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Corsica Libera : « La venue de Macron s’inscrit dans une politique de soumission du peuple corse »


Mario Grazi le Samedi 23 Septembre 2023 à 19:10

Corsica Libera tenait ce samedi 23 septembre une Cunsulta à Corte en guise de rentrée politique. Le mouvement indépendantiste a dressé un constat jugé "alarmant" de la situation politique, sociale et culturelle de l’île. En soutenant que la venue de Macron est « un non-événement », le parti appelle tous ses militants et sympathisants à participer activement à la réunion du 15 octobre prochain organisée par le collectif des anciens prisonniers politiques Patriotti.



Josepha Giacometti-Piredda et Petr’Anto Tomasi avec les militants de Corsica Libera ce samedi à Corte
Josepha Giacometti-Piredda et Petr’Anto Tomasi avec les militants de Corsica Libera ce samedi à Corte
C'est à Corte, que ce samedi 23 septembre Corsica Libera avait donné rendez-vous à ses militants. Pour sa rentrée politique le parti indépendantiste réuni autour de ses deux porte-parole Josepha Giacometti-Piredda et Petr’Anto Tomasi a abordé, selon son refrain habituel, divers problèmes, notamment la question de la langue corse, la minorisation du peuple corse "face à une colonisation de peuplement", la dégradation de la situation sociale, et la dépossession de pans entiers de l'économie. L’occasion pour le mouvement de faire un point sur le "processus de Beauvau" et la venue en Corse d’Emmanuel Macron prévue les 27, 28 et 29 septembre. "La Corse connaît aujourd’hui divers dangers que. explique Petr’Anto Tomasi. Nous le voyons dans l’actualité de ces derniers jours sur les questions de la langue toujours niée, le peuple corse toujours en voie de minorisation avec une colonisation de peuplement effrénée, la situation sociale dégradée,  la dépossession de pans entiers de notre économie. Sans oublier que le mois dernier un député de la macronie est venu expliquer que les Corses devaient transformer leur patrimoine en business et il a été reçu avec les honneurs par le président de l’ADEC et les représentants de l’exécutif de Corse. Nous avons donc des signaux qui sont au rouge", martèle porte-parole de Corsica libera. Ce dernier a également soutenu que dans ce contexte, la venue d’Emmanuel Macron est "un non-événement puisque tous les signaux qui sont envoyés sont négatifs, comme nous avons pu le constater lors de la venue de Gérald Darmanin en demandant à l’exécutif de se mettre d’accord avec la droite corse et ensuite avec la droite au sénat avant de revenir  voir le gouvernement".

Selon Petr’Anto Tomasi, ces propos correspondent tout simplement à une façon habile "de renvoyer le processus non pas vers l’autonomie ou une solution politique globale, mais vers une simple décentralisation dont profiteront, à terme, toutes les régions françaises ». Corsica Libera reste en attente du programme et des orientations qui seront données à l'issue de la visite d'Emmanuel Macron, mais le parti craint que « le mot d’autonomie soit peut être lancé par le Président Macron, sans contenu réel. Il vient à l’occasion de la Libération de la Corse du joug fasciste et nazi, mais manifestement, sa venue s’inscrit plutôt dans une logique de soumission du peuple corse que de solution politique et de libération". 

Ainsi, Corsica Libera considère que "la mise en place d’une démarche de résistance et de construction nationale est plus que jamais nécessaire et doit constituer l’événement politique de ces prochaines semaines." "Nous avions déjà dit aux dernières Ghjurnate Internaziunale que nous étions disponibles pour participer à une démarche de résistance plus large et nous appelons donc l’ensemble de nos militants et sympathisants à participer massivement à cette mobilisation."

La réunion est prévue le 15 octobre prochain à Corte à l’appel du collectif des anciens prisonniers politiques, Patriotti.