
Mercredi matin, une trentaine de bénévoles ont participé à cette randonnée en joëlette, organisée par le Conservatoire du littoral en lien avec l'APF France Handicap.
Randonner sans marcher, c’est possible ! Et pour Maxime, ça change tout. Handicapé de naissance, le jeune Bastiais, aujourd’hui âgé de 24 ans, vivait avec la frustration de voir les autres partir explorer les beautés de son île : « Quand on est en Corse, la randonnée, c’est notre terrain de jeu. Mais quand on est handicapé comme moi, on n’y pense pas. C’était quelque chose que je croyais inaccessible. » Et pourtant, quand il fait cette confession, Maxime est en train de progresser sur la boucle de la Testa-Ventilègne, dont il s’apprête à engloutir les 7 kilomètres.
Une joëlette, c'est quoi ?
Si l’inaccessible est devenu possible pour cet amateur de sport et de sensations fortes (il pratique le handi-tennis et le quad), c’est grâce à la joëlette et à la mobilisation de différents acteurs insulaires. Cette joëlette dans laquelle Maxime a pris place, il faut qu’elle soit portée par au moins deux personnes : une à l’avant et une autre à l’arrière. Celle qui est à l’avant soulève deux brancards, à la manière d’une chaise à porteurs. Dans le même temps, elle doit se tenir prête à prévenir la personne à l’arrière de l’imminence d’un danger potentiel : trous, racines, rochers, ou dénivelé soudain. A l’arrière, le porteur tient le guidon, duquel il peut actionner le mécanisme de frein, capable de bloquer en cas de besoin la roue unique de la joëlette. Du guidon, on peut aussi faire appel à une assistance électrique, en cas de dénivelé conséquent. Sur le sentier de la Testa, plutôt plat, pas de risque de ce côté-là. Mais certaines portions du parcours se font sur le sable et dans cette configuration, la roue n’a rien contre quelques watts en renfort. Un attelage idéal est constitué de quatre personnes, mais souvent, l’étroitesse des sentiers de randonnée corses empêche d’agir ceux qui sont chargés de veiller, sur les côtés, au bon équilibre de la joëlette. Benoît, bénévole à l’APF France Handicap, en convient : « Le plus difficile, c’est la coordination et le fait d’avoir à compenser les légers déséquilibres. Si on exerce une trop forte poussée et que l’autre ne rééquilibre pas, on le sent dans les bras. »
Une joëlette, c'est quoi ?
Si l’inaccessible est devenu possible pour cet amateur de sport et de sensations fortes (il pratique le handi-tennis et le quad), c’est grâce à la joëlette et à la mobilisation de différents acteurs insulaires. Cette joëlette dans laquelle Maxime a pris place, il faut qu’elle soit portée par au moins deux personnes : une à l’avant et une autre à l’arrière. Celle qui est à l’avant soulève deux brancards, à la manière d’une chaise à porteurs. Dans le même temps, elle doit se tenir prête à prévenir la personne à l’arrière de l’imminence d’un danger potentiel : trous, racines, rochers, ou dénivelé soudain. A l’arrière, le porteur tient le guidon, duquel il peut actionner le mécanisme de frein, capable de bloquer en cas de besoin la roue unique de la joëlette. Du guidon, on peut aussi faire appel à une assistance électrique, en cas de dénivelé conséquent. Sur le sentier de la Testa, plutôt plat, pas de risque de ce côté-là. Mais certaines portions du parcours se font sur le sable et dans cette configuration, la roue n’a rien contre quelques watts en renfort. Un attelage idéal est constitué de quatre personnes, mais souvent, l’étroitesse des sentiers de randonnée corses empêche d’agir ceux qui sont chargés de veiller, sur les côtés, au bon équilibre de la joëlette. Benoît, bénévole à l’APF France Handicap, en convient : « Le plus difficile, c’est la coordination et le fait d’avoir à compenser les légers déséquilibres. Si on exerce une trop forte poussée et que l’autre ne rééquilibre pas, on le sent dans les bras. »

Les joëlettes sont constituées d'une seule roue, avec des brancards à l'avant et un guidon à l'arrière.
Et mercredi à Figari, les randonneurs se sont relayés par équipage, pour faire avancer les trois joëlettes de sortie ce matin-là. Elles appartiennent à l’association APF France Handicap : « On vient de les acquérir l’an dernier », confirme Michel Moracchini, chargé du développement des actions de l’association en Corse. Au total, quatre joëlettes ont été achetées. Elles ont été financées pour moitié par la Collectivité de Corse. « Une joëlette, ça coûte entre 4 000 et 6 000 euros, précise le bénévole. C’est pour ça qu’on n’a pas pu s’y mettre plus tôt... ». De son côté, le Conservatoire du littoral fêtant ses 50 ans cette année, il a décidé d’organiser 50 balades, dont cinq en Corse. Apprenant que la randonnée en joëlette était expérimentée par l’APF, il a décidé d’en consacrer une aux randonneurs à mobilité réduite, sur son site protégé de 2 600 hectares de la Testa-Ventilègne. « La question qui se pose, c’est de rendre les sites naturels accessibles à tous, expose Matthieu Zanca Rossi, délégué de rivages adjoint du Conservatoire du littoral en Corse. Et ce type d’événement permet d’apporter une première réponse sur la nécessité de procéder, ou non, à des aménagements sur les sentiers. »
Les bénévoles, "le nerf de la guerre"
Si cette randonnée était côtière et relativement facile, du côté de l’APF France Handicap, on est convaincu que la joëlette peut aussi s’élever vers les cimes : « On a déjà fait une randonnée à Teghime et aussi une moitié d’étape du GR20, entre Ghisoni et le relais San Petru di Verde, soit environ 9 kilomètres. Il nous a fallu sept heures et je peux vous dire que Maxime, il encaisse », sourit Michel Moracchini, qui a fait partie des porteurs. Il en convient, d’autres portions beaucoup plus ardues du GR20 ne sont pas à mettre sous la roue d’une joëlette, mais ce n’est pas le niveau de difficulté de la randonnée qui représente le principal obstacle : « Il faut surtout des bras ! Et donc des bénévoles. C’est le nerf de la guerre. »
Les bénévoles, "le nerf de la guerre"
Si cette randonnée était côtière et relativement facile, du côté de l’APF France Handicap, on est convaincu que la joëlette peut aussi s’élever vers les cimes : « On a déjà fait une randonnée à Teghime et aussi une moitié d’étape du GR20, entre Ghisoni et le relais San Petru di Verde, soit environ 9 kilomètres. Il nous a fallu sept heures et je peux vous dire que Maxime, il encaisse », sourit Michel Moracchini, qui a fait partie des porteurs. Il en convient, d’autres portions beaucoup plus ardues du GR20 ne sont pas à mettre sous la roue d’une joëlette, mais ce n’est pas le niveau de difficulté de la randonnée qui représente le principal obstacle : « Il faut surtout des bras ! Et donc des bénévoles. C’est le nerf de la guerre. »

Même si le sentier est trop étroit pour passer à quatre, deux personnes suffisent pour assurer la sécurité de l'occupant de la joëlette.
Voilà pourquoi une journée comme celle de mercredi à Figari est essentielle pour faire connaître la pratique de la « handi-randonnée », et convaincre de nouveaux adeptes bénévoles de porter les joëlettes. Françoise, âgée d’une soixantaine d’années, a essayé dans les deux configurations : en tant que passagère et porteuse. « Et finalement, le plus impressionnant, c’est d’être assise dedans ! compare-t-elle. Parce que j’avais la sensation que c’était difficile pour les porteurs. Mais non, ensuite j’ai essayé, et ce n’est pas spécialement lourd à porter. » Pas l’avis d’Alain, 79 ans, qui a plus les jambes que les bras, du fait de sa pratique régulière et classique de la randonnée : « Pour les épaules et les trapèzes, oui c’est physique. Mais c’est un peu une fierté de participer à ça. On conduit des personnes à mobilité réduite pour leur permettre de découvrir des sites qu’ils ne pourraient pas découvrir autrement. » Handicapé depuis onze ans, Patrice, 47 ans, a retrouvé des sensations d’antan : « Avant, je chassais beaucoup en montagne, donc oui, ça fait du bien de revenir dans ce genre d’endroits. Rien que d’être là, dehors, dans la machja, c’est le bonheur. »
Pour atteindre son objectif de deux randonnées en joëlette par mois, l’APF France Handicap a besoin de bras. Si vous êtes intéressé, vous pouvez contacter la délégation de Haute-Corse au 04 95 30 86 01 ou sur dd.20b@apf.asso.fr ; ou bien la délégation de Corse du Sud au 04 95 20 78 09 ou sur dd.20a@apf.asso.fr
Pour atteindre son objectif de deux randonnées en joëlette par mois, l’APF France Handicap a besoin de bras. Si vous êtes intéressé, vous pouvez contacter la délégation de Haute-Corse au 04 95 30 86 01 ou sur dd.20b@apf.asso.fr ; ou bien la délégation de Corse du Sud au 04 95 20 78 09 ou sur dd.20a@apf.asso.fr