurent sur la complémentarité entre les différents modes de transports. Les modes de déplacements autres que les transports en commun, comme le déplacement piéton ou à vélo, bénéficieront, probablement l’année prochaine, de la mise en service de la piste cyclable. Pour le ferroviaire qui est un axe très important, un partenariat a été amorcé avec l’Assemblée de Corse (CTC). Mais mon souhait, comme celui de l’ensemble des membres de la CAB, est de générer une évolution de ce transport ferroviaire, aujourd’hui régional, vers un transport interurbain.
- De type tram ?
- Bien entendu ! Cela suppose des aménagements différents, des fréquences différentes et, peut-être même aussi, un mode de gestion différent. Le développement du ferroviaire peut, non seulement contribuer à simplifier les déplacements urbains au sein de la CAB, mais aussi constituer un appréciable gisement de recettes pour les chemins de fer de la Corse (CFC) dans les prochaines années. Sur le territoire communautaire, la démographie et les besoins de transport en commun augmentent. Il faut, donc, parallèlement, faire croître l’usage. Nous voulons un service public régional au service réel des besoins actuels, et non pas des besoins tels qu’ils étaient au début du 20ème siècle quand le chemin de fer a été créé.
- Quand mettrez-vous en route ce chantier ?
- Le plus vite possible ! Il faut développer ce partenariat ! Nous ne sommes pas autorité de gestion, puisque c’est la CTC qui administre les transports ferroviaires. Mais, nous allons rencontrer, très prochainement, les autorités régionales pour leur faire part de notre souhait de travailler ensemble dans cette direction. Notre volonté rejoint, en grande partie, la politique territoriale déjà mise en place. Peut-être faut-il, dans les agglomérations, à Bastia, comme à Ajaccio d’ailleurs, accélérer la cadence dans ce secteur-là !
Propos recueillis par Nicole MARI
- La CAB, qui totalise 57702 habitants, relève de la strate de 40000/80000 habitants. La loi permet à une collectivité territoriale d’être classée dans une strate supérieure en prenant en compte, dans le calcul démographique, la population réelle, majorée du double de la population des zones urbaines sensibles. Ce dispositif nous permettrait de comptabiliser une population supplémentaire de 22 872 habitants sur les quartiers prioritaires. La population globale, à prendre en compte, serait, alors, de 80 574 habitants. La CAB serait, ainsi, surclassée dans la strate démographique 80000/150000 habitants.
- Qui décide ce surclassement ?
- Il est soumis à un arrêté préfectoral. C'est donc l'autorité préfectorale qui le décide in fine.
- Dans quel but ?
- Une strate démographique induit des conséquences, des possibilités ou des impossibilités en termes de recrutements. Le surclassement démographique, qui concerne uniquement la fonction publique territoriale, offre la possibilité nouvelle de gérer autrement les carrières des fonctionnaires, les qualifications, les recrutements et, éventuellement, certaines indemnités pouvant été octroyées à l'encadrement. Il permet de tenir compte de la réalité des tâches et des responsabilités incombant au personnel d'encadrement (emplois fonctionnels de direction et emplois statutaires de catégorie A), que la population réelle ne reflète pas.
- Quel est l’intérêt pour la CAB ?
- Nous avons demandé le surclassement en raison de la zone urbaine sensible importante que comporte la CAB. L'intérêt est de faire en sorte que ces questions de tâches et de compétence, puisqu'elles existent, soient prises en compte, et que nous puissions recruter, payer et promouvoir le personnel actuel et futur de manière à remplir pleinement les missions qui sont les nôtres. Ces missions d’ordre économique, liées à l'habitat et à l'ensemble des compétences de la CAB, sont très importantes. Nous voulons utiliser la possibilité offerte par la loi afin de permettre à la CAB de jouer pleinement son rôle d'acteur du développement local et communautaire.
- La CAB n'a-t-elle pas déjà un trop plein de personnels ?
- Nous allons lancer un audit organisationnel qui dira exactement les forces et les faiblesses de l'organisation actuelle. Il déterminera, aussi, les conditions dans lesquelles nous pourrons améliorer cette organisation, soit en renforçant certains secteurs, soit en en réorganisant d'autres. Ce travail sera fait dans les prochains mois. Sans précipitation. En concertation avec les personnels. Le but est de trouver et d'imprimer une nouvelle dynamique qui permettra de remplir complètement les missions communautaires et de développer la CAB.
- A votre prise de fonction, vous avez dénoncé l’état calamiteux des finances. La CAB a-t-elle les moyens financiers d'embaucher ou de mieux rémunérer son personnel ?
- La réponse est simple. Lorsqu'on dispose du personnel au niveau souhaité pour occuper des fonctions qui deviennent importantes, on développe des politiques qui générent les financements adéquats pour faire les choses. Aujourd'hui, la CAB fonctionne en sous-régime. Elle ne remplit pas complètement les missions qui sont les siennes ou, en tous cas, pas au niveau où elle devrait les remplir. Ne le faisant pas, elle ne trouve pas les ressources pour effectuer ses missions. C'est en se mettant au bon niveau, en créant les conditions de financement que nous pourrons obtenir les partenariats, notamment financiers, pour développer ces politiques. Y compris pour financer les postes dont nous avons besoin.
- Allez-vous réorganiser la CAB ?
- L’organisation actuelle est fondée sur la 1ère phase de la CAB et date de sa création. Il nous appartient de passer à un autre niveau, à une vitesse supérieure pour que la CAB puisse remplir complètement les fonctions et les attributions qui sont les siennes. Cela passe par de nombreux aspects politiques, mais aussi par des aspects organisationnels et de gestion des personnels. Le surclassement est un des aspects et permet d'améliorer les modes de recrutements et de l'encadrement, notamment.
- Autre sujet à l’ordre du jour : les subventions allouées par la CAB. Quelle politique allez-vous impulser à ce niveau ?
- Au niveau des subventions économiques, comme au niveau de l’action générale de la CAB, nous souhaitons développer, de manière plus importante, l'esprit communautaire. Sous la précédente mandature, les subventions pour les animations ont été octroyées à parts égales quelque soit l’importance de la commune, à savoir 15000€ par commune. Ce principe a permis d’initier une démarche. La prochaine étape est de faire en sorte que les animations ne soient plus pensées dans chaque territoire sans concertation globale, mais qu’elles soient mises en place, après discussion, de manière complémentaire et cohérente, dans une dynamique collective. C’est dans cet esprit que la Commission du développement économique travaillera afin que, l’année prochaine, avec cette même somme, nous obtenions des résultats encore meilleurs sur chacun des territoires qui constituent notre territoire communautaire.
- Le but est-il d’éviter les doublons dans les manifestations ?
- Oui. Il est, effectivement, apparu qu’organiser le même type de manifestations à la même période peut être contreproductif. Cela fait plaisir par certains aspects, mais une complémentarité dans les dates et dans les types de manifestations s'avère plus intéressante.
- Vous avez, également, évoqué la nécessité de mettre en place une politique plus offensive des transports, notamment ferroviaires. Que comptez-vous faire ?
- La CAB est responsable des déplacements urbains. Concernant les transports en commun, des efforts importants ont été faits sous la précédente mandature. En revanche, des faiblesses demeurent sur la complémentarité entre les différents modes de transports. Les modes de déplacements autres que les transports en commun, comme le déplacement piéton ou à vélo, bénéficieront, probablement l’année prochaine, de la mise en service de la piste cyclable. Pour le ferroviaire qui est un axe très important, un partenariat a été amorcé avec l’Assemblée de Corse (CTC). Mais mon souhait, comme celui de l’ensemble des membres de la CAB, est de générer une évolution de ce transport ferroviaire, aujourd’hui régional, vers un transport interurbain.
- De type tram ?
- Bien entendu ! Cela suppose des aménagements différents, des fréquences différentes et, peut-être même aussi, un mode de gestion différent. Le développement du ferroviaire peut, non seulement contribuer à simplifier les déplacements urbains au sein de la CAB, mais aussi constituer un appréciable gisement de recettes pour les chemins de fer de la Corse (CFC) dans les prochaines années. Sur le territoire communautaire, la démographie et les besoins de transport en commun augmentent. Il faut, donc, parallèlement, faire croître l’usage. Nous voulons un service public régional au service réel des besoins actuels, et non pas des besoins tels qu’ils étaient au début du 20ème siècle quand le chemin de fer a été créé.
- Quand mettrez-vous en route ce chantier ?
- Le plus vite possible ! Il faut développer ce partenariat ! Nous ne sommes pas autorité de gestion, puisque c’est la CTC qui administre les transports ferroviaires. Mais, nous allons rencontrer, très prochainement, les autorités régionales pour leur faire part de notre souhait de travailler ensemble dans cette direction. Notre volonté rejoint, en grande partie, la politique territoriale déjà mise en place. Peut-être faut-il, dans les agglomérations, à Bastia, comme à Ajaccio d’ailleurs, accélérer la cadence dans ce secteur-là !
Propos recueillis par Nicole MARI