EN IMAGES - Libération de la Corse : Emmanuel Macron rend hommage aux héros de la résistance

L'étape la plus symbolique de la visite a eu lieu à la Citadelle d'Ajaccio, où Emmanuel Macron s'est recueilli dans la cellule qui fut le théâtre du sacrifice de Fred Scamaroni en 1943. Le résistant, envoyé en Corse pour unifier la résistance contre l'occupation nazie, choisit de se donner la mort en se tranchant la veine jugulaire avec un morceau de fil de fer. Avant de passer à l'acte, il envoya un message en morse à son voisin de cellule, membre de son réseau, disant : "Tu diras à ma mère et à mes sœurs que ce n'est pas très dur de mourir et que je meurs content." 
Accompagné du chef du Parti communiste, Fabien Roussel, le président de la République  a également rendu hommage à Danielle Casanova, résistante corse qui vécut à Ajaccio et s'engagea en région parisienne avant d'être déportée à Auschwitz, où elle trouva la mort. Sa maison à Ajaccio est devenue un lieu de mémoire.
Le président a ensuite parcouru les rues d'Ajaccio pour un bain de foule, où il a pu échanger avec les habitants de la cité impériale.

Le chef de l'État avait rappelé devant l'Assemblée de Corse à Ajaccio plus tôt dans la journée que la Corse avait été le premier territoire de France métropolitaine à être libéré, il y a huit décennies.
Il a aussi souligné que bien avant l'insurrection contre l'Occupant italien et nazi, la Corse avait déjà démontré sa capacité de résister. "Ici, aucun Juif ne fut dénoncé, et les Corses les ont protégés, demeurant fidèles à la République et à ses valeurs, quand d'autres les trahissaient", a-il déclaré.
 

La deuxième étape du parcours commémoratif d'Emmanuel Macron en Corse a conduit le président au musée de Bastia, où il a visité une exposition dédiée à la Corse pendant la Seconde Guerre mondiale. Ici accompagné du ministre marocain de la Défense Abdellatif Loudiyi en qualité de représentant de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, dans un geste symbolique, un "amandier du souvenir" a été planté dans le jardin du musée.
 

Plus tard dans l'après-midi, le président Macron a présidé une ceremonie de prise d'armes sur la place Saint Nicolas à Bastia, en présence d'unités militaires ayant joué un rôle crucial dans la libération de la Corse. Une fanfare marocaine a interprété les hymnes marocain et français, tandis que deux chasseurs Mirage de l'armée de l'air française ont survolé la place, renforçant la dimension historique de la cérémonie.

Une attention particulière a été portée à Salah Ben El Hadj, un vétéran de 104 ans, le dernier survivant parmi les tirailleurs marocains ayant participé à cette libération. Engagé dans l'armée française en décembre 1939 à l'âge de 20 ans, il a servi au sein de différentes unités avant de contribuer à la libération de la Corse en octobre 1943. En reconnaissance de son engagement et de ses services exceptionnels, le vétéran a été décoré des insignes de chevalier de l'ordre national du Mérite.

 

Les élèves du collège Viviguerra de Bastia, en classes CHAM (Classes à Horaires Aménagés Musique), ont interprété le Diu en l'honneur du président Macron, apportant ainsi une dimension artistique et émouvante à cette journée de commémoration.

A la fin de la cérémonie militaire, et avant de reprendre l'avion en direction de Bonifacio, le président de la République s’est offert un bain de foule, un exercice que le chef de l’État affectionne particulièrement. Entre poignées de main, demandes d'autographes et selfies le chef de l'Etat a passé une bonne demie heure à échanger avec les nombreuses personnes  qui avaient attendu plusieurs heures pour le voir. "Rencontrer notre président de la République en personne, c'est toujours une émotion. J'attendais ici depuis trois heures sous le soleil estival, mais cela en valait la peine." affirme Adeline, Bastiaise de 76 ans venue avec des amies "saluer Emmanuel Macron"
Au milieu de la foule, visiblement impressionné, un jeune homme de 17 ans vient de serrer la main au président : "C'est incroyable de voir le président en personne. Il est vraiment gentil, et il a un mot pour tout le monde. C'est une expérience que je n'oublierai pas de sitôt."
Questionné sur le discours prononcé par le Chef de l'Etat plus tôt dans la journée, concernant "l'autonomie à la Corse", un autre jeune homme d'une vingtaine d'années résidant dans le Cap Corse a regretté de ne pas avoir eu "l'occasion de l'écouter." et de "ne pas être sûr de ce dont il s'agissait".

En fin de journée, le président Emmanuel Macron, accompagné de Fabien Roussel, a participé à une cérémonie à Bonifacio. Ils ont dévoilé une plaque commémorative en l'honneur d'Albert Ferracci, apposée sur le collège qui porte désormais son nom. Les élèves ont exprimé leur respect pour cet homme en décrivant en corse son parcours de résistant et se sont dits fiers que leur collège porte son nom. Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, a remercié le président pour sa présence et Fabien Roussel pour sa participation. Pierre Ferracci, le fils d'Albert Ferracci, et Marc son petit-fils, étaient également présent.

La journée s'est terminée par un dîner avec des représentants politiques et de la société civile.