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Non-violence : les élèves du BTS SAM de Montesoro s'engage aux côtés de l'ONG Umani


Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 1 Décembre 2020 à 17:34

Jean-François Bernardini, président de l'ONG Umani, était présent à l'amphithéâtre du lycée Paul-Vincensini de Bastia ce mardi 1er décembre pour présenter aux élèves du BTS SAM le concept de la non-violence. Plus qu'une simple conférence, l'évènement a marqué le début d'un partenariat entre l'ONG Umani et les jeunes étudiants, leur permettant d'effectuer des stages dans l'organisation et de mettre sur pied des actions de sensibilisation à la non-violence.



Les élèves du BTS SAM de Montesoro aux côtés de Jean-François Bernardini
Les élèves du BTS SAM de Montesoro aux côtés de Jean-François Bernardini
L’amphithéâtre du lycée Paul Vincensini de Bastia a accueilli ce mardi 1er décembre une conférence de 3 heures sur la non-violence et la communication non violente, animée par Jean-François Bernardini, membre du groupe I Muvrini et président de l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Umani. Face à lui, plus d’une vingtaine d’élèves de première année du BTS de Support à l’Action Managériale (SAM) captivés par l’exposé, ont pu échanger sur les bénéfices de la non-violence et sur tous les types de violences qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. Mais plus qu’une initiation, cette rencontre a surtout marqué le début d’un partenariat entre le BTS SAM et l’ONG Umani. Le but : mettre en place des actions concrètes en rapport avec leur enseignement et la philosophie de la non-violence au lycée. Ce partenariat permettra aussi d’offrir un stage professionnel à plusieurs étudiants dans cette ONG corse à portée internationale et agrée par l’Education Nationale.
 
Initiation à la non-violence
Violence physique, psychologique, verbale, animale, environnementale. Les thèmes abordés ont été nombreux et ont été rapportés au cadre scolaire quotidien que connaissent bien les élèves. C’est le cas notamment du harcèlement scolaire qui a suscité une vive émotion mais aussi de la relation avec les professeurs et les autres acteurs de l’enseignement ainsi que dans le cadre familial. Cette conférence revêtait une importance particulière pour Jean-François Bernardini qui parcourt la France entière pour exposer le concept de la non-violence. Pour lui, parler de cela en Corse est primordial « sur une île où l’écosystème mafieux et la violence gangrènent de plus en plus la société ». Comme partout ailleurs il prône un idéal sans violence qui passe par la formation des plus jeunes. L’ONG forme d’ailleurs actuellement treize formatrices et formateurs qui interviendront dans les établissements scolaires. L’objectif est d’initier les écoliers, les collégiens et les lycéens à la non-violence pour créer une société aux relations quotidiennes plus apaisées.
 
Des élèves concernés et mobilisés
Le moins que l’on puisse dire c’est que le message a bien été compris comme l’explique Mehdi, 18 ans : « on se remémore des choses qu'on a pu faire ou dire, regretter et se dire qu'on va réfléchir avant de parler. Être non-violent c’est montrer l’exemple aux autres ». Bien conscients que le phénomène est présent au quotidien, les élèves réalisent qu’ils ne se rendent pas forcément compte de leurs actions et de leurs conséquences et sont « ravis que quelqu’un comme Jean-François Bernardini vienne en parler » confient Asmae et Salma, deux élèves de BTS âgées de 18 ans.
 
Concernés par le problème, ils ont déjà créé des affiches de sensibilisation sur la violence qu’ils ont placardé dans le lycée. Un sondage va même être effectué auprès des élèves de seconde pour savoir s’ils ont déjà été confrontés à des cas de violence, qu’elle soit physique, verbale ou psychologique. À la fin de la conférence, un dialogue s’est établi pour envisager des actions communes pour sensibiliser : pourquoi ne pas faire de Bastia la capitale de la non-violence ? L’idée est lancée et l’engagement des élèves se traduit par la proposition d’autres actions et évènements de types sportifs, artistiques, musicaux ou encore cinématographiques pour faire adhérer le plus grand nombre. Dans le contexte sanitaire actuel, difficile d’organiser des événements mais une grande conférence de Jean-François Bernardini au lycée est à prévoir pour le mois de mai.
 
Un partenariat pour un double objectif
Les bénéfices de l’opération sont partagés selon Marie Bobis, professeure de management : « l’enseignement du BTS est concrétisé par des projets et cela valorise les élèves de travailler avec une ONG internationale comme Umani. De plus, cette dernière pourra bénéficier des compétences acquises par les élèves, de leur fraîcheur et de leurs idées ». Acquérir l’expérience du terrain dès leur première année de BTS leur permettra de s’insérer plus facilement sur le marché du travail et d’apporter à leurs futurs employeurs une certaine compétence de la gestion des conflits en entreprise par exemple. Pour Stevana Careddu, chargé de projets chez Umani, l’intérêt est de leur montrer le fonctionnement d’une ONG tout en leur permettant de connaître le concept de non-violence car ils sont selon elle, « les porteurs de flambeaux de demain ».
D’un côté on a donc des élèves qui appliquent ce qu’ils ont appris en cours tout en se formant à la non-violence, et de l’autre une ONG qui pourra profiter des compétences des jeunes étudiants pour gagner en visibilité et porter encore plus loin son message pour une société plus sereine. Pour Jean-Francois Bernardini « il faut donner confiance en eux aux élèves en leur permettant de s’engager pour quelque chose qui a du sens et faire en sorte que cette idée soit de plus en plus partagée et optimisée ».