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"Infiaratu", le safran de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio : un savoir-faire presque oublié


Matthéo Arry le Dimanche 24 Novembre 2019 à 20:25

Mauve, violet, les pétales de crocus s’étalent au pied de la punta calcina à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio, les petites fleurs patientent avant d’être cueillies et d’offrir leurs stigmates aux mains devenues expertes de Tony Pietri et de Laetitia Vergne, exploitants passionnés de cette safranière artisanale.



"Infiaratu", le safran de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio : un savoir-faire presque oublié

« Je viens de la région du Quercy qui est une région riche en histoire de culture du crocus en France, c‘est pendant les vacances sur le continent que j’ai visité une safranière puis peu à peu, le projet à pris racine et nous l’avons construit ici » explique Laetitia dont les mains ne cessent d’émonder les précieuses et délicates fleurs. Les crocus comestibles à l’inverse des espèces endémiques et sauvages fleurissent à l’automne et ce n’est qu’après un harassant travail de récolte  que le safran tant désiré peut être mis à sécher. Au fil des jours sa couleur gagne en intensité et son goût en force.

« Le safran est un épice, souvent mal utilisé, il doit être infusé longtemps,  c‘est ainsi que sa saveur se révèle parfaitement » continue Laetitia. « Nous déclinons maintenant notre safran en sirop par exemple ce qui permet de démocratiser cette épice méconnue » ajoute-elle. 


Un or rouge
Si le safran compte parmi les épices les plus chers au Monde cela s’explique par la somme de travail nécessaire à l’élaboration de celui-ci.
«Cette année nous allons récolter près de 100 000 fleurs même si la quantité semble impressionnante en réalité les pistils qui contiennent eux les trois stigmates de la fleur sont très légers et l’année dernière, par exemple, nous avons réussi à faire un peu plus de 400 grs de safran seulement » explique Tony Pietri. 


Au cœur du temps de la récolte, les longues soirées d’automne se vivent les doigts, jaunis du pollen précieux qu’offre les crocus, entre les pétales attachés à n’en prendre rien.
Méticuleusement chacun s’attèle à la tâche, peu à peu les paniers d’osier se vident et les coupelles se parent de filaments rouges flamboyants.