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Fièvre catarrhale : La Haute-Corse touchée à son tour


le Lundi 23 Septembre 2013 à 23:16

Il fallait s'y attendre : l'épizootie de fièvre catarrhale a atteint la Haute-Corse. La Plaine Orientale plus précisément. Lundi matin, Alain Rousseau, préfet de Haute-Corse, et les services de l'Etat ont réuni autour de la même table les présidents de la chambre régionale et départementale d'agriculture et de nombreux autres représentants de la profession pour tenter de brosser un tableau de la situation et arrêter les premières mesures.



Philippe Tejedor et Alain Rousseau.
Philippe Tejedor et Alain Rousseau.
Jean-Marc Venturi et Joseph Colombani (notre vidéo) et tout le monde agricole, celui des éleveurs plus particulièrement, ont diversement apprécié. 
Dans la foulée de la réunion Alain Rousseau, le préfet du département, et PhilippeTejedor, directeur départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations, ont décliné les mesures prises par l'Etat.
Alain Rousseau a précisé que l'Etat avait une stratégie face à l'épizootie qui a, déjà, frappé la Corse à deux reprises.
Il entend à la fois appréhender le traitement sanitaire et le problème de l'indemnisation. "Les deux sont bien sûr liés mais il y a un ordre chronologique et l'Etat commence d'abord par répondre à la question sanitaire sur laquelles les choses sont bien calées : il a totalement financé ce traitement insecticide."
Toujours sur le plan sanitaire, le réprésentant de l'Etat a annoncé la vaccination, obligatoire et généralisée, des ovins, bovins et caprins de Haute-Corse soit près de 130 000 têtes de bétail. La vaccination sera totalement prise en charge par l'Etat et s'étalera sur 6 mois pour pouvoir la réaliser "au moment le plus opportun" en raison des risques encourus lors des prochaines mises bas.
Sauvegarde de la filière et protection sanitaire à terme de la Corse et des ruminants : ce sera l'objectif poursuivi mais cela contribuera qu'à atténuer les conséquences de l'épizootie : baisse de l'activité laitière, baisse des mises bas, baisse des possibilités de renouvellement car des brebis vont être perdues pour la reproduction. "Il faudra mettre en place tout un panel d'actions pour permettre le redémarrage de l'activité" a rappelé Philippe Tejedor.
Et cela passe par une indispensable indemnisation. Le ministère de l'Agriculture y travaille.
Reste l'alerte tardive.
Pour les représentants de l'Etat, elle n'est pas de leur fait. C'est la Sardaigne, voisine, qui a omis de la répercuter à la commission européenne.
Aucun signe jusqu'à l'apparition de l'épizootie n'avait été signalé en Corse : "60 veaux qui passent par les abattoirs de Corse font l'objet d'un prélèvement pour répérer la présence éventuelle de FCO. De Janvier à Août il n'y avait eu aucun prélèvement positif, alors qu'en 2011 et 2012 il restait des traces de FCO" a souligné Alain Rousseau.

Et les agneaux ?

Autre problème et non des moindres en Septembre au-delà de la lactation des brebis, la naissance des agneaux avec un marché essentiellement sarde.
Les services de l'Etat vont essayer de maintenir ce marché même si la législation empêche d'exporter les agneaux contaminés. Ils vont donc garantir aux éleveurs la valorisation de leurs agneaux
De deux façons. "En demandant aux Sardes de prendre les agneaux comme ils le font habituellement, mais ils peuvent refuser. Soit l'Etat accompagnera les éleveurs sous forme d'indemnités" a précisé Philippe Tejedor. "Quoi qu'il en soit il ne faudra pas qu'il y ait de manque à gagner à l'absence de vente des agneaux en Sardaigne" a t-il ajouté.
Mais quoi qu'il advienne, on sait aujourd'hui qu'il y aura "de la casse" dans le cheptel corse. On sait, aussi, que, par voie de conséquence, les éleveurs ne seront pas les seuls à en pâtir…