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Haute-Corse : 86 sapeurs-pompiers volontaires pour la surveillance des plages cet été


David Ravier le Dimanche 23 Juillet 2023 à 09:46

Cet été, sur les plages de Haute-Corse, 86 sapeurs-pompiers volontaires saisonniers ont été recrutés pour assurer la surveillance sur 17 postes de secours. Ces sapeurs-pompiers ont été formés tout au long de l'année pour obtenir les diplômes nécessaires à la surveillance des plages.



Les surveillantes-sauveteuses volontaires sont installées à leur poste, devant la ZRUB de l'Arinella, à Bastia.
Les surveillantes-sauveteuses volontaires sont installées à leur poste, devant la ZRUB de l'Arinella, à Bastia.
Sur la plage de l'Arinella, au sud de Bastia, Andrea Peraro et Lena Bardiot, deux élèves infirmières âgées de 19 et 20 ans, veillent attentivement sur les baigneurs depuis leur cahute. Pour l'été, elles ont choisi de troquer leurs blouses pour les tenues de surveillantes sauveteuses volontaires, s'engageant auprès des sapeurs-pompiers de Haute-Corse pour la deuxième saison consécutive. De juin à septembre elles surveillent les rives de 10h à 18h et sont prêtes à porter assistance aux baigneurs en cas de besoin. Au total, 86 sauveteurs sont déployés sur les 17 postes de secours du littoral de Haute-Corse.  « Chaque matin, avant de prendre notre service, nous allons faire des exercices dans l’eau pour vérifier la présence de méduses, puis nous vérifions l’état de notre matériel », indique Andrea Peraro. Dans leur cabane installée à une dizaine de mètres du rivage, tout le nécessaire pour porter secours aux victimes est présent: bouteille d’oxygène, colliers cervicaux, pansements, appareils à glycémie, appareils à tension et défibrillateur, prêts à être utilisés en cas de besoin. « Notre mission, c’est de surveiller la plage et de faire de la prévention sur les gestes à adopter, aussi bien sur le sable que dans l’eau, abonde Lena Bardiot. On porte aussi assistance aux personnes âgées, aux enfants et aux personnes à mobilités réduites ».


Entre 90 et 120 sauvetages par an

Au quotidien, la sauveteuse assure faire « surtout de la bobologie », s'occupant de petites plaies, désinfectant les piqûres de guêpes ou les brûlures de méduses.  « Comme on fait beaucoup de prévention, ça nous permet de diminuer au maximum les sauvetages », indique-t-elle.
Chaque été les surveillants-sauveteurs volontaires réalisent jusqu'à 1500 opérations de bobologie au cours des différentes périodes de la saison estivale en Haute-Corse. "Nous effectuons également près de 2000 actions de prévention chaque année, et nous intervenons entre 90 et 120 fois pour des sauvetages", détaille Sandro Bisserier, responsable des secours aquatiques pour le SDIS 2B qui  précise qu'en plus des interventions liées à la baignade, "les sauveteurs font face à d'autres problèmes de sécurité. Les actes de vandalisme et les vols de matériel sont malheureusement des incidents auxquels ils doivent faire face. Gérer un public alcoolisé sur la plage, qui peut ne pas être conscient des dangers de la mer, fait également partie de leurs responsabilités quotidiennes."

Les conditions d'exercice varient selon les territoires. Si dans la région de Bastia et la Plaine orientale, les sauveteurs se concentrent principalement sur la prévention auprès d'un public familial, en Balagne les plages sont plus fréquentées et présentent des dangers en raison des forts courants et du vent libeccio nécessitant une surveillance plus exigeante.

 


La ZRUB, l’espace de protection de la plage

Une personne à mobilité réduite installée sur le siège utilisé par les sapeurs-pompiers pour la mettre à l'eau dans la ZRUB.
Une personne à mobilité réduite installée sur le siège utilisé par les sapeurs-pompiers pour la mettre à l'eau dans la ZRUB.

Le terrain de surveillance des sauveteurs à Bastia, c'est la ZRUB (Zone Réservée aux Usagers de Baignade). Ce vaste rectangle de 500m2, délimité par une rangée de bouées jaunes, est exclusivement réservé aux baigneurs, offrant ainsi une zone sécurisée pour les activités aquatiques. En cas d'accident en dehors de cette zone, les sauveteurs continuent de surveiller, mais ils ne peuvent être tenus responsables.  Malgré son importance, la ZRUB est souvent boudée par certains vacanciers « Ce n’est pas de l’imprudence de leur part, c’est surtout une recherche de tranquillité, intime Sandro Bisserier. La ZRUB est obligatoire pour les centres aérés, les clubs de vacance et les personnes à mobilité réduite. Souvent, les gens qui veulent se reposer à la plage se mettent un peu plus loin, mais restent à proximité de la cabine de secours. »



Accompagner les personnes à mobilité réduite
Cette année, la commune de Bastia et le SDIS ont signé une convention pour bénéficier du label Handiplage. Grâce à ce partenariat, la municipalité met à disposition du matériel pour permettre aux sapeurs-pompiers d'accompagner au mieux les personnes à mobilité réduite dans la ZRUB (Zone Réservée aux Usagers de Baignade).  Pour l'instant, les demandes sont encore modestes, avec environ deux bénéficiaires par jour, mais le bouche-à-oreille commence à porter ses fruits. La structure a reçu une excellente évaluation sur les plateformes spécialisées, notamment avec une note élogieuse de trois roues sur le site d'Handiplage.  « Je vous ai trouvé parce que vous êtes noté trois roues sur le site d’Handiplage, vous êtes d’ailleurs les seules en Corse avec une note aussi haute », indique une dame en fauteuil roulant qui a bénéficié du dispositif. Jacques Puig, sapeur-pompier à Bastia, a été détaché pour s’occuper spécifiquement des personnes à mobilité réduite durant l’été, « mon travail, c’est de les aider à se transférer de leur siège jusqu’à notre fauteuil, de les accompagner à l’eau et de les ramener sur le sable une fois qu’elles ont terminé », résume-t-il.

Trois formations, d’une durée totale de neuf mois, sont nécessaires pour devenir surveillant sauveteur saisonnier. Pour autant, les sapeurs-pompiers font face à un manque d’effectifs en ce qui concerne les surveillants-sauveteurs volontaires. « On a de grosses difficultés de recrutement et nous sommes très inquiets pour l’avenir, confie Sandro Bisserier. On manque surtout de monde au niveau de Bastia et de la Plaine orientale, et pour réussir à faire face cet été, nous avons dû recruter 40 personnes du continent ».