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Tourisme : comment se prépare la saison 2021 en Corse ?


Livia Santana le Vendredi 5 Mars 2021 à 18:41

A l'aube de l'été 2021, l'Agence du tourisme de la Corse (l'ATC), a dû s'organiser pour prévoir une saison sous la contrainte de l'épidémie mondiale. Organisation, aspect sanitaire, publics ciblés, aides financières, perspectives... Nanette Maupertuis, présidente de l'ATC, revient sur les enjeux de cette saison touristique peu ordinaire.



Nanette Maupertuis. Photo : Michel Luccioni
Nanette Maupertuis. Photo : Michel Luccioni
L’an dernier vous aviez été pris au dépourvu par la crise sanitaire, aujourd'hui comment préparez-vous une saison touristique placée sous le signe de la Covid-19 ?
L’an passé, la crise sanitaire nous a pris de court mais nous avons su réagir rapidement. Cette année la configuration est assez inédite aussi. Nous sommes dans un climat de relative incertitude par rapports aux variants et aux mesures gouvernementales. C’est très compliqué de travailler dans ces conditions mais nous avons tout de même appris à bien articuler notre stratégie avec les acteurs du terrain comme les offices du tourismes, les socioprofessionnels et les fédérations qui les représentent. Plus concrètement, l'ATC effectue une veille très fine et continue de tous nos marchés. Il y a également une veille régulière des attentes des consommateurs à travers le web. Nous travaillons d'ailleurs avec Atout France, pour essayer d’avoir une vision continue et précise de la situation sur les marchés.

- La sécurité sanitaire c'est une priorité ? 
- Oui, nous sommes d'ailleurs sur une stratégie de réassurance sanitaire non seulement pour attirer les touristes mais aussi pour nous résidants. Nous ne voulons pas faire venir des milliers de touristes sans avoir de tests RTPCR, ou sans mettre en place des protocoles dans les structures d’hébergement ou sur les sites de visites. A l’inverse de l’an dernier, maintenant on connait la pratique. On s’organise pour faire en sorte que la promesse que représente des vacances en Corse soit tenue. Notre marque « safe corsica » qui avait été saluée par tous les professionnels du tourisme, sera réutilisée et mise en avant pour la campagne de promotion 2021.

- A ce sujet, la promotion de la destination Corse sera importante ? 
-  Oui et elle sera amplifiée par rapport à l’an passé. La Collectivité de Corse dans le plan Salvezza  a voté une dotation de 6,3 millions d’euros pour la communication et la promotion de l’ATC. Cette campagne est axée sur la beauté de la Corse, sa proximité, son identité et sa singularité. Nous utiliserons tous les médias possibles notamment à travers des affichages, de la communication sur le web, beaucoup de marketing digital pour viser le client qui se trouve actuellement chez lui. Plusieurs films seront aussi diffusés sur les principales chaînes. L’idée c’est de toucher des gens qui peut être ne venait pas chez nous, de donner envie à ce qui était déjà venus de revenir mais aussi d'identifier des bassins émetteurs.

- La Corse est une destination qui attire toujours ?
- Chez nous, les vacanciers trouvent leur compte. Nous avons des paysages, de la nature, une identité, des activités. Le territoire a des atouts exceptionnels et l’accueil y est assez familial. A présent, le consommateur est bloqué dans sa région, il a très envie de voyager. Nous avons l'avantage d'être la plus proche des îles lointaines, mais la plus dépaysante. La dimension nature et découverte est propice à la période actuelle. Mais la demande sera sûrement de dernière minute car les gens sont craintifs et certains dans des situations économiques compliquées.
Par contre, il semble que les séjours soient plus long notamment car les gens doivent faire des tests et ils ne vont pas les faire pour 48 heures. On le voit notamment avec la durée de location d’un bien sur Airbnb en Corse qui s’est rallongée de 36%. Ils vont partir moins souvent mais plus longtemps. Il faut donc que nous nous organisons à l’échelle du territoire pour pouvoir capter cette clientèle qui viendra 10 à 15 jours en Corse. Toutefois, pour l’avant-saison, les nouvelles ne sont pas très bonnes, elles sont même inquiétantes. On sera sûrement sur des réservations de dernière minute et il faudra se tenir prêts et être flexibles.

- Quel public allez-vous cibler ?
- Le marché français devrait être celui qui va bien fonctionner parce que les gens sont craintifs, ils ne vont pas partir très loin. Ensuite, nous allons continuer avec nos marchés historiques que sont l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche où la République Tchèque qui viennent surtout pour le GR20. En ce qui concerne les catégories, on vise les couples sans enfant, c’est une très bonne cible. Mais aussi les familles et les séniors « actifs ». Le tourisme d’affaires pour l’instant à l’arrêt, pourrait faire son retour à l'automne prochain. 

- Avez vous, d'ores et déjà, un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler la saison ?
-Pour l’instant, il y a un intérêt pour la destination. On reçoit régulièrement des demandes d’informations et de réservations, les signaux sont plutôt positifs. Evidemment on n’aura pas les fréquentations de 2018 (la meilleure année qu’a connu la Corse). Beaucoup de journalistes et d’agences nous interrogent y compris des étrangers, pour savoir comment les touristes peuvent se rendre chez nous, se loger, ce qu’on peut y faire… cela faisait un moment qu’on ne voyait pas une telle attirance pour la Corse. Mais cet attrait va-t-il se transformer de manière ferme et définitive en achat ferme ?  Ça c’est une autre histoire.