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Bastia : les « Cercles de pardon » d'Olivier Clerc à la salle polyvalente de Lupino


Philippe Jammes le Lundi 10 Février 2020 à 19:35

L'association « Les petites lucioles » propose ce mardi 11 février à 20 heures à la salle polyvalente de Lupino à Bastia une conférence intitulée « La guérison des blessures du cœur : la voie royale du pardon » par Olivier Clerc et ce pour la première fois en Corse.



Bastia : les « Cercles de pardon » d'Olivier Clerc à la salle polyvalente de Lupino
A travers ses livres et ses interventions en public, Olivier Clerc, né à Genève en 1961, vivant en France depuis 1986, s'est construit une réputation de pédagogue hors pair en utilisant un langage riche en images et métaphores qui rendent plus facilement compréhensibles les idées transmises. A quelques heures de cette conférence sur le pardon, CNI l’a rencontré

- Comment êtes-vous venu à l’écriture ?
- J’ai commencé à écrire à l’âge de 21 ans. A l’époque je m’intéressais à tout ce qui était de la santé, du développement personnel, des relations humaines, le potentiel humain.  Un peu frustré car je n’avais pas la plume et l’inspiration d’un romancier, j’ai décidé d’écrire sur ces thèmes et mon premier livre traitait des rêves. Devenu auteur, je me suis passionné pour l’édition et la traduction. A ce jour j’ai traduit une centaine d’ouvrages dont ceux de Don Miguel Ruiz et le fameux « Les Quatre Accords Toltèques». Ce livre a été un best-seller mondial. Le livre apparait d’ailleurs dans le film de Guillaume Canet « Les petits mouchoirs ». Aujourd’hui j’ai déjà publié 19 livres

- Comment en êtes vous venu au pardon ?
- Comme je le dis souvent en plaisantant, ce thème du pardon ne faisait pas partie de mon plan de carrière. En septembre 1999, juste après la traduction du livre de Don Miguel Ruiz en français, j’ai voulu le rencontrer et je suis donc parti au Mexique. Je n’avais pas prévu de vivre avec lui une expérience de pardon, une expérience qui a complètement changé ma vie et changé la manière dont je comprenais la signification du mot. Un mot qui file de l’urticaire à beaucoup de gens. Pour beaucoup de gens, le pardon est un truc culpabilisant, un truc pour les faibles. Et cette expérience m’a amené à écrire un livre, «Le don du pardon ». La publication de ce livre a été l’acte déclencheur qui m’a conduit à créer une association et des ateliers. Depuis 7 ans je forme des personnes pour animer des « Cercles de pardon »* de manière bénévole. En 7 ans, plus de 250 cercles se sont créés dans une quinzaine de pays. Dans ces cercles, nous ne sommes en rien dans la théorie, nous offrons un outil de pratique qui change la vie des gens. Beaucoup de gens croient que pardonner c’est faire un cadeau à la personne qui vous a fait une vacherie. En fait le pardon c’est un cadeau qu’on se fait à soi même. Des recherches et des études réalisées à l’université américaine de Stanford ont démontré que les gens qui ne pardonnent pas, qui sont dans la rancœur, la haine se bousillent la santé. Ils vont développer des pathologies digestives, des ulcères, des cancers, des blocages articulaires et en moyenne auront une vie plus courte de 5 ans que les autres.


- Mais peut-on tout pardonner ?
- J’ai écris justement un livre intitulé « Peut-on tout pardonner ?». Le chemin que je fais faire à mes lecteurs dans ce livre amène à la fin à comprendre que cette question n’est pas la bonne. La bonne question est : «Est-ce que je peux guérir ? ». Autrement dit «on m’a fait du mal, j’ai souffert. Est-ce que je peux guérir de ça ou vais-je passer ma vie à être triste, à être malheureux, à être dans la haine. Ca c’est la 1ère question. La 2ème c’est « Qu’est ce qu’il est juste de faire par rapport à la personne qui m’a fait du mal ». Et là on découvre un truc incroyable, et ça surprend toujours, c’est qu’on peut à la fois pardonner et emmener quelqu’un au tribunal. Pardonner c’est guérir mon cœur mais je n’ai pas seulement un cœur, j’ai aussi une tête et la tête est là pour dire : « ce que tu m’as fait n’est pas ok. On vit en société, il y a des lois, donc on va aller en justice ». Mais au tribunal je vais chercher justice, pas vengeance. J’y vais le cœur en paix, j’y vais parce que c’est nécessaire. Et ça change tout. 

-Votre association « Pardon International » ?
- L’association, gérée par un conseil d’administration de 6 personnes,  regroupe à ce jour 440 membres. Elle vise à défendre et promouvoir le pardon au sens large. Je promeus mon approche du pardon mais je vais plus loin en présentant d’autres approches. Chacun peut ainsi faire l'approche du pardon qui lui parle. Notre association œuvre de façon bénévole. On vise à donner des moyens pratiques et changer la compréhension de ce mot. Ce n’est pas un pardon paillasson, ce n’est pas un pardon victime, ce n’est pas un pardon martyr. C’est un pardon où l’on reste droit dans ses bottes, où on reste aligné, où on est capable de se faire respecter.

- Vous avez même initié une Journée internationale du pardon …
- La 1ère édition a eu lieu le 18 septembre 2019.  Aujourd’hui il y a toutes sortes de journées internationales même les plus loufoques. Mon idée est que ce jour là, indépendamment de leur religion, de leur pays, de leur croyance, les gens, localement, organisent quelque chose autour du pardon. Ca peut prendre la forme d’un cercle du pardon, d’une conférence, d’une pièce de théâtre, d’un concert, etc.…Pour cette1ère édition nous avons recensé une dizaine de méthodes différentes pour 130 évènements dans 20 pays. L’idée était de bien faire passer le message, les 3 points clés : « Le pardon c’est pour soi », « Le pardon ce n’est pas forcement religieux » et « Le pardon n’empêche pas la justice ».

- Pourquoi le 18 septembre ?
- Parce que j’ai rencontré Miguel Ruiz un jour de septembre. J’ai ensuite choisi une date libre dans le calendrier des Journées internationales. Pour l’édition 2020 dont j’ai déjà commencé à m’occuper nous souhaiterions avoir encore plus de gens, plus de pays participants.                            


- Vos prochaines conférences ?
- Elles vont me mener en Roumanie, en mars et en Californie en Avril. Cette conférence à Bastia est la 1ère en Corse. Mais pourquoi ne pas revenir sur votre île pour des ateliers de 2 jours ! J’aurais l’occasion de discuter avec les gens ce mardi soir car une conférence doit aussi être un lieu d’échange et de discussions.
* https://www.cerclesdepardon.fr/