- Philippe Peretti, pourquoi un tel catalogue ?
- Aujourd’hui notre bibliothèque est reconnue pour la valeur des ouvrages conservés et la diversité de son fonds. Ce second catalogue, après celui de 2019 dédié aux Trésors, du manuscrit à l’imprimé , est consacré aux acquisitions faites depuis 20 ans. Il témoigne d’une volonté de l’équipe de la bibliothèque, partagée par la municipalité, celle d’un enrichissement à la hauteur de ce qu’ont accompli les donateurs du temps passé. A travers les nombreuses manifestations organisées, notre bibliothèque patrimoniale, aujourd’hui dénommée Bibliothèque d’étude et de recherche Tommaso Prelà, a su gagner un public de passionnés, d’érudits, de chercheurs et de curieux qui, mis en présence des œuvres, deviennent assidus à nos rencontres.
Cette nouvelle appellation se veut plus expressive pour le public. Elle nous donne obligation d’avoir un conseil scientifique composé de chercheurs qui s’intéressent à l’histoire de Bastia, mais aussi des doctorants, des universitaires et en établissant des conventions avec d’autres bibliothèques. Tout le monde y a accès.
- Que contient ce nouveau catalogue ?
- Il permet en plus de 200 pages et de belles illustrations de faire le bilan des acquisitions de ces 20 dernières années. Pour cette sélection, notre choix s’est porté sur une liste non exhaustive dont l’intérêt porte autant sur la nature du document que sur son contenu : Le Diario del Viaggio, le siège de Furiani de 1763, la vente du théâtre de Bastia, trois lettres de Pascal Paoli ou encore les Fonds Roland Bonaparte, Guerri et Gian Carlo Gregorj, etc... Notre bibliothèque accroit chaque année ses collections de documents précieux complétant les divers domaines de spécialités, tels manuscrits, imprimés ou ouvrages iconographiques. C’est notre 2ème catalogue et un 3ème est prévu pour le mois de décembre sur la médecine puis un 4ème sur les donateurs. Aujourd’hui, et c’est très important, la bibliothèque est son propre éditeur, avec son propre numéro ISBN, International Standard Book Number ou Numéro international normalisé du livre, grâce au financement de la ville et le CdC. A travers ces catalogues on peut faire connaitre notre collection et les mettre à disposition du public. On a d’ailleurs ouvert de nombreux partenariats avec différentes associations.
- Vous nourrissez aussi un beau projet avec la bibliothèque vaticane ?
- C’est un rêve qu’on voudrait réaliser. On souhaite en effet décrocher une convention à la bibliothèque vaticane, qui a ce jour n’en a établi avec personne ! Ce serait notre Graal ! Il nous faudra pour cela prouver notre légitimité.
- Est-ce jouable ?
- On a des atouts. Il faut savoir que Tommaso Prelà, né le 21 janvier 1765 à Bastia, ses parents habitaient rue du Colle, a sauvé la vie du Pape Pie VII ! Et justement nous avons dans notre fonds des documents de médecins des Papes. Envoyé à l’âge de 9 ans à Florence pour ses études, Tommaso Prelà effectuera ensuite ses études de médecine l'Université La Sapienza à Rome, puis à l'Institut Saint-Esprit de cette même ville. Il a été chef de l’hôpital de Rome puis médecin personnel du Pape Pie VII. C’était un grand médecin doublé d’un grand bibliophile. A la fin de sa vie il a cédé son fond de lecture à la ville à trois conditions : avoir un buste, une place et une bibliothèque à son nom. On a mis du temps, certes, mais aujourd’hui on l’a honoré. De plus ce projet entre bien dans le cadre de notre projet Bastia Capitale Européenne de la culture 2028.
- Linda Piazza, comment la bibliothèque s'adapte au nouveau contexte éditorial ?
- Notre bibliothèque s’est engagée dans un processus de numérisation permettant de s’adapter à l’évolution du contexte éditorial. Grâce à l’apport du numérique nos fonds fermés se sont ouverts sur la toile à un public beaucoup plus large : des chercheurs, des curieux, des non-initiés. Trois grandes missions ont ainsi été menées autour du numérique : la conservation et la préservation des documents, la valorisation des ressources qui permet de présenter des projets pédagogiques sous formes d’expositions, hommages ou journées, et enfin une accessibilité plus diffuse pour les documents rares et précieux.
Envoyer à un ami
Version imprimable
