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En Corse, les stations de ski dans les starting-blocks pour ouvrir au plus vite


Thibaud KEREBEL le Mercredi 4 Janvier 2023 à 07:15

La saison de ski n'a pas encore débuté en Corse, conséquence des températures bien trop élevées qui se maintiennent sur l'île depuis le mois de décembre. Loin de céder à la panique, les trois stations en activité ( Asco, Val d’Ese, Ghisoni) espèrent pouvoir se lancer au plus vite.



(Photos archives Stéphan Le Gallais
(Photos archives Stéphan Le Gallais
Il y a deux jours, la Corse a enregistré son jour de l’An le plus chaud depuis 1947, date des tout premiers relevés. 19,4°C à Propriano, 18,9°C à Sartène, 18,8°C à Calvi, 17,8°C à Ajaccio ou encore 17°C à Bastia… Des températures d’une douceur anormale qui ne sont pas sans conséquence pour les stations de ski. En effet, face à l’absence de neige et de fraîcheur, aucun des trois sites de l’île n’a été en mesure d’ouvrir ses portes depuis le début de l’hiver. « Pour activer les canons à neige, on doit se situer au minimum à -2,5°C de température ambiante. Là, on flirte seulement avec le zéro la nuit, donc c’est inenvisageable pour le moment », explique Hubert Bouvier, directeur de la station d’Asco.

Si la situation n’est pas confortable, elle n’est pas alarmante non plus pour les stations, habituées à ces problèmes depuis plusieurs années. « On sait qu’en Corse, le froid arrive courant janvier », reprend Hubert Bouvier. « Les saisons précédentes, on ouvrait autour du 12. Et on a connu pire. L’année 2015-2016, on a ouvert juste quinze jours, on n’avait pas encore de canons à neige. » Donc pour le moment, pas de quoi tirer la sonnette d’alarme, même si le directeur du domaine d’Asco le reconnaît, « la saison n’est pas géniale, on ne va pas se le cacher ». La priorité à court terme : « avoir beaucoup de neige pour les vacances de février ».

« On est dans les starting-blocks »

Car si les retards se font trop importants, les investissements réalisés par les stations ne pourront pas être rentabilisés, et les mairies, qui en sont responsables, devront encaisser la différence financière. Mais dans l’immédiat, face au manque de lisibilité, aucune des trois stations de ski (Haut Asco, Val d’Ese, Ghisoni) n’a embauché ses saisonniers, évitant les frais superficiels. « On est dans l’attente, on ne sait pas quand on ouvrira, et donc quand on embauchera », explique-t-on du côté de la mairie de Bastelica, dont dépend la station du Val d’Ese. Un avantage dont ne peut malheureusement pas se satisfaire l’École de ski (ESI) d’Asco, qui a déjà recruté ses troupes.

« On a embauché des moniteurs de ski qui sont actuellement au chômage. Donc financièrement, c’est compliqué », déplore Jean-Christophe Bastiani, le directeur de l’ESI. « Notre force, c’est que l’école dépend d’une société privée, qui est ouverte à l’année, et fait aussi la saison d’été, sur toutes les activités de nature. Si on ne faisait que l’hiver, ce serait chaud ! » Inutile de préciser qu’à son niveau, Jean-Christophe Bastianin est « dans les starting-blocks », et attend avec impatience que les températures descendent, pour pouvoir bénéficier de l’activation des canons à neige. Sur ce point, Hubert Bouvier est quant à lui plutôt optimiste. « D’après les prévisions longues, ça devrait baisser d’ici dix jours. »