L'Europe depuis Bastia en jet privé : le pari de la première compagnie corse d'aviation privée

« Pour la Corse, c’est du nouveau ! » Laurent Roncaglia est enthousiaste. L’entrepreneur bastiais est en train de réaliser un pari de passionné : implanter une compagnie d’aviation privée en Corse. L’objectif : offrir un service de transport aérien en jet privé depuis l’île vers près de 3 000 destinations en Europe.

« L’idée est de démocratiser l’accès à l’avion privé », explique Laurent Roncaglia. Que cela soit pour de simples particuliers désireux de s’offrir une escapade en dehors de l’île ou pour les entreprises dont les dirigeants voyagent souvent pour affaires, sa compagnie Aria Linea Jet veut sortir des sentiers battus.

« C’est avant tout la rencontre des passionnés que nous sommes avec la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse) et la direction de l’aéroport de Bastia pour proposer un désenclavement du territoire et combler le déficit des lignes régulières », se réjouit Frédéric Lévy, directeur commercial et conformité de la compagnie. Les deux membres ont flairé le besoin de certains corses de « sortir de la Corse et de se rendre où l’on veut sans passer par plusieurs heures de transports et d’escales ». Grâce à un premier avion en leur possession, un Cessna Citation de 8 places, la compagnie est en mesure d’emmener ses passagers dans un rayon de 2 800 kilomètres autour de Bastia.

« Et cela coûte souvent moins cher que de prendre une classe affaire dans n’importe quelle compagnie aérienne », indique Frédéric Lévy. Calculette en main, le directeur commercial prend l’exemple d’une destination européenne réputée mais non desservie directement depuis la Corse. « Imaginons que vous vouliez partir à Munich pour aller voir un match de football. L’avion vous y emmène en 1h20, vous allez au stade et vous revenez à Bastia le soir même. Pour huit personnes, cela reviendrai à 1 275 euros par personne », détaille le directeur commercial.

Mais la compagnie désire également proposer un service sur mesure pour les entreprises locales. À travers la création et l’adhésion à un groupement d’intérêt économique, les entreprises locales pourront voler sur des lignes privées. Une sorte de mutualisation des moyens. « Les membres du groupement pourront accéder à un avion d’affaire pour 100 % de leurs besoins en ne payant qu’une fraction des coûts réels » précise Frédéric Levy. Pour l'heure, la compagnie effectue ses premiers tests et vols avant d'étoffer son offre de services.

L’activité est également créatrice d’emplois. Pour qu’un avion tourne il faut compter « au moins quatre personnes », selon le directeur commercial. Sans compter les emplois indirects. Si la compagnie ne dispose pour l’instant que d’un avion en fonds propres, elle peut également affréter n’importe quel avion, allant jusqu’à une cinquantaine de places avec toujours le même credo : « je pars quand je veux, où je veux et de l’endroit que je choisis ». Avec Bastia comme premier choix.