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"Ils ne nous prendront pas nos commerces" : la colère des commerçants bastiais grimpe d'un cran

Confinement


Pierre-Manuel Pescetti le Vendredi 6 Novembre 2020 à 20:07

Environ 300 personnes, commerçants mais aussi de nombreux citoyens, se sont réunis ce vendredi 6 novembre à 18 heures devant les grilles de la préfecture de Bastia pour protester contre la fermeture de leurs commerces jugés "non essentiels". Le cortège des manifestants a ensuite défilé dans le centre-ville jusqu'à la place du Marché.
Une autre manifestation pourrait avoir lieu jeudi 12 novembre à 14h30.



Le cortège de manifestants a fait escale sur la place du marché de Bastia avant de repartir vers la préfecture.
Le cortège de manifestants a fait escale sur la place du marché de Bastia avant de repartir vers la préfecture.
Comme à Ajaccio, Corte, Ghisonaccia ce vendredi soir les commerçants bastiais se sont rassemblés devant les grilles de la préfecture pour montrer leur colère face à la fermeture de leurs établissements jugés "non essentiels". 
Environ 300 personnes ont défilé dans le centre-ville, sans plan ni parcours préalablement établi, à grands coup de « Macron démission ! ARS démission ! ».

Pour eux, la situation actuelle "relève de la prise d’otages" comme le dit Filippo de Carlo, restaurateur à Toga, "porte parole" des commerçants "nous sommes pris en étau entre un virus et l’incompétence de l’Etat ! Comme le personnel de santé nous sommes débordés mais par les taxes et l’URSSAF que l’on doit payer sans pouvoir travailler ".


Désobéir pour protester
Face à l’abandon des pouvoirs publics, l’heure est à l’unité pour Noël, gérant d’un bar sur la place du marché : « on arrive en période de fêtes comment on va faire pour travailler et faire des cadeaux aux enfants ? c’est encore Amazon qui va gagner de l’argent ? Moi je serai pour que tout le monde ait le courage de rouvrir les commerces ! Il faut respecter les protocoles mais continuer à se battre et ne rien lâcher ».

Pour faire face aux dépenses et protester contre ces fermetures jugées injustifiées, plusieurs commerçants présents avancent l'idée de suspendre les paiements à l’URSSAF est évoquée. Cette désobéissance civile pourrait même aller jusqu’à la réouverture « sauvage » des commerces « les forces de police ne sont pas assez nombreuses pour tous venir nous chercher et nous faire fermer. »

Un sentiment d’abandon ressort du discours de Filippo de Carlo "On devait être rappelés par le préfet le soir même, ça fait 15 jours qu’on attend. Qui sont-ils pour dire qu’un magasin de vêtements ou des cafés sont des commerces inutiles ? Nous donnons jusqu’à jeudi à l’ARS et au préfet pour nous contacter sinon nous reviendrons ! " lance le jeune restaurateur.

Tous ensemble pour soutenir l’économie insulaire
La révolte s’étend aussi aux consommateurs qui se placent aujourd’hui en soutien des commerçants comme l’explique Paul, fonctionnaire "je ne suis pas directement touché par la crise, mon salaire reste identique mais je suis révolté car je vois mes amis et connaissances qui ont toujours été là pour nous en s’adaptant à la crise pour maintenir une activité. L’heure n’est plus à la division, il faut se soutenir et réagir tous ensemble. ".


Une troisième manifestation
Le rendez-vous est donné. "Si aucune communication n’est faite par les autorités sur le sujet une autre manifestation se tiendra jeudi 12 novembre à 14h30 devant les grilles de la préfecture." affirme Filippo de Carlo

La tension monte donc d’un cran ce vendredi soir face à un climat austère et un avenir incertain mais la solidarité reste de mise.