Photo archives CNI
Si le changement climatique a d’ores et déjà un impact sur le cycle hydrologique en Corse, pourrait-il demain avoir aussi des conséquences sur la qualité des eaux de surface ? C’est à cette interrogation que Marie-Dominique Loye-Pilot, professeure agrégée honoraire au Centre de Formation sur l’Environnement et la Société (CERES) et à l’École Normale Supérieur de Paris, a tenté de répondre ce samedi à l’occasion du colloque « La gestion de l’eau et le changement climatique », organisé par la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, au lycée Giocante de Casabianca à Bastia.
« Un premier impact, assez évident, tient au fait qu’il va y avoir des étiages, c’est-à-dire des périodes de basses eaux, assez prononcés et très longs. Or, l’eau va être beaucoup plus sujette aux pollutions durant ces périodes. Sa qualité va donc être diminuée et cela aura un impact sur son utilisation », pose-t-elle.
Des eaux qui pourraient devenir plus acides
Mais, au-delà, la chercheuse note également que le changement climatique est capable de perturber la composition chimique des eaux, en raison de modifications des apports atmosphériques.« En Corse, dans les régions granitiques, c’est-à-dire dans les 2/3 de l’île et surtout sur la partie Ouest, les roches sont peu altérables et l’essentiel de la composition chimique des eaux de surface vient de ce qui tombe par l’atmosphère. Donc si on change la qualité des apports atmosphériques, on change aussi la qualité de l’eau », explique-t-elle. Dans ce droit fil, elle précise en effet que si les activités humaines apportent une certaine acidité aux eaux, les poussières sahariennes contiennent des particules de carbone qui permettent de faire la balance en neutralisant cette acidité. « Or, ce que j’ai constaté c’est que les poussières sahariennes ont tendance à diminuer, et donc on peut avoir une tendance à l’acidification des eaux de surface », indique-t-elle en détaillant :« À l’heure actuelle on a de plus en plus de phénomènes de brume sèche, mais par contre on a de moins en moins de poussières sahariennes liées aux pluies ». Ces fameuses pluies qui maculent les voitures de tâches rouges ont en effet tendance à se faire de plus en plus rares, contrairement aux épisodes de pollutions durant lesquels les poussières sahariennes sont régulièrement incriminés, qui ne suscitent pour leur part que peu de retombées.
Des retombées de poussières sahariennes qui se raréfient
Pour autant, Marie-Dominique Loye-Pilot indique que cette raréfaction des retombées de poussières sahariennes n’a pas encore causé de modifications inquiétantes. « Nous n’avons fort heureusement pas encore atteint un seuil où les eaux s’acidifient, mais c’est effectivement un impact potentiel du changement climatique qui reste à surveiller », livre-t-elle en avertissant des conséquences que pourrait occasionner une acidification des eaux : « Il faudrait tout d’abord en tenir compte dans le traitement des eaux aussi bien pour l’eau potable que pour l’irrigation, mais les écosystèmes en souffriraient car la biochimie globale des sols et des eaux en serait impactée. La qualité des eaux dépend vraiment des apports atmosphériques. Si ces derniers changent, cela peut par exemple altérer la possibilité de faire pousser des algues et de nourrir un écosystème ».
Malgré une tendance à la décroissance, Marie-Dominique Loye-Pilot relève encore que de très forts épisodes de pluies de poussières sahariennes viennent désormais défrayer la chronique à l’échelle pluriannuelle. « On en eu a un très fort en 2004 sur tout le bassin méditerranéen occidental. En Corse, nous avons aussi eu un bel épisode en 2018 », mentionne-t-elle en ajoutant encore que ce type de phénomène peut amener suffisamment d'apports atmosphériques pour contrebalancer le déficit des 3 ou 4 années qui suivent. « Le problème, sera de faire une balance à moyen terme afin de savoir si l’on aura suffisamment d’épisodes exceptionnels pour faire face à la décroissance observée », conclut-elle.
LIRE AUSSI Sécheresse en Corse : à Bastia, un colloque pour trouver des solutions
« Un premier impact, assez évident, tient au fait qu’il va y avoir des étiages, c’est-à-dire des périodes de basses eaux, assez prononcés et très longs. Or, l’eau va être beaucoup plus sujette aux pollutions durant ces périodes. Sa qualité va donc être diminuée et cela aura un impact sur son utilisation », pose-t-elle.
Des eaux qui pourraient devenir plus acides
Mais, au-delà, la chercheuse note également que le changement climatique est capable de perturber la composition chimique des eaux, en raison de modifications des apports atmosphériques.« En Corse, dans les régions granitiques, c’est-à-dire dans les 2/3 de l’île et surtout sur la partie Ouest, les roches sont peu altérables et l’essentiel de la composition chimique des eaux de surface vient de ce qui tombe par l’atmosphère. Donc si on change la qualité des apports atmosphériques, on change aussi la qualité de l’eau », explique-t-elle. Dans ce droit fil, elle précise en effet que si les activités humaines apportent une certaine acidité aux eaux, les poussières sahariennes contiennent des particules de carbone qui permettent de faire la balance en neutralisant cette acidité. « Or, ce que j’ai constaté c’est que les poussières sahariennes ont tendance à diminuer, et donc on peut avoir une tendance à l’acidification des eaux de surface », indique-t-elle en détaillant :« À l’heure actuelle on a de plus en plus de phénomènes de brume sèche, mais par contre on a de moins en moins de poussières sahariennes liées aux pluies ». Ces fameuses pluies qui maculent les voitures de tâches rouges ont en effet tendance à se faire de plus en plus rares, contrairement aux épisodes de pollutions durant lesquels les poussières sahariennes sont régulièrement incriminés, qui ne suscitent pour leur part que peu de retombées.
Des retombées de poussières sahariennes qui se raréfient
Pour autant, Marie-Dominique Loye-Pilot indique que cette raréfaction des retombées de poussières sahariennes n’a pas encore causé de modifications inquiétantes. « Nous n’avons fort heureusement pas encore atteint un seuil où les eaux s’acidifient, mais c’est effectivement un impact potentiel du changement climatique qui reste à surveiller », livre-t-elle en avertissant des conséquences que pourrait occasionner une acidification des eaux : « Il faudrait tout d’abord en tenir compte dans le traitement des eaux aussi bien pour l’eau potable que pour l’irrigation, mais les écosystèmes en souffriraient car la biochimie globale des sols et des eaux en serait impactée. La qualité des eaux dépend vraiment des apports atmosphériques. Si ces derniers changent, cela peut par exemple altérer la possibilité de faire pousser des algues et de nourrir un écosystème ».
Malgré une tendance à la décroissance, Marie-Dominique Loye-Pilot relève encore que de très forts épisodes de pluies de poussières sahariennes viennent désormais défrayer la chronique à l’échelle pluriannuelle. « On en eu a un très fort en 2004 sur tout le bassin méditerranéen occidental. En Corse, nous avons aussi eu un bel épisode en 2018 », mentionne-t-elle en ajoutant encore que ce type de phénomène peut amener suffisamment d'apports atmosphériques pour contrebalancer le déficit des 3 ou 4 années qui suivent. « Le problème, sera de faire une balance à moyen terme afin de savoir si l’on aura suffisamment d’épisodes exceptionnels pour faire face à la décroissance observée », conclut-elle.
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