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"Terra" : le pessimisme de la coordination corse après une visite ministérielle


le Jeudi 11 Juillet 2019 à 14:51

Les associations “Le garde”, “A Sintinella”, “Global Eath Keepze”, “Zero Frazu” et “La ligue contre le cancer”, qui luttent toutes pour la préservation de l’environnement en Corse sous la bannière de TERRA se sont réunies mardi afin de faire le point sur les promesses et les engagements tenus par le ministre de la transition écologique François de Rugy rencontré lors de sa récente visite sur l’île.



De nombreuses questions ont été mises sur la table lors de ces échanges. Dominique Lanfranchi de l’association “A Sintinella”, a détaillé les échanges avec le ministre de Rugy concernant la nouvelle usine du Vazio : “On nous a d’abord promis des turbines à gaz à cycle combiné, mais maintenant on revient sur cette décision. Si ce n’est pas des turbines à gaz, ce sera quoi ? Des moteurs diesel comme il y a Lucciana. Sans parler de l’impact écologique, même sur le plan économique c’est une hérésie. Alors que les turbines à gaz ont un rendement de 60%, les thermiques elles n’ont que 40%   

De plus, ils nous ont raconté un petit mensonge, ils nous ont expliqué qu’en fait ils ne mettaient pas une 150 Mégas Watt, et qu’EDF avait mis une 250 Mégas Watt, car c’était la plus petite. Mais j’ai demandé à un ingénieur, et c’est tout à fait possible de supprimer des turbines pour arriver à 150MW, vu qu’il en faut 4 pour une usine de 250. Si l’on ne vérifie pas les informations qu’ils nous donnent, ils nous promènent.”  

Le docteur Sauveur Merlenghi, de la ligue contre le cancer souligne : “ Il n’y a de plus aucune différence entre le fioul lourd et le fioul léger en matière de particules fines, seule la teneur en soufre diminue, avec toutes les répercussions sanitaires que cela entraine. Il n’y aura ni avancées ni régressions. On sera toujours au même point.”  

La coordination Corse Terra est donc mitigée sur les promesses du Gouvernement et attendait plus que des promesses. Selon ses membres c’est aujourd’hui qu’il faudrait agir et mettre rapidement en place une véritable politique d’énergie renouvelable.  


La question des navires, de croisières notamment, a à nouveau fait débat. Muriel Segondy, de l’association “Le Garde” prend la parole sur le sujet : “ Alors que 90% des échanges mondiaux se font par la mer, que l’industrie maritime est la plus polluante, et que c’est plus de 90 000 navires qui ont sillonné les océans l’année dernière, rien n’est fait pour endiguer leur pollution.   En effet les navires de transport et de commerce consomment énormément de fuel lourd, résidu le plus sale de la distillation du pétrole. Ils recrachent donc dans l’air des quantités considérables de gaz dangereux comme le dioxyde de soufre, de la dioxyde d’azote et des particules fines.  

Alors que les compagnies ont longtemps trainé du pied, elles se préparent, enfin, à suivre les nouvelles normes, mais hélas, ce n’est pas suffisant.  

Les compagnies ne souhaitent que limiter la vitesse des navires pour réduira leur impact, et continue le lobbying pour repousser les échéances de 2020 à 2022.  

Alors que partout, les citoyens prennent conscience de l’importance d’agir aujourd’hui, les Etats eux n’appliquent que des sanctions dérisoires.  

"La France a, par exemple, condamné une grosse société maritime à 100 000 euros d’amendes pour non-respect des normes. Alors qu'outre-Atlantique les amendes peuvent s’élever de 20 à 40 millions de dollars pour rejet de plastique en mer ou bien de rejet d’hydrocarbure en mer.”  


Global Earth Keeper a, de plus, voulu tirer la sonnette d’alarme sur deux sujets souvent moins abordés.   Premièrement sur la réserve de Scandola, qui est aujourd’hui sur exploité par le tourisme de masse qui met donc en danger de nombreuse espèces. La pollution sonore a ainsi grandement augmenté dans la réserve, faisant déserter de nombreux oiseaux protégés. Dénoncée encore la pollution grandissante aux hydrocarbures des grottes de la réserve, qui tue de nombreuses espèces protégées et fragiles.  

L’association milite de plus pour l’interdiction des cartouches au plomb pour la chasse de loisir, qui est un véritable fléau pour les eux Corses selon eux. Le mouvement animaliste a relevé un score étonnamment haut concernant la chasse en Corse et que cela devait être pris en compte lors des décisions politiques. 

En effet selon les chasseurs, la Corse abriterait un gisement d'environ 600 000 cartouches, soit 21 tonnes de plombs dans la nature par an. L’utilisation de tels cartouches est interdite en zones humides, lacs, marais...
L'association milite donc pour élargir cette interdiction à toute l’ile, s’appuyant sur les nombreux ruisseaux qui veinent toute l’île.  


La Coordination Corse TERRA n’est donc pas très optimiste à la suite  de son entrevue avec le ministre de la transition écologique François de Rugy. Les membres de la coordination attendent que des solutions concrètes soient mises en œuvre pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et pour assurer une autonomie énergétique “propre” à l’île.