(Photo : Archives Michel Luccioni)
La rentrée scolaire est venue sonner l’heure du bilan pour le secteur touristique. Et avec lui le constat d’une saison estivale 2024 encore morose sur l’île. En se basant sur une enquête réalisée auprès de ses adhérents mi-août, l’Union régionale des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) de Corse constate en effet qu’au global peu d’entre eux enregistrent des résultats positifs, tout en notant qu’en comparaison avec l’étude réalisée en août 2023, « une plus grande part d’hôtels affiche des taux de remplissage de 75 à 100% ».
Dans le détail, juin a été marqué par de nombreuses annulations et une baisse des réservations suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Et la pente n’a pas été facile à remonter. Le mois de juillet a ainsi été assez morose pour les restaurateurs, et les hébergeurs ont pour leur part connu une baisse de remplissage, avec beaucoup de réservations de dernière minute. Août a enfin enregistré des résultats plus encourageants, même si selon l’UMIH cette nouvelle saison s’inscrit dans une « tendance baissière » de la fréquentation des établissements marchands entamée avant le Covid, à laquelle s’ajoute en outre une baisse des consommations dans l’hôtellerie, aussi bien du côté des petit-déjeuner que du bar.
Se réinventer pour survivre
« On ressent qu’il y a trois microrégions qui ont majoritairement souffert cette année qui sont Porto, Corte et Le Cap », dévoile Karina Goffi, la présidente de l’UMIH Corse en ajoutant : « L’hôtellerie familiale et les campings ont aussi globalement plus souffert que le all-inclusive et les établissements naturistes qui gardent la tête hors de l’eau ». En outre, elle souligne que les plannings des établissements ne se remplissent plus comme avant. « Les gens attendent de plus en plus les promotions de dernière minute. C’est peut-être notre faute car nous avons incité la clientèle à attendre pour avoir des réductions car une chambre vide coûte de l’argent, donc il vaut mieux la louer avec une remise », observe Karina Goffi. Elle relève également que si beaucoup de restaurateurs ont pu « tirer leur épingle du jeu, c’est avant tout grâce à la clientèle locale ». « Il y a un manque de pouvoir d’achat. Les touristes font de plus en plus attention à ce qu’ils dépensent et vont moins au restaurant », pose-t-elle.
Une situation de crise ajoutée au développement exponentiel des AirBnB qui constitue à la fois une concurrence importante pour les hébergements marchands, mais qui détourne également de nombreux potentiels clients des restaurants en les poussant à cuisiner dans leurs locations. De quoi conduire beaucoup de propriétaires d’établissements touristiques insulaires à vouloir lâcher prise et à chercher des repreneurs selon la présidente de l’UMIH. « Ceux qui risquent de disparaître vite, ce sont plutôt nos petits restaurateurs ou nos établissements qui n'ont pas assez de trésorerie et qui ne tiendront pas encore », déplore-t-elle en pointant une urgence pour le secteur touristique à se réinventer pour pouvoir survivre aux prochaines saisons. « Si on veut préparer 2025, il va falloir que l’on arrête de se critiquer les uns et les autres, et qu’on se mette rapidement au travail, mais de façon collective », soutient Karina Goffi en souhaitant que professionnels du secteur, transporteurs, mais aussi politiques se mettent autour d’une table afin de réfléchir à des solutions adaptées. Dans ce droit fil, un premier rendez-vous autour de la question des transports avait été organisé en amont de la saison à la Chambre de Commerce et d’Industrie à Bastia, et un second temps d’échanges devrait avoir lieu en octobre. Mais la présidente de l’Umih invite à aller plus loin : « Peut-être qu'il manque aussi des acteurs économiques autour de cette table. Il faut balayer beaucoup plus large, peut être associer les syndicats de salariés ».
En parallèle, elle aspire à ce que des réflexions soient menées sur des questions pragmatiques. « Aujourd'hui, on a des rotations maritimes qui sortent en janvier ou en février. Cela veut dire que les gens ne peuvent pas anticiper leurs réservations, les groupes non plus. C’est beaucoup trop tard ! », regrette-t-elle en insistant encore : « Pour promouvoir une île, il faut de l'argent et il faut une volonté. Tout cela, c’est ensemble que nous pouvons le faire et pas éparpillés. Il faut que l'ego des gens aussi se mette un peu de côté, que les étiquettes politiques des uns et des autres aussi arrivent à se mettre de côté, et qu'on puisse se dire qu’on a besoin d’un tourisme maitrisé en Corse ».
Dans le détail, juin a été marqué par de nombreuses annulations et une baisse des réservations suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Et la pente n’a pas été facile à remonter. Le mois de juillet a ainsi été assez morose pour les restaurateurs, et les hébergeurs ont pour leur part connu une baisse de remplissage, avec beaucoup de réservations de dernière minute. Août a enfin enregistré des résultats plus encourageants, même si selon l’UMIH cette nouvelle saison s’inscrit dans une « tendance baissière » de la fréquentation des établissements marchands entamée avant le Covid, à laquelle s’ajoute en outre une baisse des consommations dans l’hôtellerie, aussi bien du côté des petit-déjeuner que du bar.
Se réinventer pour survivre
« On ressent qu’il y a trois microrégions qui ont majoritairement souffert cette année qui sont Porto, Corte et Le Cap », dévoile Karina Goffi, la présidente de l’UMIH Corse en ajoutant : « L’hôtellerie familiale et les campings ont aussi globalement plus souffert que le all-inclusive et les établissements naturistes qui gardent la tête hors de l’eau ». En outre, elle souligne que les plannings des établissements ne se remplissent plus comme avant. « Les gens attendent de plus en plus les promotions de dernière minute. C’est peut-être notre faute car nous avons incité la clientèle à attendre pour avoir des réductions car une chambre vide coûte de l’argent, donc il vaut mieux la louer avec une remise », observe Karina Goffi. Elle relève également que si beaucoup de restaurateurs ont pu « tirer leur épingle du jeu, c’est avant tout grâce à la clientèle locale ». « Il y a un manque de pouvoir d’achat. Les touristes font de plus en plus attention à ce qu’ils dépensent et vont moins au restaurant », pose-t-elle.
Une situation de crise ajoutée au développement exponentiel des AirBnB qui constitue à la fois une concurrence importante pour les hébergements marchands, mais qui détourne également de nombreux potentiels clients des restaurants en les poussant à cuisiner dans leurs locations. De quoi conduire beaucoup de propriétaires d’établissements touristiques insulaires à vouloir lâcher prise et à chercher des repreneurs selon la présidente de l’UMIH. « Ceux qui risquent de disparaître vite, ce sont plutôt nos petits restaurateurs ou nos établissements qui n'ont pas assez de trésorerie et qui ne tiendront pas encore », déplore-t-elle en pointant une urgence pour le secteur touristique à se réinventer pour pouvoir survivre aux prochaines saisons. « Si on veut préparer 2025, il va falloir que l’on arrête de se critiquer les uns et les autres, et qu’on se mette rapidement au travail, mais de façon collective », soutient Karina Goffi en souhaitant que professionnels du secteur, transporteurs, mais aussi politiques se mettent autour d’une table afin de réfléchir à des solutions adaptées. Dans ce droit fil, un premier rendez-vous autour de la question des transports avait été organisé en amont de la saison à la Chambre de Commerce et d’Industrie à Bastia, et un second temps d’échanges devrait avoir lieu en octobre. Mais la présidente de l’Umih invite à aller plus loin : « Peut-être qu'il manque aussi des acteurs économiques autour de cette table. Il faut balayer beaucoup plus large, peut être associer les syndicats de salariés ».
En parallèle, elle aspire à ce que des réflexions soient menées sur des questions pragmatiques. « Aujourd'hui, on a des rotations maritimes qui sortent en janvier ou en février. Cela veut dire que les gens ne peuvent pas anticiper leurs réservations, les groupes non plus. C’est beaucoup trop tard ! », regrette-t-elle en insistant encore : « Pour promouvoir une île, il faut de l'argent et il faut une volonté. Tout cela, c’est ensemble que nous pouvons le faire et pas éparpillés. Il faut que l'ego des gens aussi se mette un peu de côté, que les étiquettes politiques des uns et des autres aussi arrivent à se mettre de côté, et qu'on puisse se dire qu’on a besoin d’un tourisme maitrisé en Corse ».