Don du sang : les réserves corses dans le rouge

Dans le camion de l'Etablissement Français du Sang (EFS) stationné sur la place Saint-Nicolas à Bastia, les dons de sang s'enchaînent ce jeudi 10 février. Les donneurs ont entendu l'inédit appel au secours de l'EFS : « les réserves sont trop faibles ! ». Au niveau national, 70 000 poches de sang sont stockées pour répondre aux besoins. 30 000 poches en dessous du seuil de sécurité établi à 100 000 unités. Une première dans l’histoire de l’EFS.

« La Corse n’est pas épargnée. Nous avons 275 poches en stock alors qu’il ne faudrait pas descendre en dessous de 292 », s’inquiète le docteur Brigitte Peres, responsable de l’EFS pour la région PACA-Corse.

Pour tenter de reconstituer les stocks, l’EFS multiplie les actions en plus des prélèvements sur rendez-vous déjà disponibles dans les hôpitaux tout au long de l’année. Pendant trois jours, du 8 au 10 février, le camion de l’EFS s’est installé sur la place Saint-Nicolas de Bastia avant de reprendre la route pour Ghisonaccia la semaine suivante, Luri puis Calvi. Résultat, « une centaine de poches ont été récoltées en trois jours », soupire Brigitte Peres, presque déçue : « c’est mieux que rien mais nous nous attendions à plus ».


La Corse est rattachée à la région PACA concernant les réserves de sang. Après récolte, l’ensemble des poches est envoyé à Marseille pour être dispatché dans les différents départements. « Mais nous n’avons pas à nous plaindre, les stocks sur l’île sont supérieurs à ceux des sites du continent car le facteur du transport est pris en compte », indique Brigitte Peres. Cependant, la situation n'est pas au beau fixe. Les stocks doivent permettent de tenir 10 jours, peu importe la situation rencontrée. « Nous pouvons en tenir huit actuellement », prévient Brigitte Peres.

Personnel absent pour cause de maladie, confinements, faible mobilisation des donneurs, annulations des collectes en entreprise et à l’université. « Nous galérons depuis deux ans à cause de la Covid », peste Brigitte Peres. Avec l’éclaircie qui se profile au niveau sanitaire, la responsable de l’EFS espère un rebond des dons et le répète : « chaque poche compte ». Certaines plus que d’autres. Selon l’EFS, le sang de type O+ est celui qui manque le plus en Corse. Suivi de près par celui de type 0- dont l’état des réserves est critique.


En plus de la faiblesse des dons, le retour à la normale au niveau des opérations hospitalières pèse sur les réserves. Déprogrammées ces derniers mois en raison du plan blanc, les opérations non urgentes font leur retour. Et avec elle, forcément, un besoin croissant en poches de sang.

Pour faire un don, il est obligatoire de se munir de sa carte d’identité. Le pass sanitaire et vaccinal ne sont aucunement demandés. Le port du masque et les gestes barrières sont tout de même de mise pendant le don. Ce dernier prend en général entre 30 et 45 minutes, le temps de remplir un formulaire, de valider certaines informations avec un infirmier puis de passer au prélèvement.

Concernant la Covid, les personnes ayant présenté des symptômes doivent attendre quatorze jours après la disparition des symptômes pour donner leur sang ou quatorze jours après avoir été testées positives. Quant aux personnes récemment vaccinées, elles n’ont aucun délai à attendre après l’injection pour donner leur sang.