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L'Associu A Fianc'à Noi propose une rencontre avec les représentants de l'État en Corse.


Rémi Di Caro le Samedi 23 Mai 2020 à 19:42

Le collectif, créé à la suite de l’incarcération en décembre dernier de 3 jeunes corses dans les prisons de Fleury-Mérogis et de La Santé, s'est de nouveau réuni ce samedi matin pour manifester son inquiétude. En compagnie de certains proches et amis des détenus, ils sont revenus, au travers d'un communiqué, sur les dangers encourus face à la situation actuelle et la crise sanitaire qui n'épargne pas les centres pénitentiaires.



L'Associu A Fianc'à Noi propose une rencontre avec les représentants de l'État en Corse.
Accès au téléphone restreint, non distribution du courrier et impossibilité de cantiner à la suite de la fermeture du service administratif des prisons, ainsi que la non possibilité pour les familles de se déplacer jusqu'aux parloirs du continent, car non considérés comme "motifs familiers impérieux" : telles sont les nombreuses difficultés auxquelles sont confrontées aujourd'hui Julien, Adrien, et Ghjilormu ainsi que leurs familles et leurs proches.

C'est à ce titre, et après avoir lancé un appel auprès des élus locaux en Avril dernier, que l'association accompagnée par les amis des jeunes détenus s'est à nouveau rassemblé, ce samedi, afin de demander que des mesures soient prises impérativement. Pour cela, ils proposent de rencontrer, dans les jours à venir, des représentants de l'État sur l'île "pour acter le rapprochement de Julien, Adrien et Ghjilormu dans les prison corses."

Voici leur communiqué :
"Nous représentons l'Associu A Fianc'à Noi créée par les familles et amis des sept personnes mises en examen, dont trois sont incarcérés à Paris depuis le 13 décembre dernier. Nous avons fondé cette association suite aux nombreuses sollicitations de leurs amis qui souhaitent nous apporter un soutien moral et financier, et au-delà pour que les familles puissent se structurer en surmontant cette épreuve ensemble. Les sommes d'argent récoltées auprès de tous ces soutiens sont destinées aux frais de transport, d'hébergement sur Paris ainsi qu'aux frais de justice auxquels ont à faire face les familles.

Dès les premiers jours du confinement, nous avons tenu à alerter l'ensemble de la classe politique corse sur les dangers encourus par nos enfants, amis, conjoints dans les prisons parisiennes dans ce contexte de pandémie. Nous les remercions d'en avoir pris acte et avons pu constater avec satisfaction tout l'intérêt qu'ils avaient manifesté à l'unanimité face à nos inquiétudes.

Effectivement, les murs de prisons ne sont pas infranchissables pour le Covid-19. Au-delà du risque sanitaire accru, cette situation met à rude épreuve le principe du maintien des liens familiaux qui est plus que jamais remis en question.

En tant que familles et amis, nous sommes plus qu'inquiets face à la situation actuelle. Dès le début de la crise du Covid-19, Julien, Adrien, et Ghjilormu se sont retrouvés coupés de tout lien social. Pas d'accès au téléphone, et cela malgré les consignes données par l'État. Il leur a été accordé quatre semaines plus tard.
Avec la fermeture des services postaux et du service administratif des prisons, pas de distribution du courrier. Pas de possibilité de cantiner, faire leurs courses pour certains. Les administrations pénitentiaires ayant leurs services réduits, les mandants envoyés et les bons de cantine se sont retrouvés bloqués. Et enfin, pas de parloirs, donc aucun moyen de communication pour nous, les familles.

A l'heure actuelle, les parloirs ont été à nouveau autorisés, mais malheureusement pour nous, ces déplacements ne font pas partis des motifs familiers impérieux. De plus, avec la complexité des trajets entre Paris et Bastia par avion, les allers retours sont plus que compromis. En effet, un aller retour dans la journée correspondant aux horaires des parloirs est actuellement impossible puisqu'il n'y a pas de vol direct, sans parler du coût des billets avec escale, et des frais sur place.

Nous n'avons donc pas de date pour que l'on puisse voir nos enfants, frères, compagnons.

Il est impératif pour nous que des mesures soient prises. Julien, Adrien et Ghjilormu sont en détention provisoire depuis décembre dernier sur Paris, donc en attente d'un jugement. Au vu de toutes les problématiques que nous venons d'exposer, il est temps que cet exil cesse. Nous demandons une entrevue avec les représentants de l'État en Corse pour acter le rapprochement de Julien, Adrien et Ghjilormu dans les prisons corses."


Enfin, les  amis de ces derniers ont également tenu à témoigner leur soutien, demandant "une mise en pratique de la véritable Justice" en affirmant que "le rapprochement de ces trois jeunes corses est indispensable".

Vous pourrez retrouver le communiqué entier sur la page Facebook - Associu à Fianc'à Noi .