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Ajaccio Comedy Club - Laurie Peret : "la force d’un humoriste, c’est sa singularité


Cécile Orsoni le Vendredi 25 Août 2023 à 22:27

Laurie Peret fait partie des têtes d’affiche de l'Ajaccio Comedy Club. Elle se produira ce samedi 26 août sur la scène du Casone. Pour son deuxième passage en Corse, l’humoriste de 39 ans, qui s’est fait connaître en 2018 grâce à un sketch sur l’accouchement, revient sur son parcours dans le monde de l’impro.



Laurie Peret (Photo Thomas Laverne)
Laurie Peret (Photo Thomas Laverne)
- Comment en êtes-vous devenue humoriste ?
- J’ai commencé par faire de l’improvisation à Trappes, dans une école fréquentée par l’équipe de Djamel Debbouze. En 2017, j’ai participé à un concours d’humour et j’ai gagné, ce qui m’a amené à faire la première partie du spectacle de Lamine Lezghad, puis, quelque temps plus tard, de Nora Hamzawi. Plus j’écrivais, plus je faisais des scènes, plus ça fonctionnait. J’ai fini par écrire mon propre one-woman-show : « Spectacle alimentaire en attendant la pension. 
 
- Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
- Faire rire, c’est grisant. J'adore régler une vanne. C'est fascinant de partir d’une idée qu’on a dans la tête et de finir par l’interpréter devant un public. Humoriste, c’est un métier où l’on se renouvelle tout le temps. Contrairement aux chanteurs, on ne peut pas vivre sur un seul tube pendant des années... Nous, à chaque fois qu’on monte sur scène, on remet notre carrière en jeu. Il faut faire rire les gens de nouveau.
 
- Quelle est la particularité de l’improvisation ?
- Ce qui est génial, c’est qu’on vit des moments uniques. Parfois, certaines improvisations sont tellement bien qu’elles finissent par être intégrées dans le spectacle. Je m’adapte aux réponses du public et aux discussions qui naissent avec les spectateurs. C’est du freestyle ! Parfois, je modifie mon texte selon les régions où je vais jouer.
 
 - Quels sont vos sujets de prédilection ?
- Dans mon premier spectacle, je parlais de la maternité. Dans le prochain, qui démarre au mois de janvier, j'y évoque la quarantaine, la difficulté d’être une femme, de vivre seule, et d'évoluer au sein d'une société qui nous impose sans cesse des modèles. Certains artistes se servent de l’actualité pour écrire leurs textes. Pour ma part, je pars toujours de mon expérience et parfois j’extrapole pour en tirer quelque chose de comique.
 
- Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme dans ce milieu ?
- Non, je n’en ai pas rencontré plus qu’ailleurs. Évidemment, on évolue dans un monde dirigé par le patriarcat et cela s’en ressent dans chaque strate du système, notamment le monde du spectacle. Mais j’ai le sentiment que les mentalités changent. À titre personnel, j’ai eu de la chance. Je n’ai rencontré que des professionnels élégants, qui ne m'ont jamais fait sentir qu'être une femme posait problème.
 
- Vous avez également tourné dans des films. Quelle est la différence entre le cinéma et la scène ?

- Ce n’est pas le même exercice ni le même projet : quand on fait un film, on ne pense qu’au résultat final. On peut s’ennuyer des semaines sur le tournage… À l’inverse, le spectacle mise sur l’instantané, ça dure une heure, et puis c’est fini ! Pour le moment, c’est la scène qui m’épanouit davantage, mais rien n’empêche que ça n’évolue dans le futur.
 
- Quelle est la place des réseaux sociaux aujourd’hui dans le monde du spectacle ?
- Les réseaux ont révolutionné les choses ! De nos jours, les artistes sont capables de remplir leurs salles sans avoir besoin d'un producteur. On est nos propres communicants. Sur le net, si on est un peu créatif et débrouillard, une carrière peut démarrer assez vite.
 
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent ?
Je leur dirais de ne copier personne, de rester ce qu'ils sont. S’ils ont des défauts, c’est ce qui fera leur force, c’est ça qui rend unique ! Plus on est authentique, plus ça fonctionne.