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Bandes à Part : la dernière mouture de 2021


GAP le Lundi 20 Décembre 2021 à 12:05

Noël frappe à la porte et pour cette dernière rubrique du magazine Bandes à Part de l'année 2021, Jean-René Derosas nous fait découvrir des ouvrages qui ne peuvent laisser indifférent. Avec Frankenstein nous retrouvons l'univers du roman de Mary Shelley avec ce personnage singulier créé de toutes pièces, sans mauvais jeu de mots, qui va devoir faire face de, par sa monstruosité, à la peur et à la haine des hommes. Condamné à la solitude, il va être l'objet de tous les phantasmes et de tous les rejets.
La deuxième bande dessinée est un portrait du dessinateur Edgar P Jacobs, le créateur du très célèbre duo Blake et Mortimer, qui ne pensait pas, à ses débuts, faire du dessin son métier.
Enfin, le dernier ouvrage est une invitation au voyage dans le temps, avec ce retour dans l'Espagne du Xe siècle sur les terres du Califat d'Al Andalus où le Vizir Amir qui succède à des souverains éclairés va s'appuyer sur des religieux intégristes pour renier des années de culture et de paix. Son projet fou, brûler les 400.000 ouvrages de la bibliothèque de Cordoue. Tarid, un eunuque, va décider d'en sauver le plus possible et va partir de Cordoue avec une mule chargée de livres. Une fiction qui nous plonge dans une réalité quand même bien présente.



Frankenstein - Ed. Glénat et scénario et dessin de Georges Bess, d’après l’œuvre de Mary Shelley

« Le cauchemar d'un monstre. La folie d'un homme. Dans ce XIXe siècle d'innovations techniques et de révolution industrielle, la littérature anglaise a produit des figures fantastiques iconiques qui sont toujours vivantes aujourd'hui. C'est le cas du Frankenstein de Mary Shelley et de son héros au destin tragique. Un proscrit rejeté de tous et en premier lieu par celui qui le façonna. De son délire narcissique est né un être colossal et effrayant qui témoigne de sa capacité à aimer, de son besoin de se relier et qui est condamné à la solitude, à la souffrance, à l'incompréhension et au rejet. Car cette « chose » innommable, cette monstruosité, à qui la postérité donnera le nom de son créateur, est un agglomérat de cadavres auquel Victor Frankenstein a donné la vie. » 
Après son adaptation de Dracula de Bram Stocker, Georges Bess (Amen, La Légende du Lama Blanc…) adapte avec fidélité l’œuvre de Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne, récit gothique d’horreur et de romantisme, habillé de magnifiques illustrations en noir et blanc qui participent à l’ambiance sombre du récit. 

 

 

Bandes à Part : la dernière mouture de 2021

Edgar P. Jacobs-Le Rêveur d’Apocalypses, Ed. Glénat et scénario de François Rivière et dessin de Philippe Wurm

«L'aventure dessinée d'Edgar P. Jacobs. Amateur d'art antique égyptien, collectionneur d'armes en tous genres, chanteur lyrique amoureux de la scène... Avant d'être le créateur de Blake et Mortimer, Edgar P. Jacobs est un homme d'une grande curiosité, animé par des passions nombreuses qui ont toute sa vie transporté son imagination. Ainsi, à 18 ans, il se rêve davantage en chanteur d'opéra qu'en dessinateur de bande dessinée. Malgré un passage à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, il préfère considérer le dessin comme un gagne-pain et non comme une véritable vocation. Mais la guerre arrive et dans les années 1940, les Allemands exigent que le contenu de la série américaine Flash Gordon soit repris et modifié. La tache revient à Jacobs qui fournit ensuite au journal les planches de sa première série : Le Rayon U. Plus tard, il rencontre Hergé, l'assiste sur Tintin - sans jamais être crédité - et finit par créer les aventures de deux héros anglais appelés à devenir des incontournables du genre : le colonel Francis Blake et le professeur Philip Mortimer. La bande dessinée est devenue son art et son métier, mais l'histoire de Jacobs ne s'arrête pas là...»
 
À l'occasion de l'anniversaire de la première publication des aventures de Blake et Mortimer dans le journal Tintin il y a 75 ans, François Rivière (Le Privé d’Hollywood, Agatha Christie…) dresse un portrait biographique d’Edgar P. Jacobs, aux travers de nombreuses anecdotes et mis en scène à la manière d’un Blake et Mortimer par Philippe Wurm (Les Rochester, Lady Elza…) avec un trait semblable à l’auteur.
Bandes à Part : la dernière mouture de 2021

La Bibliomule de Cordoue, Ed. Dargaud, 1 tome et scénario de Wilfrid Lupano et dessin de Léonard Chemineau

Bandes à Part : la dernière mouture de 2021
« Califat d'Al Andalus, Espagne. Année 976. Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir. Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n'a que dix ans. L'un de ses vizirs, Amir, saisit l'occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir. Il n'a aucune légitimité, mais il a des alliés. Parmi eux, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de culture grecque, indienne, ou perse, de philosophie et de mathématiques. Le prix de leur soutien est élevé : ils veulent voir brûler les 400 000 livres de la bibliothèque de Cordoue. La soif de pouvoir d'Amir n'ayant pas de limites, il y consent. La veille du plus grand autodafé du monde, Tarid, eunuque grassouillet en charge de la bibliothèque, réunit dans l'urgence autant de livres qu'il le peut, les charge sur le dos d'une mule qui passait par là et s'enfuit par les collines au nord de Cordoue, dans l'espoir de sauver ce qui peut l'être du savoir universel. Rejoint par Lubna, une jeune copiste noire, et par Marwan, son ancien apprenti devenu voleur, il entreprend la plus folle des aventures : traverser presque toute l'Espagne avec une « bibliomule » surchargée, poursuivi par des mercenaires berbères.»
 
Wilfrid Lupano (Les vieux Fourneaux, Blanc Autour…) place le livre, vecteur de savoir et de culture, au centre de cette fable historique décalée dans l’Espagne du 10esiècle. Il est accompagné par Léonard Chemineau (Le Travailleur de la nuit, Edmond…) dont le trait fin et la mise en scène dynamique donne une apparente légèreté à l’histoire, contrastant avec le sujet qui est, hélas, toujours d’actualité.