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Galeria : Des sorties en mer ludiques pour nettoyer la réserve de Scandola des déchets


David Ravier le Samedi 5 Août 2023 à 14:49

Depuis le début du mois de juillet, les équipes de la société de location de bateaux SLB Galeria sensibilisent les touristes sur la protection de l'environnement dans la réserve de Scandola. Au travers d'un jeu destiné aux enfants, ils incitent les plaisanciers à ramasser les déchets qu'ils trouvent lors de leurs excursions en mer.



Les déchets ramassés par des enfants au cours de leur excursion en mer dans la réserve de Scandola. Crédit photo: Facebook/SLB Galeria.
Les déchets ramassés par des enfants au cours de leur excursion en mer dans la réserve de Scandola. Crédit photo: Facebook/SLB Galeria.
Ramasser les déchets qui flottent dans la réserve de Scandola pour qu'elle conserve sa beauté naturelle. Depuis le début du mois de juillet, la société de location de bateaux SLB Galeria, fondée par Jacques Cesarini, Quentin Luciani et Andrea Maresca, incite plaisanciers et touristes à récolter les déchets qu'ils trouvent sur leur chemin au cours de leurs sorties en mer. Cette initiative, en partenariat avec ReMed Zéro plastique, association qui vise à préserver la Méditerranée de la pollution, est le moyen de sensibiliser le jeune public à la protection de ce site naturel inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. 

Une chasse aux déchets à faire en bateau

L'idée de faire récupérer les ordures flottantes est venue d'un constat simple de la part des trois gérants de l'entreprise: l'état des eaux de la réserve se dégrade et la faune marine souffre de la pollution plastique engendrée par l'activité humaine. "on voulait pouvoir travailler avec notre ressource naturelle tout en la protégeant, indique Jacques Cesarini, le doyen de l'entreprise SLB Galeria. Vivre des activités que nous donne la réserve de Scandola, c'est bien, mais si on fait partie de ceux qui l'exploitent commercialement et qui ne font rien pour la sauvegarder, ça ne sert à rien". 

Pour contrer ce phénomène, tous les jours durant la période estivale, il sensibilise les touristes venus lui louer un bateau pour naviguer. "Chaque fois qu'un bateau part, on fait une grosse explication sur ce qu'est la réserve de Scandola, ses spécificités et pourquoi elle est protégée. Ensuite, nous mettons en place un jeu avec les enfants présents sur l'embarcation pour les inciter à ramasser tous les déchets flottants qu'ils trouvent sur leur chemin", affirme le doyen. Une fois que les enfants reviennent de leur balade avec toutes les ordures qu'ils dont repéré sur leurs routes, ils reçoivent un porte-clés dauphin en bois fait à la main par les équipes de SLB Galeria. Les détritus ramenés sont l'occasion de faire comprendre aux plus jeunes l'importance de la mission qui leur a été confiée. "Je leur explique qu'avec ce qu'ils ont récolté, ils ont peut-être sauvé la vie d'une tortue ou d'un dauphin qui ne s'étouffera pas avec en pensant que c'est de la nourriture", précise Jacques Cesarini.   

Vitesse et bruit réduits pour protéger la faune locale

En fonction des jours, les déchets rapportés sont variés, mais restent le plus souvent des bouteilles en plastique, des sacs plastiques ou des emballages alimentaires qui "viennent des bateaux de plaisance et des ferries" croit savoir Jacques Cesarini, qui a déjà remonté de l'eau des objets insolites, comme des chaises longues et des passoires lors de ces excursions dans la réserve. Ces objets, qui viennent du large et sont ramenés par les courants jusque dans les eaux de la réserve, peuvent représenter à la fin de la journée jusqu'à deux kilos de déchets accumulés. "Même avec nos faibles moyens, on arrive à faire quelque chose pour améliorer la situation, annonce fièrement Jacques Cesarini. Au final, même si ce n'est pas grand-chose, on peut se regarder dans un miroir et se dire qu'on a fait de notre mieux pour préserver ce qui nous fait vivre".

La préservation de la réserve de Scandola va plus loin que la simple collecte de déchets. Sur les quatre bateaux semi-rigides et les deux embarcations sans permis que possède la société, des traqueurs GPS ont été installés pour surveiller la vitesse en mer, limitée à 5 nœuds (environ 9km/h) dans les 300 mètres de la réserve. "Chaque fois que la personne dépasse la vitesse autorisée, on leur envoie un SMS pour les avertir qu'ils s'exposent à des pénalités financières, souligne le doyen de SLB Galeria. Depuis qu'on a mis cela en place, pratiquement plus personne ne va au-delà des limitations". Loin de vouloir faire le gendarme zélé, Jacques Cesarini entend surtout montrer que "les grandes vitesses, c'est pareil que la pollution plastique et la musique trop forte, ça dérange les animaux qui vivent là. Si on souhaite préserver la biodiversité de cet endroit, il faut jouer le jeu à fond", explique-t-il.