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Covid-19 : Le monde automobile plaide pour un sauvetage de la saison touristique


Julia Sereni le Mardi 12 Mai 2020 à 17:34

Ce mardi 12 mai Jean André Miniconi a convié le préfet Franck Robine à rencontrer un panel de professionnels du monde de l’automobile. Tous espèrent une reprise de l’activité et attendent de l’Etat et du monde politique un engagement fort en ce sens.



Photos Michel Luccioni
Photos Michel Luccioni
« Il faut rassurer les gens pour qu’ils viennent consommer de nouveau ». Dans sa propre concession automobile, Jean-André Miniconi donne l’exemple. Employés en combinaison de protection, masques, gants et gel hydroalcoolique à disposition, tout est fait pour rassurer les clients. Il n’est pas le seul, tous les professionnels présents assurent mettre tout en oeuvre afin d'assurer dans leurs entreprises respectives les meilleures conditions sanitaires possibles. La reprise est encore timide, mais l’envie de travailler est là : « nous sommes organisés pour monter en charge progressivement, mais nous voulons être à 100% ».
 
Pourtant, quand les conditions ne sont pas au rendez-vous, ouvrir peut comporter des risques financiers : « En fermant on sait combien on perd, mais en ouvrant on prend le risque de perdre encore plus » explique le chef d’entreprise. Alors que faire, ouvrir, ne pas ouvrir ? Pour beaucoup d’entre eux, la crise sanitaire a déjà eu des conséquences désastreuses sur leur activité : « À ce jour nous avons tous perdu énormément d’argent » constate le concessionnaire Jean-Marc Istria. Et naturellement ils s’interrogent donc sur la suite, c’est-à-dire la saison touristique à venir.
 
En effet, s’ils ne sont pas identifiés comme des professionnels du tourisme, ils en vivent pourtant eux aussi. Frédéric Masia, garagiste et concessionnaire, indique ainsi que « les garages sont soumis à une forte saisonnalité ». Ils subissent également les répercussions d’une mauvaise saison : « si les hôteliers ou les restaurateurs ne peuvent plus consommer, faute de chiffre, cela aura des conséquences négatives pour nous ». Les professionnels sont donc tous d’accord : « S’il n’y a pas de saison touristique, nous allons dans le mur » résume Michaël Ollandini, du groupe du même nom. « Si le flux n’est pas là, on prend le risque de perdre tout un tissu sans pouvoir le recréer », poursuit-il.
 
Et les propositions du Président de l’Exécutif ne sont pas pour les rassurer. « Depuis l’annonce du Green pass, nous n’avons plus aucune réservation » s’inquiète Michaël Ollandini.  D’autant qu’une mauvaise saison pourrait en cacher une, voire deux autres : « Si on loupe la saison, l’impact peut être sur 3 ans : les compagnies aériennes, notamment low cost, fonctionnent sur des contrats de 3 ans » commente Jean-André Miniconi.
 
Alors, comment sauver leur activité ? A ce stade, si une main tendue de l’Etat pourrait être la bienvenue, ce ne sont pourtant pas des aides qu’ils attendent en priorité : « Les aides sont un pis-aller » tranche Jean-André Miniconi. « Il faut donner envie aux gens de venir ».
 
Saluant « l'énergie et l'envie de travailler » du groupe, le préfet leur a proposé de co-construire des propositions pour relancer l’activité de leur secteur, et, plus largement, l’activité touristique sur l’île en conciliant le sanitaire et l’économique. « Nous avons une réunion avec le Président de la République demain, soyez assurés que votre message sera relayé ».
Voilà qui est dit !