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Bastia : Cérémonie du 11 novembre sur fond de crise sanitaire


Philippe Jammes le Mercredi 11 Novembre 2020 à 13:19

Dans le cadre des commémorations du 102ème anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, François Ravier, Préfet de Haute-Corse, a présidé ce mercredi matin une cérémonie devant le monument aux morts, place Saint Nicolas, à Bastia.



Cette cérémonie revêtait cette année une dimension particulière en marquant le 100e anniversaire du choix du Soldat inconnu.  A Paris, le Président de la République  a présidé une cérémonie au cours de laquelle Maurice Genevoix est entré au Panthéon. Comme partout, compte tenu de la situation sanitaire exceptionnelle liée à l'état d'urgence sanitaire et aux mesures de confinement, la cérémonie à Bastia, s’est tenue en format très restreint et en respectant les mesures de distanciation.
Quelques personnalités civils et militaires se sont jointes au préfet : Pierre Savelli, maire de Bastia, Lauda Guidicelli, conseillère exécutive représentant le président de l’Exécutif  Gilles Simeoni,  Rosa Prosperi, élue de Corsica Libera représentant le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, Jean Zuccarelli, Hélène Salge,  le Colonel Philippe Grosjean, délégué militaire départemental adjoint, Paul Stuart, président de l’Amicale du 173ème RI, Jean Geronimi, porte-drapeau, des représentants de la gendarmerie et de la police..

Devant le monument au mort, le préfet a lu le texte de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la Ministre des Armées (voir ci-dessous*), puis 4 gerbes ont été déposées devant le monument.  
«Malgré la crise, la mémoire doit s’entretenir d’année en année, de jour en jour » a déclaré le préfet. «Pour  que la Nation puisse reconnaitre, se souvenir, il est important de faire ces cérémonies même si on doit s’adapter à la situation. C’est l’occasion d’honorer les morts de la grande guerre mais aussi les morts de l’année. En Corse, on se souvient particulièrement du 173ème RI, qu’on appelait le «régiment corse» même s’il n’était pas constitué uniquement de corses mais il avait son siège de garnison ici »
Présent pour saluer ces morts, Paul Stuart, président de l’Amicale du 173ème RI. «Le souvenir est important ici. Il y a eu 3400 morts au 173ème RI. Même si tous ces morts n’étaient pas corses puisque les hommes venaient d’un peu partout ».
 
 

Message de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées :


« C’était il y a un siècle !
Ce 10 novembre 1920, la Grande Guerre est achevée depuis 2 ans. Dans la citadelle de Verdun, Auguste Thin, soldat de 2ème classe et pupille de la Nation, dépose un bouquet d’œillets blancs et rouges sur le cercueil d’un soldat. Un parmi tous les combattants des Flandres, de l’Artois, de la Somme, du Chemin des Dames, de la Lorraine, de la Meuse. Un de ces braves ! Un des poilus qui participa à une interminable guerre. Un de ces Français qui œuvra à la tâche incommensurable de la Victoire.
Un parmi des milliers qui est devenu le Soldat inconnu
Le 11 novembre 1920, le peuple de France l’accompagne solennellement sous les voûtes de l’Arc de Triomphe. La patrie, reconnaissante et unanime, s’incline respectueusement devant son cercueil, en saluant la mémoire de tous les soldats morts sous le drapeau tricolore. 
Quelques mois plus tard, il était inhumé. Depuis 1923 la flamme du souvenir veille, nuit et jour, sur la tombe. Chaque soir, elle est ravivée pour que jamais ne s’éteigne la mémoire. La sépulture du Soldat inconnu est devenue le lieu de recueillement national et le tombeau symbolique de tous ceux qui donnent leur vie pour la France. Cet anonyme représente chacun de nos morts et tous nos morts en même temps. 
Cette mémoire vit également dans chacune de nos communes, dans chaque ville et village de France, dans chacun de nos monuments aux morts, dans chacun  des cimetières, dans nos mémoires familiales. Elle vit dans l’œuvre de Maurice Genevoix qui entre aujourd’hui au Panthéon. Le Président de la République l’a souhaité en l’honneur du peuple de 14-18.
Maurice Genevoix n’entre pas seul dans le temple de la Nation. Il y entre en soldat des Eparges, en écrivain et en porte-étendard de « Ceux de 14 ». Il y entre avec  ses millions de frères  d’armes, ceux dont il a immortalisé le souvenir, l’héroïsme et les souffrances. Il y entre avec toute  la société, de la première ligne à l’arrière, mobilisée face à l’adversité et qui a tenu avec une admirable endurance.
8 millions de soldats combattirent sous les couleurs de notre drapeau, aucun d’entre eux ne revint totalement indemne. Des centaines de milliers furent blessés dans leur chair comme dans leur âme.  1 400 000 tombèrent au champ d’honneur. Nous ne les oublions pas. Inlassablement nous les honorons.
Chaque 11 novembre, la Nation rend également un hommage solennel à tous les morts pour la France, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui. Chaque année, nous rappelons leur nom.
Chaque 11 novembre est un moment d’unité nationale et de cohésion autour de ceux qui donnent leur vie pour la France, de ceux qui la servent avec dévouement et courage. En ces instants, au souvenir des évènements passés et aux prises avec les épreuves de notre temps, nous nous rappelons que c’est tout un peuple, uni et solidaire, qui fit la guerre, qui la supporta et en triompha ».