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Avant Beauvau, le PNC appelle à une "convergence patriotique"


le Mercredi 3 Mai 2023 à 18:55

À quelques jours d’une nouvelle réunion place Beauvau, ce mercredi le Partitu di a Nazione Corsa tenait une conférence de presse à Porto-Vecchio. L’occasion pour le mouvement d’évoquer sa rencontre avec une délégation de Core in Fronte, dimanche dernier à Corte, et de souligner à nouveau l’importance qu’il place dans la convergence afin de ne pas voir le processus avec l’État échouer. Explications du secrétaire national, Pascal Zagnoli.



La conference de presse
La conference de presse
- Quel était l’objet de cette conférence de presse ?
- C’était une conférence de presse globale sur le contexte politique et social que connaît la Corse depuis quelques semaines. Nous avions réagi de façon épisodique après que des mairies ou des habitations d’élus aient été la cible d'attentats. Il nous semblait important de revenir devant la presse à une dizaine de jours d'une réunion Place Beauvau à Paris, d'une part, pour mettre en avant le phénomène qui nous semble extrêmement grave d'un point de vue social sur l'île, avec une inflation, un taux de précarité toujours aussi élevé, des difficultés d'accès aux logements, avec globalement les Corses qui sont asphyxiées et qui subissent, chiffres de l'INSEE à l'appui, une forme de tsunami démographique depuis de trop nombreuses années. Face à cet état de fait, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et attendre que cela passe. Nous jouons une forme de course contre la montre et nous sommes tout simplement venus expliquer, pour toutes ces raisons, notre volonté d'aller vers une unité stratégique. C’est la raison pour laquelle nous avons rencontré Core in Fronte ce dimanche à Corte. Raison aussi pour laquelle nous rencontrerons Corsica Libera dans les prochains jours, mais aussi les syndicats étudiants et les syndicats de travailleurs qui sont issus du mouvement national, tout simplement pour prendre un petit peu le pouls, écouter les attentes des uns et des autres et voir de quelle façon nous sommes capables de se mettre tous autour d'une table pour avoir a minima une majorité idéologique.
 
- Qu'est-ce qu'il est ressorti de ces discussions avec Core in Fronte ? Qu'est-ce que vous pouvez attendre de ce travail en commun ?
- Il y a eu un constat qui était globalement partagé des deux côtés de la table et avec la nécessaire volonté d'aller avec eux et d'autres vers une unité stratégique et vers une convergence patriotique. 
 
- Des rencontres sont donc organisées avec Core in Fronte et Corsica Libera, mais il n'y a pas de discussions actuellement avec la majorité territoriale. Pourquoi ?
- Il me semble qu'il y a quelques mois, la majorité territoriale et plus globalement Femu a Corsica, avaient annoncé qu'ils devaient faire appel à l'ensemble des forces du mouvement national. Nous n'avons toujours pas été contactés et il semblerait qu'il en soit de même pour les autres mouvements nationalistes. Dont acte. Nous, aujourd'hui, nous considérons qu'après les logiques de division unilatérales qui ont été voulues en 2021, nous ne pouvons plus attendre un énième geste de la part de la majorité territoriale. Donc, nous rencontrons les autres forces politiques nationalistes et en temps voulu, si elle le souhaite bien sûr, nous discuterons aussi avec la majorité territoriale.
 
- La prochaine rencontre à Beauvau est prévue le 16 mai. La semaine dernière, la droite a annoncé qu’elle ferait cavalier seul à cette occasion. Est-ce que vous aussi, avec Core in Fronte et peut être Corsica Libera, vous présenterez également vos propres propositions ?
- Pour l'instant, nous n’en sommes pas là. Nous, au PNC, nous avons dit depuis le début de ce processus que ce qui comptait, c'était un projet uni et unitaire, qui puisse être porté par tous les élus de la Corse pour espérer le voir validé et mis en application par Paris. En ce qui nous concerne, nous sommes toujours à la recherche d'une cohésion entre tous les mouvements nationalistes et même au-delà. Et pour l'instant, il n'est pas question pour nous de faire cavalier seul. Même si je respecte la décision de la droite, je la trouve malgré tout dommageable. Néanmoins, ce que nous considérons, c'est que sur le plan de la méthode, de la fréquence des réunions et du cadre global de discussion, il y a des choses à revoir. Nous, nous ne sommes pas dans une approche thématique. Nous souhaitons avoir une discussion politique globale sur l'avenir de cette île, sur son statut institutionnel et fiscal, et ensuite, nous rentrerons dans la technique. Mais on ne peut pas aujourd'hui brader 60 ans de combat sur la période contemporaine dans le cadre de discussions uniquement sectorielles toutes les six semaines.
 
- Justement, avant ces nouvelles discussions à Beauvau, on voit qu’il n'y a toujours pas eu de réunion avec l'ensemble des forces vives. C'est quelque chose que vous trouvez dommageable pour pouvoir avancer dans ce processus ?
- Bien sûr que nous le regrettons. Cela fait maintenant plus d'un an que Gérald Darmanin s'est rendu pour la première fois à Ajaccio pour parler de processus et d'autonomie. Et un an plus tard, nous en sommes toujours à avoir des réunions d’ordre méthodologique, à essayer de voir dans quelle mesure on pourrait concerter un petit peu plus largement au-delà des groupes à l'Assemblée de Corse. Moi, je pense que c'est regrettable parce qu'aujourd'hui, il faut maintenant produire, travailler, concerter. Il y a des syndicats étudiants, il y a des jeunes, il y a des instances consultatives à la Collectivité de Corse qui sont laissées de côté. Il est grand temps que tout le monde se remette au travail et que la Collectivité de Corse impulse enfin une dynamique de projet. Nous, en appelons au pragmatisme et à une logique de travail qui nous permette enfin de sortir uniquement des logiques d'incantation pour aller vers un projet qui puisse nous permettre de réussir et de ne pas voir ce processus échouer. S'il y a un échec, la situation est suffisamment tendue pour qu'on connaisse des heures bien plus sombres que ce qu'on a pu connaître par le passé. Aujourd'hui, on a une obligation de résultat. On n'a pas le droit d'aller à l'échec.