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Commando Erignac : Une tribune des parlementaires pour demander le respect du droit et le rapprochement à Borgu


Nicole Mari le Vendredi 17 Décembre 2021 à 11:42

Dans une tribune parue ce vendredi 17 décembre sur le site Internet du quotidien national "Le Monde", quatorze parlementaires, dont les présidents de cinq groupes politiques de l'Assemblée nationale qui engagent leur groupe, et quatre députés du MODEM, de LREM et de LR, demandent le rapprochement en Corse de Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna condamnés pour l’assassinat du préfet Erignac afin qu'ils puissent purger le reste de leur peine au centre pénitentiaire de Borgu.



L'hémicycle de l'Assemblée nationale
L'hémicycle de l'Assemblée nationale
« L’attachement aux valeurs de la République et le respect de l’Etat de droit sont, pour nous, essentiels et indissociables. C’est au nom du droit et de son application pleine et loyale que nous demandons aujourd’hui que les trois personnes condamnées au titre de leur participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, soient rapprochées, comme le prévoient les textes français et européens, au centre pénitentiaire de Borgo (Haute-Corse) pour y purger le reste de leur peine, après, respectivement, vingt-deux années de détention dans différentes prisons et centrales du continent pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, et dix-huit années pour Yvan Colonna ». La représentation nationale a, en majeure partie, tenu sa promesse en publiant, vendredi matin, une tribune sur le site Internet du quotidien « Le Monde » où ils appellent, au nom de la stricte application de la loi, à la levée du statut de DPS (Détenu particulièrement signalé) et le rapprochement en Corse des derniers prisonniers du commando Erignac. Comme cela avait, d’ailleurs, été acté le 9 décembre à Paris avec le Président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, les présidents de groupes de l’Assemblée de Corse, les parlementaires insulaires et le Collectif de défense des prisonniers. Parmi les signataires, les présidents de cinq groupes politiques de l’Assemblée nationale - Bertrand Pancher, député de la Meuse et président du groupe Libertés & Territoires auquel appartiennent les trois députés nationalistes corses, Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne, présidente du groupe La France insoumise, André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et président du groupe Gauche démocrate et républicaine, Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne, présidente du groupe Socialiste et apparentés, Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis et président du groupe UDI et indépendants – qui se sont engagés en leur nom et au nom de leur groupe. Les quatre autres députés issus du MODEM, de LR et de LREM se sont engagés à titre personnel, comme les deux sénateurs corses.
 
L’honneur de la République
Dans leur tribune, les parlementaires rappellent que le maintien du statut de DPS est « le seul obstacle juridique au rapprochement au centre pénitentiaire de Borgo, car celui-ci n’est pas habilité à accueillir ce type de détenus ». Ils précisent que les trois prisonniers concernés ne présentent pas de « particulière dangerosité » ou « des risques d’évasion » et que leur détention « très longue » s’est déroulée « sans aucune difficulté ni incident ». Ils sont, de plus, éligibles à une mesure de libération conditionnelle, « décision relevant de l’autorité judiciaire, laquelle a décidé au moment de leur condamnation d’écarter la peine de sûreté de vingt-deux ans qui avait été requise à leur encontre ». Comme le martèlent les élus corses dans la diversité de leur mandat et de leur sensibilité politique, ils affirment, eux aussi, que le maintien du statut de DPS « vise uniquement à interdire leur rapprochement, en violation de la lettre et de l’esprit du droit français et européen en la matière. Il convient de mettre un terme, sans délai, à cette situation et d’appliquer le droit ». Les députés déclarent qu’ils ont
« entendu cette volonté d’équité et de justice » et qu’ils la partagent. « Personne ne pourra faire grief ou reproche au gouvernement de se déterminer en ce sens. C’est en effet l’honneur de la République que d’appliquer le droit. C’est aujourd’hui notre devoir de parlementaire de le réaffirmer et de le demander ». Tout en exprimant leur « compassion et compréhension » à la famille du préfet Erignac, et sans « complaisance » pour « un crime d’une gravité extrême » pour lequel il n’y a pas de « justifications », ils considèrent que « le droit, dans la République, doit s’appliquer à toutes et à tous, sans distinction aucune, de façon juste et équitable ». Une tribune, dont s’est réjoui le président Simeoni sur son compte twitter, et qui intervient au moment où le Premier ministre doit décider de lever ou non le statut de DPS, une décision qui pourrait intervenir très rapidement. Selon nos sources, la commission pourrait se réunir ce samedi.
 
N.M.

Les signataires

Jean-Félix Acquaviva, député de la Haute-Corse, Libertés et Territoires
Michel Castellani, député de la Haute-Corse, Libertés et territoires 
André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, président du groupe Gauche démocrate et républicaine 
Paul-André Colombani, député de la Corse-du-Sud, Libertés et Territoires 
Jean-Jacques Ferrara, député de la Corse-du-Sud, Les Républicains 
Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis, président du groupe UDI et indépendants
Bertrand Pancher, député de la Meuse, président du groupe Libertés & Territoires 
Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne, présidente du groupe La France insoumise 
Jean-Jacques Panunzi,sénateur de la Corse-du-Sud, Les Républicains 
François Pupponi, député du Val-d’Oise, MoDem et Démocrates apparentés 
Bruno Questel, député de l’Eure, La République en marche 
Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne, présidente du groupe Socialiste et apparentés 
Paulu Santu Parigi, sénateur de la Haute-Corse, Ecologistes - Solidarité et Territoires
 Antoine Savignat, député du Val-d’Oise, Les Républicains