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Covid-19 : les professionnels de l’agroalimentaire corse aux abois


Julia Sereni le Mercredi 27 Mai 2020 à 16:37

À l’aube de la saison touristique, les chefs d’entreprise de l’agroalimentaire corse ne cachent pas leurs inquiétudes. Éprouvés comme tous les pans de l’économie par le confinement, ils en appellent aujourd’hui à l’aide de l’État, par l’intermédiaire du préfet de Corse, pour sauver leur activité, et surtout, les emplois qui en découlent.



Images Michel Luccioni
Images Michel Luccioni
Corsica Gastronomia, la biscuiterie d’Afa, les Pâtes Colomba, l’Atellu Corsu… ce sont en tout 13 entreprises de l’agroalimentaire bien connues des insulaires qui se sont réunies en collectif afin de tirer le signal d’alarme. Il faut dire que la crise du Covid-19 a fortement touché leur activité. Depuis le confinement, toutes ont d’ailleurs eu recours aux dispositifs d’aide du gouvernement,  et notamment le chômage partiel, avec une priorité : sauvegarder les emplois. Car ce sont près de 551 personnes qui travaillent dans ces entreprises. 
Si les chefs d’entreprise se déclarent satisfaits de ces premières mesures prises par l’État, aujourd’hui, c’est la poursuite de ce dispositif qu’ils demandent. « Nous avons besoin de continuer à être aidés, pour pouvoir garder nos équipes malgré cette activité moindre », explique Olivier Valery, président de Corsica Gastronomia. Une idée à laquelle le préfet Franck Robine n’est pas hostile : «  Nous pourrions conserver le dispositif jusqu’à la fin de l’année » propose t-il.
 
Mais ce qui les inquiète bien plus encore, à l’instar de nombreux professionnels de tous les secteurs, c’est la saison qui s’annonce. « Nous réalisons entre 40 et 60% de notre chiffre d’affaire lors de la saison touristique », écrivent-ils dans une note remise au préfet. Et celle qui arrive n’est pas pour les rassurer : « Au mieux, on aura une mauvaise saison » prédit Olivier Valery. « Mais une mauvaise, ce sera mieux que pas du tout », poursuit-il. 
 
Un tel scénario serait catastrophique pour le secteur : « Aujourd’hui c’est la pérennité des emplois, demain c’est la pérennité des entreprises qui pourrait être remise en question ». C’est pourquoi les entreprises réclament un accompagnement de l’Etat, notamment par la mise en place de leviers fiscaux. Là encore, le préfet se veut attentif : « ce qui est important c’est de pouvoir remonter au gouvernement les préoccupations de l’agroalimentaire corse ». Les chefs d’entreprise espèrent donc qu’elles seront entendues, et, surtout, suivies de mesures concrètes.