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Didier Bourdon à Bastia : « non, je ne vais pas construire en Corse, mais j'aimerai y revenir plus souvent »

L'acteur était sur l'ile pour l'avant-première du film "Permis de construire"


Pierre-Manuel Pescetti le Vendredi 22 Octobre 2021 à 15:56

Didier Bourdon était à Bastia ce vendredi 22 octobre pour présenter "Permis de construire", le premier film d'Eric Fraticelli en tant que réalisateur. Tous deux partagent l'affiche de cette comédie où se mêlent stéréotypes tirés à l'extrême et analyse satirique, souvent juste, des relations entre Corses et continentaux.

Le temps d'un café, Didier Bourdon a partagé avec CNI ses impressions et sa vision de la Corse telle qu'il l'a découverte à travers l'objectif d'un réalisateur insulaire.



Didier Bourdon a fait le déplacement à Bastia pour défendre le film "Permis de construire" réalisé par Eric Fraticelli. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Didier Bourdon a fait le déplacement à Bastia pour défendre le film "Permis de construire" réalisé par Eric Fraticelli. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
- La rencontre avec Éric Fraticelli s’est-elle passée aussi bien que celle avec Santu Falcucci, son personnage dans le film ?
 - (Rires) Pas comme dans le film où nos deux personnages apprennent à se connaitre en passant par des moments un petit peu âpres et délicats. En réalité, on se connaissait déjà bien mais c’est vrai que c’est la première fois qu’on travaillait ensemble de manière étroite. On a vraiment été en tandem tout le long de l’aventure. Il a réalisé son premier film comme quelqu’un qui a beaucoup d’expérience. Ce qui est le cas mais la réalisation c’est la suite logique d’un travail de longue date. Il a fait de la scène, a travaillé avec de grands réalisateurs et était déjà imprégné et très à l’aise. Il faut dire qu’il a bien préparé les choses.


 - C’est ce qui vous a convaincu de lui faire confiance pour sa première réalisation ?
 - Beaucoup de réalisateurs réussissent mieux leur premier film que les suivants. Je souhaite quand même à Éric d’en réussir d’autres mais je n’ai pas senti qu’il essuyait les plâtres. En plus, le choix des acteurs corses qu’il connaît depuis des années permet de dégager une certaine force comme dans les films d’Almodovar où les acteurs se connaissent depuis des années ou avec Les Inconnus. Quelquefois on ose des choses qu’on ne se serait pas permis de faire si on avait eu quelqu’un d’autre en face.


 - Derrière la comédie il y a le fil rouge d’un personnage qui perd son père qu’il n’a presque jamais connu. Vous êtes très touchant en jouant cette partition. Est-ce que cela faisait écho chez vous ?
 - Oui un petit peu. Il se trouve que mon père avait un apriori sur la Corse et s’est dit un jour « tiens, on va essayer pour voir ». Avec ma mère ils sont allés à Propriano une première fois et y sont retournés douze ans d’affilée. Ils ont adoré le lieu, les gens et ce côté on se fait des cadeaux sans vraiment se les faire. Puis mon père est tombé malade. Ils ne sont plus venus et il est décédé. Ça m’a ému d’y penser, forcément. Quelques fois les personnages rejoignent un petit peu ce que vous avez vécu.


 - Au fil du film, la vision des Corses rustres et peu accueillants est déconstruite au profit de celle d’habitants prêts à tout pour aider les autres. Avez-vous eu cette impression en tournant en Balagne ?
 - Tout à fait. Comme en Alsace où j’ai vécu, les gens sont un peu froids au départ mais on sent que c’est une sorte de pudeur avant de faire connaissance. Pendant le tournage j’ai mangé dans un restaurant de la région avec ma femme et au moment de l’addition, le patron me dit : « quelle addition ? de quoi vous parlez ? » (Rires). Ça fait toujours plaisir car les gens ne le font jamais de manière ostentatoire et ça, c’est hyper touchant.


 - Finalement, allez-vous la construire cette maison en Corse ?
 - Non mais j’aimerai bien y revenir plus souvent. Si je m'y installe, promis, j'en prendrai une déjà construite (Rires). Pas à cause du permis de construire corse mais parce que le permis de construire en général c’est de l’investissement et je n’ai plus l’âge de courir partout.


 - Des projets pour la suite ?
 - Oui j’en ai mais il faut que je prenne des décisions. Réalisateur ? Acteur ? Le théâtre ? Cette histoire de Covid a tout déplacé et a déstabilisé tout le monde. Pour l’instant je défends le film d’Éric et celui d’Alexandra Leclère, Mes très chers enfants, dans lequel je joue et qui sortira le 15 décembre.