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Autonomie éducative : l'Associu di i Parenti Corsi plaide pour le transfert des compétences à la Collectivité


Laurent Hérin le Samedi 17 Février 2024 à 16:32

L'APC (Associu di i parenti corsi) a tenu, ce samedi 17 février, une conférence de presse pour prendre position à l'aune d'un possible statut d'autonomie pour la Corse. Au programme, plusieurs propositions mais aussi des revendications, concernant notamment la langue corse et des calendriers scolaires adaptés au territoire



L'APC tenait, ce samedi matin, une conférence de presse © Paule Santoni
L'APC tenait, ce samedi matin, une conférence de presse © Paule Santoni
Denis Luciani ne cache pas sa détermination. Que ce soit à l'écrit, dans le communiqué qu'il a fait paraître, ou à l'oral, lors de la conférence de presse qu'il a tenu ce samedi matin à Ajaccio, devant les grilles de l'école Andria Fazi, il martèle : « Face à une éducation nationale en crise, face à une école qui ne remplit plus son rôle d’ascenseur social et, pire, qui accentue les inégalités, pour l’APC, la seule et unique solution est la décentralisation et la dévolution de la compétence éducative. Nous devons retrouver notre identité, mais aussi être capables d’intégrer. Tout ce que le système français nous a, depuis plusieurs années, arraché. » Le président de l’association ne mâche pas ses mots et bombarde d’exemples qui viennent de chez nos voisins européens : « Quand on regarde ce que font les Länder allemands, les régions espagnoles ou italiennes, je constate qu’aucune d’entre elles ne réclame une recentralisation. Au contraire, comme eux, avec une compétence plus proche, on aura une action plus réactive et plus concrète. » 

Transfert des compétences

On l’aura compris, l’APC demande le transfert des compétences en matière d’éducation. Depuis plusieurs mois, déjà, l’association a déposé, sur la table, des propositions. À l’approche de discussion sur une possible autonomie, elle compte bien se positionner et considère que la décentralisation et la dévolution de la compétence éducative à la Collectivité sont non seulement pertinentes, mais nécessaires pour affronter les enjeux du moment : le développement de l’enseignement de la langue corse, la lutte contre le décrochage scolaire  (grande cause à lire ici) et replacé la Corse dans son ancrage méditerranéen.

Denis Luciani insiste : « Cette décentralisation doit s’articuler autour du transfert du personnel – administratif et enseignant – de manière progressive. Puis du transfert de la ressource financière – du budget de l’éducation (340 millions d’euros) – et enfin du transfert du programme et du calendrier et les rythmes scolaires. C’est d'ailleurs ici que s’insèrent la langue corse et le bilinguisme. » À l’image, une fois de plus de ce qui se fait chez nos voisins européens, le président de l’association ajoute : « L’administration de l’éducation nationale est une grosse machine qui a des vertus, mais qui est dans une situation qui ne répond plus à la réalité. Ce transfert de compétences, ce nouveau cycle est un grand chantier. Ce statut d’autonomie est un chantier pour les 20 ans à venir, un grand défi à ne pas louper. Nous devons répondre au défi méditerranéen et européen afin de former les générations de demain. »  L'objectif affirmé est de parvenir à un nouveau système éducatif issu du statut d’économie.