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Deux ans après le début de la guerre, l’association Solidarité Corse-Ukraine toujours sur le pont


le Vendredi 23 Février 2024 à 18:42

Ce 24 février 2024 marquera le triste second anniversaire de l’invasion russe sur le territoire ukrainien. Deux ans de conflit au fil desquels l’association Solidarité Corse-Ukraine est resté mobilisé sans relâche afin d’apporter médicaments et matériel médical aux hôpitaux ukrainiens.



En avril dernier, en partenariat avec Per a Pace, l'association Solidarité Corse-Ukraine avait acheminé deux semi remorques de matériel de l'ancien hôpital d'Ajaccio jusqu'à Uzhgorod.
En avril dernier, en partenariat avec Per a Pace, l'association Solidarité Corse-Ukraine avait acheminé deux semi remorques de matériel de l'ancien hôpital d'Ajaccio jusqu'à Uzhgorod.
Le déni. La sidération. Et puis très vite la colère et la tristesse. Deux ans plus tard, Nataliya Khobta Santoni se souvient très bien de ce qu’elle a ressenti le 24 février 2022 lorsqu’elle a découvert que la Russie avait lancé une invasion contre l’Ukraine durant la nuit. « Pour moi ce n’est alors pas possible », raconte cette oncologue ukrainienne qui exerce à l’hôpital d’Ajaccio depuis 2009. Et puis au fil des heures la réalité la rattrape. Son pays est attaqué. La jeune femme appelle alors tous ses proches restés au pays. « Je voulais savoir s’ils étaient vivants », confie-t-elle. Chaque nouvelle bombe qui tombe fait en effet monter en elle la peur d’apprendre que l’un d’entre eux a été fauché par cette guerre insupportable. « Mais au bout de 48 heures j’ai compris qu’au lieu de se lamenter il fallait que chacun fasse ce qu’il pouvait pour aider », explique-t-elle. C’est ainsi que naitra l’association Solidarité Corse-Ukraine qui se mobilise depuis sans relâche pour collecter et transporter médicaments et matériel médical à destination des hôpitaux ukrainiens. Et ce malgré les près de 2500km qui séparent la Corse de l’Ukraine.
 
À tour de rôle avec son mari, Ange Santoni, au fil de ces douloureux mois de guerre ils s’élancent sur cette longue route pour acheminer ces dons à bon port. « En deux ans, grâce aux Corses, nous avons réussi à faire 20 allers-retours chargés, à peu près à chaque fois de 6m3 d’aide médicale », indique Nataliya Khobta-Santoni en précisant que chaque chargement représente « environ 20 000 euros de matériel ». Résultat d’une énorme chaîne de solidarité à laquelle elle ne s’attendait pas. « Ce qui m’a beaucoup surprise et touchée c’est que la Corse est la région la plus pauvre de France, mais les gens n’ont pas hésité à faire des dons. Aux premières heures de l’association, des retraités avec de tous petits revenus m’ont par exemple téléphoné pour savoir de quoi les gens pouvaient avoir besoin en Ukraine. Et grâce à leurs dons de couches et de lait infantile, de petits Ukrainiens ont pu survivre », confie-t-elle émue et encore profondément touchée par de nombreux gestes d’anonymes qui à leur échelle ont voulu contribuer à aider son pays. 

Le 31 décembre dernier, les enfants de l'orphelinat de Charkiv ont reçu des présents réalisés par les élèves de l'école ajaccienne Notre Dame de l'Assomption.
Le 31 décembre dernier, les enfants de l'orphelinat de Charkiv ont reçu des présents réalisés par les élèves de l'école ajaccienne Notre Dame de l'Assomption.
Des dons de plus en plus rares
 
« Grâce au déménagement de l’hôpital d’Ajaccio et à la bienveillance de la direction, au printemps dernier nous avons aussi pu envoyer deux semi-remorques avec du matériel qui avait été laissé sur l’ancien site de la Miséricorde  », ajoute-t-elle, « Quand mon mari est retourné dans l’hôpital d’Uzhgorod qui a reçu le matériel un mois plus tard, il a pu voir que les lits que l’on avait récupéré accueillaient déjà des soldats blessés. Il a aussi constaté que les tables opératoires avaient été installées ». Lors de son dernier voyage en date, fin 2023, l’association Solidarité Corse-Ukraine a aussi transporté dans ses bagages des dons un peu particuliers. « Les élèves de l’école Notre-Dame de l’Assomption ont souhaité faire de petits cadeaux de Noël pour des orphelins ukrainiens », sourit Nataliya Khobta Santoni, en indiquant que ces présents sont parvus aux enfants de l’orphelinat de Charkiv le 31 décembre. 
 
Mais malgré de tels témoignages de solidarité toujours bien présents, alors que l’Ukraine s’apprête à passer le cap de la seconde année sous invasion russe,  Nataliya Khobta Santoni regrette que le conflit soit aujourd’hui passé au second plan. « La guerre est longue, l’adrénaline est tombée, et on est passé à autre chose », souffle-t-elle, en glissant que la crise a aussi tari les portemonnaies et que les dons se font plus rares.  « Dans le même temps, en Ukraine les gens sont fatigués, épuisés aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest car même pour ceux qui sont loin du front c’est psychologiquement dur.  Chaque famille a perdu quelqu’un et sur le plan financier, on est plutôt dans la survie », déplore-t-elle. Afin de pouvoir continuer les transports de matériel médical vers l’Ukraine, elle appelle aujourd’hui à nouveau aux dons afin de pouvoir financer les voyages dont le coût reste élevé.
 
 
Pour soutenir l’association Solidarité Corse-Ukraine : 
 
Vous pouvez faire un don sur : https://www.corseukraine.org
 
Ou par chèque à l’adresse :
Association Solidarité Corse Ukraine
Lotissement l’Oliveraie
Lieu dit Trova
20167 Alata