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​Constantin Rossi : « Tino est toujours dans nos cœurs »


Patrice Paquier Lorenzi le Jeudi 10 Août 2023 à 18:48

A 34 ans, Constantin Rossi, le petit-fils de Tino, vit entre Ajaccio et Paris. Avec son frère Jean-Baptiste, ils s’occupent désormais de l’image et des droits de leur illustre grand-père. Présent au vernissage de l’exposition photographie « Tino, une idole pour l’éternité », il a pu évoquer pour Corse Net Infos les souvenirs d’un passé pas si lointain et les projets en cours afin de perpétuer la mémoire de l’enfant d’Ajaccio.



Constantin Rossi espère réussir à concrétiser la réalisation d'un Biopic sur la vie de Tino Rossi
Constantin Rossi espère réussir à concrétiser la réalisation d'un Biopic sur la vie de Tino Rossi
- Comment expliquez-vous que 40 ans après, le souvenir de Tino est toujours intact ?
- Vous savez je vais prendre un exemple simple. « Petit Papa Noël » est toujours chanté par les enfants et fredonné par les adultes. C’est 100 millions de disques vendus. Cela rappelle des souvenirs à chacun. C’est une chanson qui a su traverser les générations. Tino a enregistré près de 2000 chansons, c’est énorme, mais avec ce titre, il est rentré chez les gens, dans le cœur des gens et il n’en est jamais ressorti. 40 ans après, c’est pour cela que nous sommes tous réunis pour commémorer sa carrière.
 
- Si vous deviez choisir une chanson, parmi tout ce répertoire ?
- C’est très dur d’y répondre. Récemment j’ai une affection particulière pour son tube « Ma dernière chanson », qui a d’ailleurs été interprété par Christophe Mondoloni. C’est une chanson qui a été écrite pour son public pour lui signifier qu’il chanterait jusqu’à la fin avec la même sincérité et je pense que c’est pour cela qu’il est toujours dans le cœur des gens tant d’années après sa mort.
 
- L’exposition photographique d’aujourd’hui correspond donc à ce devoir de mémoire ?
- La musique c’est la liberté. Avec les photos, on a surtout voulu illustrer les moments forts de sa carrière avec des formats exploitables en plein air. On voulait quelque chose d’ouvert, facilement accessible et qui se fonde dans le décor de la Ville. Nous avons longuement travaillé avec les élus ajacciens, qui, il faut le souligner, ont fait un travail remarquable. C’est un musée à ciel ouvert. Les gens vont forcément prendre du plaisir à se balader autour de cette exposition. C’est ce que nous voulions, c’est ce que mon grand-père aurait voulu.
 
- Tino Rossi, on disait de lui que c’était quelqu’un de chaleureux…

- Tino, c’était quelqu’un de simple. À Ajaccio, il était toujours entouré de ses amis d’enfance. Il allait pêcher les oursins. À Neuilly, il promenait son chien dans la rue, comme tout le monde. Ce n’est pas l’image d’une star internationale traditionnelle. Je ne pense pas qu’on retrouve autant de simplicité aujourd’hui dans le monde du showbizz. Ce n’est pas la notoriété qui empêche d’être près des gens. L’important, c’est d’être vrai et c’est ce qui fait que les gens vous suivent pendant des années.
 
- Vous vous êtes justement investi pour que les gens puissent continuer de le suivre, quels sont les projets en cours à ce niveau ?
- Déjà cette année, on a mis le paquet sur le digital avec la sortie de plusieurs playlists sur les plateformes musicales autour de sujets qui ont marqué sa carrière comme la Corse, l’Opérette, les chansons d’amour. Maintenant, à titre personnel, j’estime que la vie de Tino est tellement hors norme et qu’il faut absolument travailler à une adaptation cinématographique. Cela permettra de faire découvrir sa carrière monumentale aux jeunes générations qui n’ont pas conscience de l’épopée qu’il a dû vivre pour en arriver là.
 
- Toujours étonné de la notoriété qui se dégage et pas seulement à Ajaccio ?
- Avec Tino, plus rien ne m’étonne. Quand je parle avec les gens, ils me témoignent tellement d’amour et d’affection que cela m’honore et me rend très fier.
 
- Votre regret restera de ne pas l’avoir connu de son vivant ?
- C’est le plus grand regret de mon papa (NDLR Laurent). Mais, vous savez j’ai passé toute mon enfance à entendre parler de lui, à entendre sa voix. On voit des images, on reçoit des témoignages de personnes que vous ne connaissez pas forcément bien, mais qui vous apprennent également tous un tas de choses sur la personnalité de votre grand-père. Vous entendez tout le temps des anecdotes. C’est un sentiment particulier, mais j’ai vraiment eu par moment le sentiment de le connaître. Je n’ai pas l’impression qu’il a vraiment disparu. Il est toujours dans nos cœurs.

- Parmi tous ces témoignages, certains ont dû vous marquer ?
- J’ai tellement reçu d’anecdotes et de témoignages comme lors de son premier déplacement aux États-Unis où Tino se retrouve dans un petit salon d’un hôtel américain. Le pianiste du salon se met alors à jouer une de ses chansons « Vieni, Vieni » et Tino surpris va lui demander s’il connaît l’auteur de ce titre. Le pianiste n’avait pas reconnu mon grand-père, mais lui répond sèchement : bien sûr Monsieur que je suis pianiste, cette chanson est de Tino Rossi ! Il n’en revenait pas. Sa notoriété a très vite dépassé les frontières de la France.
 
- Vous pensez qu’il a pu réaliser tous ces rêves ?
- Je vais vous livrer quelque chose. Avec mon frère, nous sommes en train de réhabiliter sa maison du Scudo. Cette demeure justement, c’était son rêve. Il passait tous les jours devant cette propriété et il disait à ses amis qu’il souhaitait l’acquérir pour leur en faire profiter avec sa famille. Quand il a pu concrétiser l’achat de cette maison, il en était le plus heureux. C’était son havre de paix, cette demeure dans la pinède face à la mer. Il y a des artistes comme Charles Aznavour, qui ont composé des tubes dans cette maison. Claude François, Mistinguett et tant d’autres y ont passé des moments merveilleux et nous nous devons de les raconter en en faisant un lieu de mémoire. C’est notre prochain défi.
 

​Constantin Rossi : « Tino est toujours dans nos cœurs »