Jean-Baptiste Mary, président du Conseil scientifique de la Réserve de Biosphère Falasorma Dui Sevi (MAB – UNESCO), Charles-François Boudouresque, président du Conseil Scientifique de la Réserve Naturelle de Scandola, Pascal Oberti, président du Conseil Scientifique de la Réserve Naturelle des Bucchi di Bunifaziu, de Don-Mathieu Santini, Président du Conseil Scientifique du Parc naturel régional de la Corse (PNRC), et Christophe Mori, président du Conseil Scientifique du massif Monte Ritondu. Photo CNI.
« On apprend tous les jours la destruction du patrimoine culturel, souvent de manière ironique, c’est-à-dire qu’on apprend juste avant qu’il ne soit détruit définitivement ». C’est sur le site symbolique et historique de la chapelle pisane de San Ghjuvanni à Corti que cinq présidents de Conseils scientifiques d’espaces protégés de Corse ont décidé, vendredi matin, d’alerter publiquement sur ce qu’ils nomment « la perte exponentielle du patrimoine culturel matériel » de la Corse et de faire des propositions pour arrêter l’hémorragie. Autour de Don-Mathieu Santini, Président du Conseil Scientifique du Parc naturel régional de la Corse (PNRC), Jean-Baptiste Mary, président du Conseil scientifique de la Réserve de Biosphère Falasorma Dui Sevi (MAB – UNESCO), Charles-François Boudouresque, président du Conseil Scientifique de la Réserve Naturelle de Scandola, Pascal Oberti, président du Conseil Scientifique de la Réserve Naturelle des Bucchi di Bunifaziu, et Christophe Mori, président du Conseil Scientifique du massif Monte Ritondu. Dans leur ligne de mire : l’urbanisation galopante, notamment dans les agglomérations bastiaises et ajacciennes, qui impacte de manière irréversible le paysage naturel et culturel et détruit la ressource archéologique, sans que rien ne soit fait pour la préserver. Don-Mathieu Santini cite, pour preuve, la dernière découverte d’importance : « L’INRAP a fait une communication éloquente, la semaine dernière, sur le site néolithique de la Punta Campana à Sotta, un site exceptionnel pour la Corse. On nous l’apprend au moment où il va être détruit parce qu’il va être couvert par onze villas. La procédure administrative et légale a été respectée, mais on est frustré. Ce site exceptionnel va disparaître parce qu’il n’a pas été protégé en amont ». Et de commenter : « Il n’y a pas de pouvoir règlementaire en Corse permettant d’arrêter cela ».
Un patrimoine invisible
Si le patrimoine naturel bénéficie d’un arsenal important de lois et d’outils de protection, ce n’est pas le cas du patrimoine archéologique. « Lorsqu’il y a un projet d’urbanisation, une démarche est mise en œuvre pour examiner s’il y a des réserves relatives au patrimoine naturel, des espèces protégées, et des mesures sont prises par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) qui va instruire un dossier pour savoir s’il faut ou non modifier le projet, voire peut-être l’interdire. Ces enjeux de protection importants n’existent pas pour le patrimoine culturel. Lorsqu’un permis de construire est déposé sur un site, l’Inrap fait de l’archéologie préventive, des fouilles d’urgence pour récupérer ce qui peut être récupéré avant la construction, sur un laps de temps qui peut aller de 6 mois à deux ans. Ensuite, le site, quand il n’est pas identifié comme site historique, est enseveli sous le projet immobilier qui nous prive de la connaissance de notre histoire et de notre passé ». Don-Mathieu Santini pointe du doigt un paradoxe : sur une île qu’il qualifie de « musée à ciel ouvert », l’histoire antique et néolithique reste encore très méconnue. C’est tout ce patrimoine potentiel et « invisible » que les cinq présidents veulent protéger : « Cela fait 30 ans que les archéologues connaissent le site de Sotta, sauf qu’il n’a pas bénéficié de fouilles et qu’il reste dans le maquis ». Comme des dizaines d’autres. « Le site sur lequel nous sommes ici n’a pas été fouillé. Le diagnostic a été fait sur le visible, mais on sait très bien qu’il y a sous nos pieds une histoire de Corse qui attend d’être révélée et expliquée ». S’il affirme que « personne n’est responsable » de cette situation, « le rôle du promoteur est de lotir, ce n’est pas à lui de savoir ce qu’il y a dans le sol », il déplore un manque de volonté politique pour mener des fouilles de manière exhaustive sur les sites qui en valent la peine : « Les pouvoirs publics ne protègent pas cette dimension culturelle de nos sites, et il n’y a pas de moyens légaux de faire autrement. On sait qu’il y a aujourd’hui des outils qui permettent de sonder les sols différemment et qui nous donnent la possibilité de réécrire notre histoire, d’avoir une lecture plus fine ».
Un patrimoine invisible
Si le patrimoine naturel bénéficie d’un arsenal important de lois et d’outils de protection, ce n’est pas le cas du patrimoine archéologique. « Lorsqu’il y a un projet d’urbanisation, une démarche est mise en œuvre pour examiner s’il y a des réserves relatives au patrimoine naturel, des espèces protégées, et des mesures sont prises par le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) qui va instruire un dossier pour savoir s’il faut ou non modifier le projet, voire peut-être l’interdire. Ces enjeux de protection importants n’existent pas pour le patrimoine culturel. Lorsqu’un permis de construire est déposé sur un site, l’Inrap fait de l’archéologie préventive, des fouilles d’urgence pour récupérer ce qui peut être récupéré avant la construction, sur un laps de temps qui peut aller de 6 mois à deux ans. Ensuite, le site, quand il n’est pas identifié comme site historique, est enseveli sous le projet immobilier qui nous prive de la connaissance de notre histoire et de notre passé ». Don-Mathieu Santini pointe du doigt un paradoxe : sur une île qu’il qualifie de « musée à ciel ouvert », l’histoire antique et néolithique reste encore très méconnue. C’est tout ce patrimoine potentiel et « invisible » que les cinq présidents veulent protéger : « Cela fait 30 ans que les archéologues connaissent le site de Sotta, sauf qu’il n’a pas bénéficié de fouilles et qu’il reste dans le maquis ». Comme des dizaines d’autres. « Le site sur lequel nous sommes ici n’a pas été fouillé. Le diagnostic a été fait sur le visible, mais on sait très bien qu’il y a sous nos pieds une histoire de Corse qui attend d’être révélée et expliquée ». S’il affirme que « personne n’est responsable » de cette situation, « le rôle du promoteur est de lotir, ce n’est pas à lui de savoir ce qu’il y a dans le sol », il déplore un manque de volonté politique pour mener des fouilles de manière exhaustive sur les sites qui en valent la peine : « Les pouvoirs publics ne protègent pas cette dimension culturelle de nos sites, et il n’y a pas de moyens légaux de faire autrement. On sait qu’il y a aujourd’hui des outils qui permettent de sonder les sols différemment et qui nous donnent la possibilité de réécrire notre histoire, d’avoir une lecture plus fine ».
Un transfert de compétence
Les cinq présidents des Conseils scientifiques de l’île font, donc, des propositions pour prévenir des risques de destruction des sites archéologiques. « Aujourd’hui, avec l’urbanisation exponentielle de la Corse, de manière symétrique, le patrimoine culturel n’est pas sauvegardé. Il y a un cadre réglementaire bien précis, bien fixe, mais son application est complexe. Cela nécessite d’avoir au préalable une cartographie bien faite, et c’est pour cela que nous nous sommes réunis pour anticiper tous ces problèmes et proposer des solutions aux différents organismes et responsables politiques », indique Jean-Baptiste Mary. L’idée est d’appliquer au patrimoine archéologique le modèle d’évaluation et de protection en vigueur pour le patrimoine naturel, et de créer, sur le même principe, un Conseil scientifique du patrimoine culturel. « Ce conseil scientifique dédié au patrimoine a pour but d’éviter toute prise de décision unilatérale sur la destruction ou l’aménagement d’un projet culturel. Il mêlerait l’ensemble des scientifiques responsables dans ce domaine afin que chacun puisse donner son point de vue et qu’ils abordent les problèmes ensemble, de manière collégiale et démocratique, pour une prise de décision finale », ajoute-t-il. Seul hic, cette demande est conditionnée par une avancée institutionnelle et nécessite une dévolution de pouvoir de l’Etat à la Collectivité de Corse « afin de créer un réel service archéologique corse qui puisse penser et mettre en œuvre une mission sur une économie patrimoniale », déclare Don Mathieu Santini. Une façon de clarifier les compétences entre les services de l’Etat et ceux de la CdC. « Lorsqu’il y a plusieurs décideurs et que la compétence est partagée, il est difficile d’avoir une politique cohérente et efficace ».
Des espaces protégés culturels
En attendant cette dévolution, les cinq présidents estiment qu’il y a des possibilités d’agir immédiatement, notamment à travers le PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) afin de créer, à l’image des classements des paysages culturels de l’UNESCO, des Espaces stratégiques paysages culturels (ESPC). « Comme il existe des espaces de protection des terres agricoles ou des espaces remarquables environnementaux, il pourrait y avoir des espaces remarquables culturels, identifiés à partir d’une cartographie archéologique qui serait mise à jour pour protéger les sites les plus importants, et ceux dont on ne connaît pas forcément la présence ». Une carte « en amont », explique Jean-Baptiste Mary, qui permettra de « localiser de manière administrative et technique les zones à fort potentiel urbanistique. On va prioriser les zones les plus importantes et en faire l’inventaire, diagnostiquer parcelle par parcelle, connaître le potentiel archéologique et prévenir. Cela permet d’éviter la destruction ou de fouiller rapidement avant destruction ou même de voir le site disparaître avant la fouille. On arrive, on constate, on fait des zonages avec des ordres de priorité, et on peut dire, avant tout projet d’aménagement que l’on connait les risques, qu’on peut les anticiper. Si on doit construire à cet endroit-là, on sait ce qui peut se passer. Soit on construit sur le site sous certaines conditions, soit on essaye de délocaliser le projet sur une zone où il y aurait moins d’impacts. Là actuellement, ce n’est pas établi ». Il s’agit en fait d’appliquer au patrimoine archéologique la séquence ERC - Éviter, Réduire, Compenser -, qui existe au niveau du patrimoine naturel. « Le but, ce n’est pas d’interdire de construire, mais sur un site à fort potentiel qui n’a pas été fouillé, de commencer par des fouilles. Le promoteur a, lui aussi besoin de lisibilité pour ne pas perdre du temps ou de l’argent. Il faut véritablement anticiper et sortir de ce cercle vicieux qui nous oblige à découvrir les choses au moment de leur destruction définitive », renchérit Don Mathieu Santini. Dans cette optique, l’archéologie préventive deviendrait juste « une solution dernière limite ».
Une économie patrimoniale
Les cinq présidents insistent sur les enjeux de valorisation des sites et sur la transmission. « Ces actions que l’on demande, via l’inventaire et l’archéologie programmée ou préventive, auront des retombées économiques et culturelles qui permettront un tourisme culturel. Plus il y a de recherche, plus les gens ont tendance à revenir parce qu’il y a une réactualisation de la donnée muséale et culturelle. Pendant des années, on est resté au point mort, et les touristes, qui revenaient fidèlement visiter les sites, disaient : Ah, ça fait 30 ans que ça n’a pas changé ! Si on n’a pas les moyens techniques, logistiques et financiers pour faire de la recherche, ces gens-là ne vont plus revenir », déplore Jean-Baptiste Mary. « On voudrait inviter les gens à découvrir notre culture la plus profonde et la plus cachée, qui ne se limite pas à Filitosa, Aleria ou Cucuruzzu. La Corse est bien plus riche que ça ! Toutes les communes peuvent avoir des centaines de sites archéologiques. Le but du jeu n’est pas de tous les fouiller ou de tous les faire visiter, mais de les préserver parce que le fait de ne pas construire dessus permet de conserver un site et de le laisser à la postérité qui aura des moyens d’investigation et de fouilles beaucoup plus perfectionnés qu’aujourd’hui ». L’enjeu est aussi environnemental et sociétal avec des sites archéologiques qui sont aussi des écosystèmes fragiles abritant des espèces végétales et animales endémiques menacées. « Nous proposons véritablement d’ouvrir un champ économique autour de la valorisation patrimoniale. On sait qu’au bout du chemin, c’est du rayonnement international pour la Corse. A mi-chemin, c’est une opportunité pour notre jeunesse d'avoir des métiers non saisonniers, puisque le tourisme aujourd’hui agrège énormément de potentiel d’employabilité », appuie Don Mathieu Santini. Rien de bien nouveau, conclut-il. « Cela fait des décennies que l’on parle d’une économie patrimoniale, de valorisation des sites et de l’économie de la connaissance. Nous voulons que cette question soit inscrite dans les discussions de Beauvau entre l’État et la Corse ».
N.M.
Les cinq présidents des Conseils scientifiques de l’île font, donc, des propositions pour prévenir des risques de destruction des sites archéologiques. « Aujourd’hui, avec l’urbanisation exponentielle de la Corse, de manière symétrique, le patrimoine culturel n’est pas sauvegardé. Il y a un cadre réglementaire bien précis, bien fixe, mais son application est complexe. Cela nécessite d’avoir au préalable une cartographie bien faite, et c’est pour cela que nous nous sommes réunis pour anticiper tous ces problèmes et proposer des solutions aux différents organismes et responsables politiques », indique Jean-Baptiste Mary. L’idée est d’appliquer au patrimoine archéologique le modèle d’évaluation et de protection en vigueur pour le patrimoine naturel, et de créer, sur le même principe, un Conseil scientifique du patrimoine culturel. « Ce conseil scientifique dédié au patrimoine a pour but d’éviter toute prise de décision unilatérale sur la destruction ou l’aménagement d’un projet culturel. Il mêlerait l’ensemble des scientifiques responsables dans ce domaine afin que chacun puisse donner son point de vue et qu’ils abordent les problèmes ensemble, de manière collégiale et démocratique, pour une prise de décision finale », ajoute-t-il. Seul hic, cette demande est conditionnée par une avancée institutionnelle et nécessite une dévolution de pouvoir de l’Etat à la Collectivité de Corse « afin de créer un réel service archéologique corse qui puisse penser et mettre en œuvre une mission sur une économie patrimoniale », déclare Don Mathieu Santini. Une façon de clarifier les compétences entre les services de l’Etat et ceux de la CdC. « Lorsqu’il y a plusieurs décideurs et que la compétence est partagée, il est difficile d’avoir une politique cohérente et efficace ».
Des espaces protégés culturels
En attendant cette dévolution, les cinq présidents estiment qu’il y a des possibilités d’agir immédiatement, notamment à travers le PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) afin de créer, à l’image des classements des paysages culturels de l’UNESCO, des Espaces stratégiques paysages culturels (ESPC). « Comme il existe des espaces de protection des terres agricoles ou des espaces remarquables environnementaux, il pourrait y avoir des espaces remarquables culturels, identifiés à partir d’une cartographie archéologique qui serait mise à jour pour protéger les sites les plus importants, et ceux dont on ne connaît pas forcément la présence ». Une carte « en amont », explique Jean-Baptiste Mary, qui permettra de « localiser de manière administrative et technique les zones à fort potentiel urbanistique. On va prioriser les zones les plus importantes et en faire l’inventaire, diagnostiquer parcelle par parcelle, connaître le potentiel archéologique et prévenir. Cela permet d’éviter la destruction ou de fouiller rapidement avant destruction ou même de voir le site disparaître avant la fouille. On arrive, on constate, on fait des zonages avec des ordres de priorité, et on peut dire, avant tout projet d’aménagement que l’on connait les risques, qu’on peut les anticiper. Si on doit construire à cet endroit-là, on sait ce qui peut se passer. Soit on construit sur le site sous certaines conditions, soit on essaye de délocaliser le projet sur une zone où il y aurait moins d’impacts. Là actuellement, ce n’est pas établi ». Il s’agit en fait d’appliquer au patrimoine archéologique la séquence ERC - Éviter, Réduire, Compenser -, qui existe au niveau du patrimoine naturel. « Le but, ce n’est pas d’interdire de construire, mais sur un site à fort potentiel qui n’a pas été fouillé, de commencer par des fouilles. Le promoteur a, lui aussi besoin de lisibilité pour ne pas perdre du temps ou de l’argent. Il faut véritablement anticiper et sortir de ce cercle vicieux qui nous oblige à découvrir les choses au moment de leur destruction définitive », renchérit Don Mathieu Santini. Dans cette optique, l’archéologie préventive deviendrait juste « une solution dernière limite ».
Une économie patrimoniale
Les cinq présidents insistent sur les enjeux de valorisation des sites et sur la transmission. « Ces actions que l’on demande, via l’inventaire et l’archéologie programmée ou préventive, auront des retombées économiques et culturelles qui permettront un tourisme culturel. Plus il y a de recherche, plus les gens ont tendance à revenir parce qu’il y a une réactualisation de la donnée muséale et culturelle. Pendant des années, on est resté au point mort, et les touristes, qui revenaient fidèlement visiter les sites, disaient : Ah, ça fait 30 ans que ça n’a pas changé ! Si on n’a pas les moyens techniques, logistiques et financiers pour faire de la recherche, ces gens-là ne vont plus revenir », déplore Jean-Baptiste Mary. « On voudrait inviter les gens à découvrir notre culture la plus profonde et la plus cachée, qui ne se limite pas à Filitosa, Aleria ou Cucuruzzu. La Corse est bien plus riche que ça ! Toutes les communes peuvent avoir des centaines de sites archéologiques. Le but du jeu n’est pas de tous les fouiller ou de tous les faire visiter, mais de les préserver parce que le fait de ne pas construire dessus permet de conserver un site et de le laisser à la postérité qui aura des moyens d’investigation et de fouilles beaucoup plus perfectionnés qu’aujourd’hui ». L’enjeu est aussi environnemental et sociétal avec des sites archéologiques qui sont aussi des écosystèmes fragiles abritant des espèces végétales et animales endémiques menacées. « Nous proposons véritablement d’ouvrir un champ économique autour de la valorisation patrimoniale. On sait qu’au bout du chemin, c’est du rayonnement international pour la Corse. A mi-chemin, c’est une opportunité pour notre jeunesse d'avoir des métiers non saisonniers, puisque le tourisme aujourd’hui agrège énormément de potentiel d’employabilité », appuie Don Mathieu Santini. Rien de bien nouveau, conclut-il. « Cela fait des décennies que l’on parle d’une économie patrimoniale, de valorisation des sites et de l’économie de la connaissance. Nous voulons que cette question soit inscrite dans les discussions de Beauvau entre l’État et la Corse ».
N.M.