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Bastia : Olivia Grégoire face aux doléances des entrepreneurs corses


le Vendredi 15 Décembre 2023 à 21:23

La simplification administrative était au cœur des doléances de la trentaine de chefs d'entreprises corses, qui ont rencontré ce vendredi Olivia Grégoire, la ministre chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme.



Olivia Grégoire, la ministre chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme.
Olivia Grégoire, la ministre chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme.
Au terme d'une heure et demie de discussions dans la salle du conseil, le vice-président de la CCI, Stefanu Venturini, résume la teneur des échanges : "Les chefs d'entreprise présents ont demandé de la lisibilité au niveau du crédit d'impôt, de la simplification de l'administration. On est vraiment dans le mille-feuille administratif qui complexifie les choses pour les chefs d'entreprise, qui à la fin laissent tomber avant même d'avoir commencé."

Dominique Vitti est le directeur de la petite entreprise de fabrication de marrons glacés, Castagna Corsa. "Pour les grandes entreprises qui ont les services appropriés pour faire des recherches administratives, il n'y a a pas de soucis mais nous, on doit tout faire et c'est là qu'on doit être aidé pour accéder aux bons services, aux bonnes aides ", observe-t-il.

Jean-Dominique Cesari, le représentant de la fédération de l'hôtellerie de plein air en Corse, a fait remonter des situations "absurdes", notamment en lien avec le crédit d’impôt spécifique à la Corse, qui permet aux petites et moyennes entreprises d’investir dans l’immobilier. "La raison d'être de ce crédit d'impôt en Corse, c'est de faire en sorte de ne pas être distancés par rapport à ce qu'il se passe ailleurs. S'il n'y a pas d'avion et de bateau, il n'y aura pas de clients...", souligne-t-il. Exemple de cas "ubuesque" auquel la profession se retrouve confrontée : "Si on construit une piscine collée au restaurant, elle est éligible au crédit d'impôt. Mais pas nécessairement si elle n'est pas collée au restaurant. Une allée en herbe ou en ciment, c'est quand même assez étrange que ce soit ça, le critère discriminant..."

A la fin de sa visite de l'entreprise bastiaise ACWA Robotics, spécialisée dans les solutions robotiques au service de l'eau potable, la ministre est revenue sur cette journée de rencontres à la CCI : "Il y a beaucoup de TPE en Corse, sept entreprises sur dix. Il y a un formidable potentiel, notamment dans l'artisanat. Mais il est important que la Corse bénéficie de toutes les aides à disposition. Et peut-être qu'elle les connaisse un peu mieux, parce que parfois, l'insularité fait que le message n'arrive pas toujours en bonne et due forme. Je vais faire un effort particulier pour rassembler un certain nombre d'informations qui n'étaient pas arrivées. Quand on veut créer un commerce, on peut être accompagné jusqu'à 80 000 euros par l'Etat pour du commerce en dur et jusqu'à 25 000 euros pour du commerce itinérant."

La ministre a voulu aussi faire passer le message aux entrepreneurs qu'ils ne doivent pas attendre d'être en difficulté avant de rechercher une main qui pourrait se tendre :" Ici en terre corse, il y a quelque chose qui me frappe, c'est que les procédures de prévention à l'endroit des très petites entreprises sont beaucoup moins utilisées que dans le reste du pays. Il y en a cinq fois moins aux tribunaux de commerces. Il faut contacter en préfecture le conseiller aux entreprises en difficulté, car avant la déchéance, il y a des choses à faire comme la conciliation et le mandat ad hoc. On suspend des échéances, on vous accompagne et vous arrivez à vous relever. On n'est pas obligés d'attendre que l'entreprise soit morte avant de demander de l'aide."