Alors que les élèves s’apprêtent à faire leur rentrée scolaire le 2 septembre prochain, la ministre démissionnaire de l’Éducation, Nicole Belloubet, a pris la parole ce mardi 27 août pour évoquer les caps de cette nouvelle année scolaire. Bien que le nouveau gouvernement ne soit toujours pas nommé, un mois et demi après la tenue des élections législatives, cette dernière a tout d’abord assuré que la rentrée était « prête. Elle a été le fruit d'un travail collectif, sur la durée, dans un temps long. Les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu ni un temps mort, c’est un temps d’action car l’école n’attend pas. Les sonneries des classes ne se calent pas sur celles du palais Bourbon », a-t-elle martelé.
Parmi les principales annonces, Nicole Belloubet a souligné que les programmes « de français et de maths des cycles un et deux ont été réécrits pour être plus clairs, détaillés et lisibles ». Ils ont une double perspective : « Les orienter sur ce que doivent savoir les élèves en fin de chaque année et mieux articuler les repères annuels et attendus de fin de cycle. Que les apprentissages se construisent de manière transversale. » Ces nouveaux programmes « pourront être publiés dès la fin de la période des affaires courantes » et « entreront en vigueur lors de la rentrée 2025 pour que les professeurs puissent les étudier tout au long de l'année scolaire ».
Un appel à la grève
Autre nouveauté qui entre en application dès ce mois de septembre : les évaluations nationales dans toutes les classes de l'école élémentaire, du CP jusqu’au CM2. Jusqu'à présent, elles n’étaient présentes qu’en CP, CE1 et CM1. Cette mesure suscite le mécontentement au sein des divers syndicats enseignants. La FSU-SNUipp, syndicat majoritaire en primaire, appelle à faire grève, le mardi 10 septembre prochain, pour contester ces évaluations nationales. En Corse, Fabien Mineo, co-secrétaire départemental de la FSU-SNUipp, dénonce : « Ces évaluations arrivent tôt dans l’année, on ne voit pas à quoi elles vont servir. Les enfants ont passé deux mois loin de l’école, il y a des réflexes à reprendre. Le ministère veut imposer des cadres pédagogiques aux enseignants et leur enlever la liberté pédagogique. C’est un flicage du ministère vis-à-vis des enseignants, plus qu’un véritable outil et une véritable volonté de servir pour un travail de remédiation par la suite. Par exemple, la vitesse de lecture sera mesurée, mais pas la compréhension du texte. Ils veulent vérifier que les élèves soient de bons déchiffreurs et de bonnes machines à calculer. On espère qu’à l’échelle locale, avec les deux inspecteurs de l’académie qui sont à l’écoute, la discussion pourra aboutir sur la pertinence et le bien-fondé de ces évaluations. »
Autre problématique évoquée : les heures d’activités pédagogiques supplémentaires, autrefois dégagées du planning des enseignants afin de leur permettre de corriger les copies et de faire remonter les résultats, « ne semblent plus à l’ordre du jour, d’où une grogne supplémentaire qui monte », ajoute Fabien Mineo.
Nicole Belloubet a également annoncé qu'elle souhaitait que les téléphones portables soient interdits de manière généralisée dans les enceintes des écoles et collèges « dès janvier 2025 » et que le budget de l'Éducation nationale soit « a minima sanctuarisé » en jugeant qu'à ce stade, le projet budgétaire adressé par Matignon à son ministère « ne répond pas à l'ensemble de nos besoins ». « Je considère que la cohérence voudrait que le budget de l'Éducation nationale soit a minima sanctuarisé. Le prochain gouvernement devra y être très attentif s'il souhaite maintenir une réelle ambition pour cette priorité nationale », a-t-elle déclaré.