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Ajaccio : malgré la crise, la boulangerie Galeani continue de proposer ses galettes impériales sans hausse de prix


le Jeudi 5 Janvier 2023 à 19:01

Napoléon, Tino Rossi, la citadelle, et bien d’autres. Comme chaque année, cette institution ajaccienne a voulu faire plaisir à ses clients en cachant dans ces gâteaux traditionnels de l’Épiphanie des fèves reflétant l’identité ajaccienne. Malgré la hausse du coût des matières premières et de l'énergie, elle confie en outre ne pas avoir voulu augmenter les prix de ces douceurs.



(Photo : Facebook Boulangerie Galeani)
(Photo : Facebook Boulangerie Galeani)
Tirer les rois pourrait bien coûter cher cette année. Alors que d’innombrables galettes seront mangées en ce mois de janvier à l’occasion de l’Épiphanie, face à l’inflation qu’ils subissent de plein fouet, de nombreuses boulangeries-pâtisseries partout dans le pays ont été contraintes de revoir leurs prix pour entrer dans leur frais. Il y a quelques jours, dans une interview accordée au Télégramme, le président de la confédération nationale de la profession, Dominique Anract, conseillait d’ailleurs d’augmenter les tarifs de cette douceur traditionnelle de 3 à 5%. 
 
Un choix auquel n’a pu se résoudre pour sa part la boulangerie Galeani à Ajaccio. « Nous souffrons énormément des répercussions de la crise. Cela fait un moment que nos matières premières ne cessent d’augmenter, qu’on lutte pour garder des prix abordables pour nos clients. Pour nos galettes, nous sommes toujours au même prix depuis des années », confie ainsi Anaïs Vincileoni, gérante et 6ème génération de cette institution ajaccienne. 
 
Il faut dire que l'Épiphanie est toujours un moment fort pour cette boulangerie de la rue Fesch. Depuis une dizaine d’années, elle propose en effet à ses clients de petits trésors cachés dans ses galettes des rois : des fèves en porcelaine originales et reflétant l’identité insulaire, créées sur-mesure dans un atelier en France. « Nos clients sont très contents et attendent à chaque fois de voir ce que nous allons leur proposer. Nous gardons toujours la surprise jusqu’à la fin », glisse la jeune femme. Par le passé, la maison Galeani a notamment déjà fait éditer des fèves sur la famille Bonaparte, sur les joueurs de l’ACA ou encore sur le Ring ajaccien. « Les gens adorent et en font la collection. Cela a aussi déjà permis à des enfants d’apprendre des choses, notamment quand nous avons fait les fèves sur l’histoire. Nous trouvons cela super sympa de transmettre aussi un peu de notre patrimoine par des fèves », renchérit-elle. 
 
 

Des fèves à l'identité ajaccienne

Les fèves originales créées par The Pretty Little Galery pour la maison Galeani (photo : Facebook boulangerie Galeani)
Les fèves originales créées par The Pretty Little Galery pour la maison Galeani (photo : Facebook boulangerie Galeani)
Cette année, Anaïs Vincileoni dévoile avoir souhaité mettre à l’honneur des créateurs insulaires. « Nous avons sollicité The Pretty Little Galery qui nous a fait des dessins ajacciens », explique-t-elle. Au résultat, six fèves représentant des images phares de la cité impériale à l’instar la cathédrale, a Madunnuccia, Napoléon Ier, la Citadelle, Tino Rossi ou encore les langoustes du restaurant Chez Jean-Jean. Des fèves magiques ont en plus été dissimulées dans des galettes permettant aux gourmands chanceux de remporter différents lots. « Nos clients sont ravis car en plus de ces fèves originales, ils ont des cadeaux à gagner et ils mangent une galette entièrement faite maison, dont ils disent qu’elle est excellente », se réjouit la gérante en concédant : « Bien sûr, tout cela a un prix, ce n’est pas le même coût qu’une galette de grande surface, mais nous restons raisonnables au vu de ce que l’on propose ».
 
Les multiples difficultés qui s’accumulent pour les boulangers ces derniers mois avec l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie n’entament par ailleurs pas la volonté de la maison Galeani de proposer toujours des produits de qualité à ses clients. Même si ses propriétaires avouent regarder les actualités avec une certaine angoisse. « Nous avons vu une augmentation des prix de l’huile, ou des choses qui sont vraiment nécessaires pour nous multipliés par huit. Donc à un moment donné, nous sommes quand même pris un peu à la gorge. Maintenant, ce qui nous fait un peu peur, ce sont les factures d’électricité, nous nous demandons si on va avoir une surprise. Quand on voit la situation de certains boulangers sur le continent, on se dit que si notre facture devait être aussi multipliée par dix, cela deviendrait plus que compliqué. Mais pour l’instant, nous n’en sommes pas là. Nous marchons un pas à la fois, nous verrons bien », souffle Anaïs Vincileoni.

Une actualité pas très rose, contrairement à la devanture de sa boutique, qui n’empêche pas les clients de se presser dans son magasin pour acheter ses galettes dont les ventes semblent toujours au beau fixe malgré la crise. Reste à se décider entre brioche ou frangipane. « 
Il y a deux teams », sourit-t-elle, « D’ordinaire, je pense que c’est la brioche, mais chez nous les gens adorent tellement notre frangipane que j’ai l’impression qu’elle est majoritaire cette année ».