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Crise de la pêche artisanale en Corse : Paul Quastana appelle "à une réflexion urgente"


le Mercredi 20 Décembre 2023 à 10:31

Ce mercredi 20 décembre, durant la séance de l'Assemblée de Corse, le conseiller du groupe Core in Fronte, Paul Quastana a attiré l'attention de l'exécutif sur les difficultés rencontrées par les pêcheurs professionnels en Corse. Gilles Simeoni s'est engagé à organiser en janvier une journée de travail en présence des différents acteurs, pour faire évoluer la situation de la filière au regard des spécificités corses.



En Corse, la pêche est artisanale, loin des volumes de la pêche intensive telle qu'elle peut être pratiquée sur le Continent.
En Corse, la pêche est artisanale, loin des volumes de la pêche intensive telle qu'elle peut être pratiquée sur le Continent.
Paul Quastana a fait part de sa préoccupation sur l'état de la pêche professionnelle en Corse : "Cette activité, qui devrait être un secteur économique à part entière, est totalement en déshérence et en voie de disparition", s'en est ému le conseiller territorial de Core in Fronte. Des propos qui font échos à ceux tenus il y a moins d'un mois à Cargèse, lors du conseil bisannuel du comité régional des pêches. A cette occasion, son président Daniel Defusco avait rappelé les spécificités de la pêche en Corse, qui ne cadrent pas toujours avec les politiques de gestion en vigueur : "Notre pêche est artisanale, exemplaire et durable et nous sommes associés aux décisions prises liées à une pêche intensive. C’est pour cette raison que nous souhaitons avoir un plan de gestion de notre pêche". A ce jour, 154 pêcheurs exercent ce métier dans l'île mais "chaque année, nous perdons des pêcheurs", soulignait Daniel Defusco.

S'improvisant porte-parole des pêcheurs corses à l'Assemblée, Paul Quastana a sollicité l'organisation d'un débat "destiné à étudier et à envisager le développement de ce secteur, avec ses déclinaisons comme la transformation et la conquête de marchés autres que la vente directe". "J'ai conscience de la difficulté que rencontre la pêche artisanale en Corse, lui a répondu Gilles Simeoni, qui a proposé d'intégrer la problématique de la pêche dans la réflexion actuelle sur le statut d'autonomie de la Corse. Pour ce faire, il a pris un engagement : "Dès janvier, je propose que nous ayons une journée dédiée à ce travail, en présence des représentants de la pêche insulaire. Il serait également de bon ton que les instances consultatives puissent être présentes. On aura à explorer les différentes pistes qui s'offrent à nous et je prends l'engagement, aujourd'hui, que cette réunion de travail débouche sur des décisions opérationnelles."

A ce jour, c'est l'Office de l'Environnement qui est l'autorité administrative en charge de la pêche pour la Collectivité de Corse. Or, rapporte Paul Quastana, "il nous semble que la pêche n’a pas à relever de l’Office de l’Environnement qui a une toute autre mission, et qui n’a ni les moyens, ni les compétences pour la gérer." Santa Duval (Un Soffiu Novu) a également rappelé que "lors de la mandature précédente, il y avait une commission ad hoc. Elle n'existe plus..."  

Indécision

Le président de l'Office de l'Environnement, Guy Armanet, a défendu le travail réalisé par ses équipes, dénonçant "le constat plutôt sévère que vous (Paul Quastana) dressez et qui méconnait l'implication très forte des services de l'environnement en faveur de la pêche en Corse". Gilles Simeoni refuse aussi de laisser penser qu'il y aurait une absence d'intérêt pour la pêche insulaire, mais s'est dit "ouvert à la réflexion sur une réorganisation globale" de la gestion du secteur halieutique. Il s'est néanmoins montré très indécis, déclarant d'un côté : "Nous sommes la troisième île de la Méditerranée et nous n'avons pas de service administratif dédié à la politique de la mer". Et de l'autre : "Faut-il créer un nouvel office ? J'ai dit mes réserves, car on est aujourd'hui dans une logique de simplification.