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Des lycéens corses à Paris pour défendre un "véritable statut pour les langues minoritaires"


MP le Jeudi 8 Février 2024 à 12:02

Le collectif "Pour que vivent nos langues" organisait une action symbolique ce mercredi 7 février devant le ministère de l'Éducation à Paris, afin d'alerter sur la situation des langues minoritaires. 42 jeunes venus de Corse, mais aussi de Bretagne, du Pays Basque, d'Alsace et d'Occitane ont demandé à ce que plus de moyens soient alloués à l'enseignement de ces langues.



(Photo : Collectif "Pour que vivent nos langues")
(Photo : Collectif "Pour que vivent nos langues")
 
Malgré l’adoption de la loi dite « Molac » relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, le 8 avril 2021, « la situation des langues minoritaires en France reste préoccupante ». C’est ce que dénonce le collectif « Pour que vivent nos langues » qui organisait une action ce mercredi, aux côtés de 42 lycéens venus de Bretagne, de Corse, du Pays basque, d’Alsace, et d’Occitanie.
 
Trois jeunes Corses ont ainsi fait le déplacement jusqu’à Paris pour un rassemblement revendicatif devant le ministère de l’Éducation nationale, rue de Grenelle, à la mi-journée. « L’occasion d’entendre des prises de parole des lycéennes et lycéens qui ont exposé leurs revendications à travers une action symbolique mettant en scène une classe bâillonnée », explique le collectif. 
 
Six jeunes, représentant chacun un territoire de France où une langue minorisée est toujours parlée, ont ensuite été auditionnés par les députés membres du groupe d’études « Langues et cultures régionales ». Lors de cette entrevue, ces lycéens qui apprennent une langue minoritaire ont interpellé les députés afin de réclamer « une évolution de l’article 2 de la Constitution française qui instaure à ce jour la langue française comme unique langue de la République ». Ils ont en outre demandé à ce qu’« un réel statut (soit garanti) pour leurs langues afin qu’elles puissent demeurer vivantes et sortir de la précarité dans laquelle l’État les a installées au fil des décennies ». 
 
« Les moyens alloués par l’État pour l’enseignement de nos langues restent dérisoires au regarde des nécessités », argue en effet le collectif en ajoutant : « Nous considérons que nos langues et nos cultures sont gravement lésées par la décision très contestable et contestée du Conseil constitutionnel du 21 mai 2021. Cette position est partagée par trois rapporteurs spéciaux du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Leurs commentaires et suggestions adressés à la France le 31 mai 2022 n’ont à ce jour pas reçu de réponse de la part de l’État ». 
 
S’ils avaient donné leur feu vert aux dispositions portées par la loi « Molac » permettant la prise en charge financière par les communes de la scolarisation des enfants qui suivent un enseignement de langue régionale, dans leur décision du 21 mai 2021, les Sages avaient en effet censuré l’« enseignement immersif » de ces langues dans le public et l’utilisation de signes diacritiques comme le tilde (~) dans les actes de l’état civil.