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Haute-Corse : les services de l’Etat pleinement mobilisés pour la nuit de la Saint- Sylvestre


Paule Cournet le Lundi 1 Janvier 2024 à 17:22

Sur le pont dès la mi-journée en préparation d’une des nuits considérée comme les plus à risques de l’année, pompiers, gendarmes, policiers et personnels soignants des urgences ont veillé, en cette nuit de fêtes, à la sécurité de tous. Un dispositif adapté pour pouvoir porter assistance le plus rapidement possible, dans un contexte parfois tendu. Pour les remercier et les encourager, Michel Prosic, préfet de Haute-Corse, leur a rendu visite.



Au Sdis
Au Sdis
La nuit n’est pas encore tombée et ils sont déjà sur le pont. Comme à de nombreuses reprises au cours de leur carrière, leurs familles, leurs proches, leurs amis savent qu’ils devront se passer de leur présence. Ces anges gardiens du quotidien sacrifient leur vie privée, souvent sans ciller. « On sait dans quoi on s’engage », souffle un gendarme, alors que le préfet de Haute-Corse, Michel Prosic, leur rend visite, à la brigade de Montesoro, au cours de la traditionnelle tournée du Nouvel An. Même abnégation et sens du devoir au SDIS 2B (Service départemental d’incendie et de secours et au Commissariat de Bastia.  Aux urgences de l’hôpital de Bastia, où les professionnels de santé travaillent à flux tendu, la tension est davantage palpable, mais là aussi, les soignants sur place sont mobilisés.
Un mot, un sourire, une accolade ou une poignée de mains à chacun, le préfet se veut démonstratif, distribuant tour à tour boîtes de chocolat et  paroles d’encouragement. « La force de notre modèle de sécurité civile est qu’il est mobilisable, tout au long de l’année et en toutes circonstances, dans un délai d’intervention rapide », se félicite à quelques heures du rush du 31 décembre, Michel Prosic. Face à lui, les hommes et femmes d’astreinte au SDIS 2B réunis au centre opérationnel, continuent à veiller au grain. Au même instant d’ailleurs, et comme pour illustrer ses propos,  l’un d’entre eux est justement en train de gérer l’intervention du Dragon 2B sur un accident de VTT. Au total, ce sont 160 pompiers qui sont de garde sur le département en cette nuit de passage au nouvel an. Sur l’année, le service a enregistré près de 18 920 interventions.


« Vous êtes, dans notre quotidien, des référents »
« On a besoin de votre savoir-faire. Vous êtes, dans notre quotidien, des référents, » insiste le Préfet Prosic, alors que la conversation avec le colonel Clément Préault, directeur adjoint du SDIS porte sur le risque routier. Les chiffres, préoccupants, depuis plusieurs mois, ne cessent de concentrer l’attention des pouvoirs publics qui multiplient les contrôles et les opérations de sensibilisation depuis le mois de septembre. La cause, on s’en doute, ne laisse pas les pompiers indifférents car ils sont bien souvent les premiers en ligne sur des scènes qui peuvent être traumatisantes. « Nous constatons aussi malheureusement ce problème d’accidentologie jusque dans nos propres rangs », s’inquiète d’ailleurs le colonel Préault. Sous la houlette du capitaine Duverny, un plan de prévention du risque routier est en cours d’élaboration.
A quelques petits kilomètres de là, les militaires de la brigade de gendarmerie de Montesoro s’apprêtent à passer en garde de nuit alors que Michel Prosic franchit les grilles pour saluer les militaires présents autour du colonel Manzoni, commandant le groupement de gendarmerie de Haute-Corse. 109 gendarmes sont engagés sur le département pour la nuit de la Saint-Sylvestre et 30% supplémentaires sont mobilisables en cas d’extrême urgence. Mais là encore, comme chez les pompiers, on sait que la solidarité se déclenche instantanément si nécessaire. Si l’activité en Corse est surtout diurne, les appels d’assistance ou de secours ne manquent pas, le 17 étant le numéro d’urgence le plus fréquemment appelé.

45 000 appels par an

À l'hôpital
À l'hôpital
 
« Nous comptons environ 45 000 appels par an qui ne justifient pas tous une intervention sur le terrain, puisqu’on en compte 8 500 dont 3 000 de nuit, avec naturellement un pic en juillet et en août », constate le colonel Manzoni qui met en relief un maillage territorial correct avec un délai d’intervention de 14 minutes en moyenne. Pour autant, le patron de la gendarmerie de la Haute-Corse ne manque pas de souligner l’éventuelle nécessité de rééquilibrer ce schéma au profit de la plaine orientale devenue un bassin économique et démographique très actif.
A l’hôpital de Falconaja, bien que la soirée soit encore calme à l’arrivée du préfet, la tension est déjà palpable. Ici, les troupes sont fatiguées face à un manque récurrent de praticiens mobilisables pour prêter main forte.
Si le service des urgences et le SMUR (Service mobile d’urgences réanimation) sont restés opérationnels afin de pouvoir prendre en charge toute urgence vitale, ici Michel Prosic en appelle surtout au civisme et à l’intelligence des usagers. « Il faut éviter l’engorgement des services à tout prix, martèle-t-il. Il est essentiel que les gens appellent le 15 pour être orienter au mieux. Je ne vois pas comment le dire autrement : ceux qui viennent aux urgences pour de la petite bobologie, eh bien, ils patienteront ! ». Depuis cet été, le service des urgences enregistre 120 passages par jour et la pénurie de médecins remplaçants commence à  provoquer l’épuisement des équipes en place.


C’est au Commissariat de Bastia que le préfet de la Haute-Corse a fini sa tournée - effectuée avec soin et attention -, venu là aussi, dire son soutien aux fonctionnaires de la Police nationale, eux aussi très souvent sollicités. Là, comme dans chacun des services visités au cours de la soirée, il répète son engagement et son admiration pour tous ceux qui ont choisi de servir la collectivité. Un mot, un sourire, une accolade ou une poignée de mains à chacun. La patte d’un préfet qui a choisi la douceur pour conduire ses troupes.

À la gendarmerie
À la gendarmerie