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Brandu : "Tant'anni fà" in Purettu, Pozzu, Frisculacciu, Lavasina


La rédaction le Mardi 26 Mars 2024 à 08:06

"Tant'anni fà", Purettu, Pozzu, Frisculacciu, Lavasina, 1950 à 2000". Sous ce titre les éditions Aedis publient un ouvrage de Michel Peretti qui par le texte et les images nous fait revivre l'évolution et les changements intervenus dans la commune capcorsine de 1950 à 2000. Un retour sur le passé travers les mille et un aspects de la vie de tous les jours (agriculture, artisanat, élevage, école, transports, fêtes religieuses, semaine sainte, etc.), qui, à l'évidence, va susciter beaucoup d'émotion parmi tous ceux qui ont vécu cette période.



Ce livre est un témoignage sur cinquante ans de la vie quotidienne entre 1950 et 2000 des communautés villageoises de Purettu, Pozzu, Frisculacciu et Lavasina.
Les nombreuses photos illustrant l'ouvrage, publié par les éditions Aedis, conduisent le lecteur sur le chemin de la nostalgie et de l'émotion.
L'auteur Michel Peretti, témoin du temps passé, présente son ouvrage…

"Un monde qui n'a plus rien à voir avec celui d'aujourd'hui"
"Les communautés de Purettu, Pozzu et Frisculacciu avaient une activité essentiellement agropastorale à laquelle ne s'ajoutaient que quelques activités commerciales. Même si elle était ouverte sur le monde, grâce notamment aux marins, revenant le temps d'un congé ou pour  la retraite, la population vivait quasiment en autarcie. Les habitants se rencontraient, se saluaient, se parlaient, s'entraidaient. Ils étaient, pour la plupart, parents ou alliés.
Ce monde, pourtant si proche de nous, n'a plus à voir avec celui d'aujourd'hui. Les habitants installés dans la commune depuis plusieurs générations, qui représentaient 90% dans les années 1950, n'en représentent plus aujourd'hui qu'un tiers pour une population qui a doublé.


« Résidences de nuit ou de week-end »
En même temps que notre horizon s'est ouvert sur le monde, que les possibilités de communication ont explosé, nos villages sont devenus des « résidences de nuit ou de week-end », la plupart des habitants travaillant, la journée, sur l'agglomération bastiaise. Les gens se croisent sur la route, ils communiquent par téléphone, sur Facebook ou sur TikTok. Nos contrées ne produisent plus rien sur le plan agricole; il n'y a pratiquement plus d'activité commerciale. Nous sommes entrés dans une société de consommation à outrance, le nombre de points de collecte de déchets jalonnant nos routes n'en étant qu'une image caricaturale. Et la population, alors parfaitement bilingue, s'est coulée, au nom d'un « progrès » de plus en plus contesté, dans l'uniformité hexagonale. Reste l'accent, pour quelque temps encore...
Finalement, les modifications de notre mode de vie, de notre environnement, des relations humaines depuis les années 1950 sont sans commune mesure avec celles vécues entre le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. 


"Un témoignage de la vie quotidienne"
"Je ne suis ni écrivain ni poète ou romancier, mais un simple témoin du temp, qu passe, d'une société villageoise quasiment disparue. Ce livre n'est pas un livre d'histoire, simplement un témoignage de la vie quotidienne des communautés villageoises de Purettu, Pozzu, Frisculacciu et Lavasina que j'ai partagée durant ce demi-siècle — de 1950 à 2000 — et où j'ai été élu municipal ci de longues années. 
Les changements, d'abord lents entre 1950 et 1970, ce sont ensuite accélérés. Le retour de la diaspora, à la retraite, qui permettait de maintenir un peu de vie communautaire, s'est peu à peu effrité pour devenir quasiment nul à partir de 2000. Heureusement, des jeunes et des moins jeunes, originaires ou non de nos villages, s'efforcent, depuis quelques années, de relancer quelques traditions, religieuses ou profanes.

"Pour mieux nous aider à vivre, à campà"
Ces pages de vie collective que je vous transmets sont destinées à garder la mémoire de ces hommes et de ces femmes qui ont été les acteurs de notre histoire locale. Elles sont dédiées aux habitants d'aujourd'hui afin qu'ils puissent conserver cette mémoire et la transmettre eux-mêmes, s'ils le souhaitent. Et peut-être que ces maisons anciennes, ces bergeries et ces
palazzi, ces chemins disparus sous le maquis, ces terrasses qui ont nécessité tant de labeur et de sueur, ces fontaines et l'eau qui en jaillit, ces bassins aujourd'hui vides, ces canalette, ces noms de lieux, ces quelques expressions corses encore utilisées, aio, va bèà dopu, ne constitueront pas qu'un simple paysage, un « environnement pittoresque », mais qu'ils prendront sens, qu'ils nous parleront de la vie de nos anciens, pour mieux nous aider à vivre, à campà comme on dit en corse, aujourd'hui et demain. Enfin, durant cette période, il y a eu bien sûr des drames et des faits divers douloureux qui ont marqué notre communauté. Mes pensées sont tournées vers l'avenir et j'ai voulu ne garder que les plus beaux moments. "


La suite est sur  Tant'anni, Purettu, Pozzu, Frisculacciu, Lavasina 1950 à 2000…
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20 €, 70 pages, www.aedis-editions.fr


 

Procession de la confrérie de Purettu à l'entrée d'Erbalonga
Procession de la confrérie de Purettu à l'entrée d'Erbalonga