Corte : Après "la catastrophe de novembre", les travaux ont débuté dans les Restonica

La catastrophe de novembre dernier a affecté diverses infrastructures appartenant à la ville ainsi qu’au CCD. « Le point commun est que les conséquences touchent des infrastructures situées sur la commune de Corte. C’est d’ailleurs pour cette raison que je disais dès les premières secondes que cette tragédie engageait l’avenir du territoire communal ». Et le maire de Corte rappelait brièvement les premières actions entreprises au lendemain de ces crues exceptionnelles. Tout d’abord, il a mis en sécurité ce qui pouvait l’être et lancé des mesures d’urgence afin de réduire l’isolement dans lequel pouvaient se trouver les résidents de Baliri. Dans les heures qui ont suivi, la municipalité a pris contact avec le CEREMA afin qu’il évalue l’ensemble des infrastructures relevant de sa compétence. Cette évaluation devait ensuite déterminer les moyens à mettre en œuvre pour réparer ou reconstruire dans les meilleurs délais, chaque site étant évidemment caractérisé par sa spécificité. «  Par exemple, ici à Tuani, on s’est aperçu que les piliers du pont ont été très fortement endommagés. Par conséquent, j’ai été contraint d’y interdire la circulation avec les conséquences que l’on imagine puisque nous ne pouvons plus accéder à la prise d’eau en voiture et le propriétaire du camping ne peut envoyer d’engin pour effectuer les diverses réparations nécessaires à la remise en état avant l’ouverture de la saison. Et concernant la prise d’eau, il faut espérer qu’il n’y ait pas de nouvelle crue importante sinon la ville ne pourrait plus être alimentée en eau potable. Donc c’est une urgence, tout comme Baliri où les moyens techniques et els difficultés ne sont pas les mêmes que pour Tuani. Nous sommes contraints de traiter en fonction de ces considérations ». Concernant Baliri, le maire a précisé que les techniciens ont découvert de l’amiante, non seulement dans le sol, mais aussi dans les piliers du pont. 

Outre les aspects d’accessibilité, de l’organisation d’une offre touristique pour la saison 2024, « nous ne pouvons pas traiter l’ensemble des problématiques et me disant qu’un quartier de Corte, E Gruttelle en l’occurrence est voué à l’abandon. Il y a une activité touristique, certes, mais il y a une vie aux Gruttelle avec des Cortenais qui y résident l’été et il y a une vie agropastorale avec des producteurs. Et il faut donc tenir compte de tout cela pour traiter les problématiques à court, moyen et long terme en fonction de ces paramètres », a ajouté le Dr Poli qui s’est ensuite félicité du vote unanime de l’Assemblée de Corse quant à la mise en place de navettes dans la vallée de la Restonica, dès le 2 mai et ce jusqu’à la fin septembre « prouvant que les services de la CdC, ainsi que ceux de l’État et de la commune sont mobilisés tous les jours sur ce dossier et je tiens à saluer le travail qui a été fait ».

La commune a travaillé également au quotidien en collaboration avec l’Office de tourisme centru di Corsica, pour développer une nouvelle plaquette pour présenter l’offre touristique concentrée sur la trentaine de kilomètres de sentiers. Des sentiers anciens et nouveaux, qui seront mis en sécurité par les agents du PNRC comme celui que l’on appelle u chjassu di San Teofalu « et qui fera partie du panel de ces sentiers que nous proposerons aux vacanciers. Un sentier des plus intéressant qui part de Corte via Chjarasgiolu et U Zurmulu pour rejoindre Baliri d’où l’on pourra emprunter un autre sentier que nous allons réhabiliter dans les jours qui viennent », a précisé le maire de Corte. Une offre qui sera totalement finalisée lors de réunions les 13 et 20 février prochains pour une ouverture de sentiers dès le 1er mai. « Nous étions à marche forcée, nous sommes désormais en ordre de marche », a martelé Xavier Poli.

Au sujet des infrastructures de la commune, nous avons pu constater que les travaux sont en cours sur le pont de Tuani. Il s’agit d’un marché de 100 000 euros pour consolider le pont depuis le lit de la rivière et vu l’état d’avancée des travaux, ceux-ci devraient être terminés à la fin de ce mois de février rendant le pont opérationnel et ouvert à la circulation. « Cela va nous permettre ensuite d’en chaîner sur les travaux de la piste conduisant à la prise d’eau de la ville. Pour cette deuxième opération, la maîtrise d’œuvre a été désignée. C’est un chantier de plus d’un million d’euros, car ici l’objectif n’est pas seulement de réparer ce qui peut l’être dans une phase urgente, mais de reconstruire en prenant en compte les causes qui nous ont amenés à cette catastrophe. Cela veut dire que nous allons refaire les choses en les confortant et en les adaptant aux conséquences de cette catastrophe », a indiqué le Dr Poli.