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Un premier cas de variole du singe en Corse : transmission, symptômes, traitements...ce que l'on sait du virus


La rédaction le Lundi 27 Juin 2022 à 12:31

L'Agence Régionale de Santé de Corse a annoncé ce dimanche 26 juin un premier cas confirmé de variole du singe sur l'ile. ​On fait le fait le point sur ce que l’on sait à ce jour de ce virus



Image par Gerd Altmann de Pixabay
Image par Gerd Altmann de Pixabay
Un premier cas confirmé de monkeypox, communément appelé la variole du singe, a été enregistré en Corse selon l'Agence régionale de la Santé qui a fait part de cette information dimanche 26 juin. Il s'agirait d'une personne,"présentant des symptômes légers, dont l'état de santé ne présente aucun signe de gravité."
Il s’agit d’une personne adulte sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus qui a déjà regagné son domicile pour s'y isoler le temps nécessaire.

"Les personnes ayant été en contact étroit avec ce patient ont été recensées." indique l'ARS "Elles ont reçu de la part des autorités sanitaires les informations sur la conduite à tenir, afin de limiter la propagation du virus et les mesures de gestion ont été mises en œuvre."

Si pour le moment aucun autre cas a été enregistré sur l'ile, faut-il s’inquiéter ? Comment se transmet-elle ? Est-ce un virus dangereux ? Des traitements existent-ils ? 


 

Comment l’attrape-t-on ?

Santé publique France indique que le virus Monkeypox peut être transmis par « contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…). On peut également se contaminer au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…) » Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à la disparition des dernières croûtes, le plus souvent 3 semaines). L’infection par le virus Monkeypox n’est pas connue comme une IST, mais le contact direct avec une peau lésée durant un rapport sexuel facilite la transmission.
 
 

Incubation, contagion et diagnostic

L’incubation de la variole du singe est d’environ 5 jours à 21 jours en moyenne. Ce qui signifie que les personnes ne savent pas qu’elles sont porteuses avant l’apparition des symptômes. Les personnes atteintes seraient contagieuses au moment de l’apparition des premiers symptômes, comme le rapporte l’Assurance maladie.
Il y a suspicion de la maladie en fonction de l’exposition possible au virus, c’est-à-dire au retour d’un séjour dans une zone endémique, d’un cluster ou en cas de contact avec une personne infectée. Un test PCR peut confirmer le diagnostic avec un prélèvement sur les lésions ou nasopharyngés.

 


Quels sont les symptômes ?

 
L’infection par le virus Monkeypox débute le plus souvent par une fièvre, fréquemment forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Après 2 jours environ apparaît une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes puis la cicatrisation. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et les plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Les ganglions lymphatiques sont enflés et douloureux, sous la mâchoire et au niveau du cou. L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours.

Isolement total pendant trois semaines
En France, la personne malade doit s’isoler à son domicile pendant une durée de trois semaines à partir de l’apparition des symptômes et ce jusqu’à la guérison complète des lésions sur sa peau. Elle ne doit pas entrer en contact avec une autre personne ou un animal.

Durée et guérison
La maladie dure entre deux et quatre semaines. Elle guérit spontanément et elle est la plupart du temps bénigne.  

Traitements et vaccins

l n’existe pas de traitement pour la variole du singe, mais les patients infectés peuvent prendre un traitement à base d’antiviral Tecovirimat dont l’efficacité pour réduire la mortalité a été démontrée sur des animaux en laboratoire.
Pour l’instant, il n'existe pas de vaccin spécifique contre la variole du singe, mais le vaccin contre la variole offre une immunité croisée. L'Organisation mondiale de la santé estime son efficacité à 85 %. Ce dernier, qui a été arrêté dans les années 80 après que la maladie a disparu, est utilisé pour l’heure sur les personnes qui sont cas contact donc après l’exposition au virus et non pas avant.
Mais le retour d’un vaccin obligatoire pourrait être décidé dans l’avenir, tout dépendra de la propagation du virus. L’Union européenne a annoncé ce mardi 14 juin la signature d'un accord avec le groupe danois Bavarian Nordic pour la fourniture d'environ 110 000 doses de vaccins contre la variole du singe.

​Le Monkeypox est-il grave ?


La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. Elle peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques. À ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalé.

330 cas dans le pays
Le dernier bilan de Santé publique France, établi à la date de jeudi 23 juin, faisait état de 330 cas confirmés d'infection en France. Sur l'ensemble des cas observés dans le pays, il y en avait "227 en Ile-de-France, 22 en Occitanie, 21 en Auvergne-Rhône-Alpes, 19 en Nouvelle-Aquitaine, 14 dans les Hauts-de-France, 14 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 6 en Normandie, 3 en Bretagne, 1 en Centre-val de Loire, 1 en Bourgogne-Franche-Comté, 1 en Pays de la Loire et 1 en Grand-Est", détaillaient les autorités sanitaires. Mais la situation a évolué depuis.

Le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé samedi 25 juin que la flambée mondiale de variole du singe était une menace sanitaire dont l'évolution était très inquiétante, sans atteindre pour le moment le stade d'une urgence sanitaire mondiale.