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Inseme a Manca souhaite rassembler la gauche pour les territoriales


Pierre BERETTI le Vendredi 19 Mars 2021 à 19:20

Pour Inseme a Manca, « rien ne va » : bétonisation, spéculation, perte d’acquis sociaux. La gauche lance donc un appel aux mouvements de leur famille politique afin de composer une offre pour les prochaines élections territoriales.



La conference de presse de ce 19 mars. Photo Michel Luccioni
La conference de presse de ce 19 mars. Photo Michel Luccioni
Inseme a Manca a annoncé ce 19 mars son lancement dans la course aux territoriales 2021 après un rendez-vous manqué aux dernières élections municipales ajacciennes. Si la tête de liste n’est pas encore choisie, le mouvement souhaite une concertation avec toutes les forces de gauche dans un but non pas « électoraliste mais afin de décider d’une ligne politique ».

La spéculation immobilière inquiète particulièrement le mouvement
« Rien ne va. Notre île connaît une frénésie jamais égalée dans la construction immobilière, surtout à Ajaccio et sur la Rive Sud. On construit partout sans retenue. On bétonne en portant un coup irrémédiable à l’environnement exceptionnel de la Corse. Dans le même temps, il est impossible, pour de nombreux habitants de l’île de trouver un logement à des prix abordables. Toutes ces nouvelles constructions qui envahissent nos côtes sont réservées à des touristes ou à des gens aisés pour une période limitée. Beaucoup s’élèvent contre tout cela. Mais peu d’actions sont menées pour la freiner ou la stopper. Un économie basée sur la rente, la spéculation foncière et immobilière et le tout tourisme conduit notre île à sa perte. Il faut que la population insulaire s’empare de ce problème et en débatte ». 


Des critiques pour les nationalistes
Inseme a Manca pointe le doigt sur l’actuelle gestion nationaliste qui « n’aurait pas pris la mesure et la gravité du problème ». 
Le mouvement a déjà trouvé quelques échos auprès de Génération S et Europe Ecologie les Verts souhaitant discuter d’une ligne politique commune potentielle. Inseme A Manca souhaite ouvrir la porte aux autres forces de gauche pour une représentation forte dans la campagne prochaine. « Il s’agit de poser autrement les questions politiques, a souligné Jacques Casamarta. Il n’y aura pas de solutions corso-corses pour notre île. La solution se trouve dans les convergences et les coopérations au plan national et international. Il n’y aura pas de développement harmonieux en Corse avec une Europe ultra-libérale qui détruit actuellement tous les acquis sociaux. Nous lançons aujourd’hui un appel aux forces politiques pour revenir à l’essentiel et au social. Il est de notre responsabilité collective aujourd’hui de nous rassembler et de faire une offre politique car n’oublions pas qu’un électeur sur deux n’a pas voté aux dernières élections. Les gens n’ont plus confiance. Il ne faut pas développer aujourd’hui une politique à gauche qui s’appuierai sur le libéralisme. Il nous faut proposer une politique qui s’appuie sur les communs et sur les développements des services publics». 

La charte programmatique en vue des élections territoriales prochaines

 

 

Nous voulons aborder aujourd’hui la stratégie qui est la nôtre pour ces élections territoriales.

Nous proposons le rassemblement de l'ensemble des composantes de la gauche anticapitaliste ainsi que des  militants syndicalistes et associatifs.

Ce rassemblement doit être celui du résultat d'un constat partagé, d'une démarche et d'une volonté commune.

 

Dans un contexte insulaire particulièrement difficile, il est devenu aujourd'hui impérieux d'avancer des solutions concrètes aux difficultés que rencontre la population de la Corse.

 

La crise sanitaire qui s'est installée depuis février 2020 a frappé et frappe toujours la population de l'île. La crise économique qui s'ensuit entraine une crise sociale sans précédent.

 

Le rôle majeur que doit jouer l'institution régionale, la Collectivité de Corse, apparaît chaque jour davantage.

 

Il y a 5 ans, les électrices et électeurs avaient porté aux commandes une majorité nationaliste relative. 

Cette majorité s'est vue confortée en 2017 par le résultat d'un triple phénomène :

. Une abstention très élevée pour ce type de consultation électorale, presque 50 % ;

. Une absence de liste de la gauche libérale ;

. Une incapacité pour la liste de la gauche anticapitaliste d'atteindre 7 % des voix.

 

De ce fait, aucune prise de parole de gauche ne se fait plus entendre dans l'hémicycle et la majorité nationaliste,  disposant de la majorité absolue, gère l'institution régionale sans véritable opposition.

 

Au cours de ces trois années, elle a confirmé ce que nous avions annoncé : une absence de solutions pour faire face aux difficultés rencontrées par la population et surtout une absence de projet et de vision pour l'avenir de l'île.

 

 

 

Son action pourrait se résumer ainsi : une politique du quotidien basée sur de la communication non suivie d'effets concrets et une opposition de principe, systématique et stérile, avec les services de l'Etat.

 

Il est nécessaire pour la gauche anticapitaliste de tirer les leçons des années passées et des consultations électorales récentes.

 

Deux phénomènes apparaissent comme  particulièrement inquiétants :

. Une très grande partie des électeurs se détourne du processus électoral. Cette perte de confiance envers le système de représentation a d'ailleurs connu en 2020, Covid aidant, un record sans précédent. Certaines élections continentales  ayant eu  lieu avec à peine 10 à 12 % des électeurs.

. Une implosion des forces de  la gauche anticapitaliste. Celles-ci, aujourd'hui éparpillées, peinent à se rassembler.

 

Voilà donc les deux grands défis auxquels est confrontée la gauche anticapitaliste :

 Se rassembler pour constituer une force qui compte et retrouver la confiance des abstentionnistes.

 

Quelle stratégie pour y parvenir ?

 

Deux points  nous  apparaissent comme essentiels.

Le premier : proposer des solutions concrètes pouvant être raisonnablement mises en œuvre, à court et moyen terme, pour réduire les difficultés de la population.

Le second : passer un contrat moral avec les électeurs, établi sur la base d'une charte éthique et démocratique signée par les formations politiques et les personnes qui s'engagent à représenter les électeurs.

 

Pour permettre le rassemblement le plus large de la gauche anticapitaliste, il convient de regarder avec lucidité et honnêteté les points de convergence et de divergence entre ses composantes. 

 

Une analyse honnête fait vite apparaître les nombreux points de convergence. Mais il existe aussi un certain nombre de points de désaccord que l'on ne peut nier. Nous pensons cependant que ces désaccords ne sont pas de nature irrémédiable pour empêcher le rassemblement nécessaire. 

 

Notre proposition est alors d'établir un contrat à la fois entre les différentes composantes politiques et les citoyens qui voudront bien y souscrire mais également contrat avec les électeurs.

Très concrètement, cette proposition peut se traduire par l'élaboration et la signature d’une charte éthique, démocratique et programmatique. 

 

A ce jour, nous avons rencontré les organisations politiques qui comme nous se définissent clairement dans le cadre d’un combat anti capitaliste, anti libéral, à savoir :

Le parti communiste, A Manca et  la France Insoumise qui pour nous devraient s’engager dans un combat commun pour les échéances qui arrivent.