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Collectivité de Corse : de nouvelles actions contre le harcèlement scolaire


le Jeudi 29 Juin 2023 à 18:25

À l'occasion de la session de l'Assemblée de Corse de ce jeudi, deux questions orales sont venues interpeller l'Exécutif sur les moyens mis en oeuvre pour lutter contre ce phénomène en recrudescence. En réponse, la conseillère exécutive en charge de la jeunesse, Lauda Guidicelli a indiqué que la "CdC a tout sa part à prendre dans cette lutte" et a annoncé que de nouvelles actions seront prochainement mises en place



(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)
C’est un fléau qui n’épargne pas la Corse. Présent de tous temps, le harcèlement scolaire a aujourd’hui tendance à se banaliser. Pis, du fait du développement des réseaux sociaux et autres outils numériques, les harceleurs peuvent poursuivre leur victime en permanence, ne lui laissant aucun répit. Après des faits récemment intervenus au collège de Montesoro à Bastia qui ont mis en lumière la recrudescence de ce phénomène sur l’île, Pierre Poli d’Avanzemu et Françoise Campana de Fà Populu Inseme, ont profité de la séance de questions orales ce jeudi pour interpeller l’Exécutif sur le sujet. 
 
Tous deux ont en effet rappelé les conséquences multiples et dramatiques du harcèlement qui peut aller du décrochage scolaire, à la dépression, à des dégâts psychologiques ou physiques importants, et même jusqu’au suicide des victimes comme l’actualité récente l’a encore démontré. « Face à cette problématique, les parents sont souvent démunis, n’ayant parfois même pas connaissance des agissements subis par leurs enfants. La sphère éducative n’est quant à elle pas suffisamment formée à la détection et à la gestion de ces cas pour pouvoir apporter une réponse adaptée », a souligné Pierre Poli, en demandant à l’Exécutif : « En vue d’une réponse de proximité, pouvons-nous être précurseurs et envisager la création d’un observatoire corse de la violence à l’école ou d’adosser cette problématique à l’un des observatoires qui ont le mérite d’être déjà opérationnels ? ». Françoise Campana à de son côté pointé le « risque qu'ont certaines familles, par désespoir ou frustration, de recourir à la violence pour régler le problème » en lançant : « Pour leur venir en appui dans le cadre de nos compétences, que pourrions-nous mettre en œuvre ? La direction de la jeunesse dispose-t-elle d’outils spécifiques pouvant apporter une solution ? ».

" Faire en sorte que la Collectivité de Corse soit un acteur très engagé contre toutes les formes de harcèlement "

Lauda Guidicelli a concédé que " la CdC a sa part à prendre dans la lutte contre le harcèlement scolaire" (Photo : Archives Michel Luccioni)
Lauda Guidicelli a concédé que " la CdC a sa part à prendre dans la lutte contre le harcèlement scolaire" (Photo : Archives Michel Luccioni)
En réponse, la conseillère exécutive en charge de la jeunesse, Lauda Guidicelli a concédé que « la Collectivité de Corse (CdC) a sa part à prendre dans cette lutte ». Dans ce droit fil, elle a souligné que la direction adjointe de la jeunesse mène déjà de nombreuses actions. « Une cartographie détaillée des acteurs de prévention est en cours de réalisation dans le but de mieux informer et orienter le public ou les partenaires institutionnels et afin de proposer des outils mobilisables sur cette question », a-t-elle notamment indiqué en reprenant : « Nous travaillons également à la professionnalisation et à l’autonomisation des acteurs de proximité, et avons un programme de formation portant sur les comportements numériques des jeunes et également sur comment aborder les questions de genre, d’identité et de sexisme avec les jeunes.  Nous avons aussi une action sur les compétences psycho-sociales. À ce jour 55 personnes travaillent en direct avec les jeunes et sont issues de 15 structures opérant sur le territoire et ont pu être formées ». 
 
Par ailleurs, la conseillère exécutive a noté que durant la période 2022-2023, le service Infurmazione Ghjuventù a réalisé « 62 actions de prévention qui ont concernées 1005 jeunes »  qui ont permis d’identifier et d’accompagner quatre jeunes identifiés comme victimes potentielles de harcèlement. « Le service Infurmazione Ghjuventù intervient également à la demande des établissements et propose une offre pédagogique mise à jour et diversifiée adaptée aux publics de 11-30 ans », a-t-elle expliqué en détaillant : « Pour les collégiens nous avons une action de sensibilisation pour les élèves de la 6ème à la 5ème qui se fait autour d’un escape game. Pour les 4èmes et 3èmes, il s’agit d’un jeu de rôles débat autour d’un trio harceleur-témoin-victime. Et pour les plus âgés, nous proposons un débat et des quizz interactifs ». 
 
En somme « des réalisations significatives » dont s’est réjouie Lauda Guidicelli en affirmant vouloir « continuer sur cette voie ». « Nous avons le devoir de renforcer nos actions pour faire en sorte que la Collectivité de Corse soit un acteur très engagé contre toutes les formes de harcèlement », a-t-elle martelé. De facto, elle a proposé plusieurs pistes d’actions pour la suite, à commencer par l’inscription dans les priorités de la première conférence jeunesse la lutte contre le harcèlement chez les jeunes, ainsi que « d’actionner l’observatoire de la jeunesse, l’observatoire corse de protection de l’enfance, les services d’aide sociale à l’enfance,  les services de l’ensemble des services de l’action sociale, les services de la direction de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche, la direction de l’orientation pour pouvoir mesurer ce phénomène ». « Une fois que nous connaitrons l’ampleur du phénomène en Corse nous pourrons mettre en place un plan d’action adapté », a-t-elle indiqué en ajoutant encore : « Nous allons renforcer la prévention en optimisant la coordination territoriale et en garantissant que tous les jeunes du territoire aient un accès à une prévention spécifique. Enfin je vais mobiliser nos directions et services pour rapidement réfléchir à une campagne de communication de prévention à destination des jeunes mais également de leurs parents ».