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Déchets en Corse : le Rassemblement National envisage l'action en justice et l'enquête parlementaire


Pierre-Manuel Pescetti le Mercredi 24 Août 2022 à 19:00

Réunis à Ajaccio ce 24 août, les principaux membres du Rassemblement National en Corse ont fustigé la gestion des déchets sur l’île et ses acteurs. Illégalité de l’enfouissement, danger pour l’environnement, taux de tri et de valorisation insuffisant. Ils envisagent de mener une action en justice et de demander une enquête parlementaire pour faire bouger les lignes.



Cette année encore, les deux préfets de Corse ont autorisé les centres d'enfouissement à augmenter leur capacité d'accueil d'ordures. Archives CNI
Cette année encore, les deux préfets de Corse ont autorisé les centres d'enfouissement à augmenter leur capacité d'accueil d'ordures. Archives CNI
François Filoni, Nathaly Antona et Alexis Fernandez, les trois derniers candidats corses du Rassemblement National pour les dernières élections législatives, font feu de tout bois sur la gestion des déchets sur l’île. Réunis à Ajaccio ce 24 août, ils ont annoncé envisager des actions en justice et devant le Parlement pour faire bouger les lignes.
 
« Nous allons saisir le procureur de la République en septembre. Comme je l’ai fait en 2010 à Ajaccio pour faire fermer le site de Saint Antoine et faire condamner la CAPA (Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien) a une amende fiscale de deux millions d’euros pour enfouissement illégal », explique François Filoni.

Justice et Parlement

Dans la même lignée, les membres du Rassemblement National veulent porter plainte contre un enfouissement qu’ils jugent illégal : « Des déchets interdits ou recyclables atterrissent dans les deux centres d’enfouissement de Corse. Une simple inspection des containers des principales agglomérations accable les services de collecte des déchets ». Ils questionnent également le bien-fondé des deux arrêtés préfectoraux autorisant l’augmentation du tonnage d’enfouissement dans les deux sites de l’île : « Ces deux arrêtés ne respectent pas la loi de transition énergétique qui prône la réduction de l’enfouissement au profit du tri et de la valorisation énergétique. L’alinéa 7 de l’article L 541-1 du Code de l’environnement dispose de réduire de 30 % les quantités de déchets non dangereux non inertes admis en installation de stockage en 2020 par rapport à 2010, et de 50 % en 2025 ».

En parallèle, les représentants corses du Rassemblement National comptent bien s’appuyer sur leurs 89 députés à l’Assemblée Nationale afin de diligenter une enquête parlementaire, « pour faire toute la lumière sur un prix de traitement à la tonne incompréhensiblement plus élevé que sur le continent ».

Changer les pratiques

« Aujourd’hui, on continue de traiter les conséquences et pas les causes », peste François Filoni. Plus qu’une raison structurelle, pour le membre du Rassemblement National, la cause est « systémique et profite à une économie souterraine qui a tout intérêt à ce que rien ne change ».

À l’inverse, il prône une augmentation massive du recyclage et de la valorisation des déchets accompagnée par une baisse drastique de l’enfouissement. « Chose qui va obligatoirement de pair avec une volonté politique forte pour bénéficier des infrastructures adéquates », continue François Filoni. Sans quoi, il le martèle, « la Corse continuera d’être une île poubelle ».